1. Il y a des opinions différentes sur l’origine de la communauté juive d’Ethiopie. Une opinion soutient que les Juifs éthiopiens sont des descendants de la tribu de Dan – qui est, une partie des dix tribus exilées du royaume d’Israël et dont les pérégrinations ne sont pas connues. Selon d’autres avis, les Juifs éthiopiens sont des descendants d’immigrants juifs en provenance d’Égypte ou du Yémen. En l’absence de sources écrites, aucune certitude n’existe, même si l’opinion qui veut que cette communauté est issue de descendants de la tribu de Dan est la plus répandue.
2. Bien que l’on ne sache pas exactement quand cette communauté juive s’est établie en Ethiopie, il est clair que c’est de longue date. Un marchand juif du nom de Eldad Hadani rapporte à ses coreligionnaires de Babylone, d’Espagne et d’Afrique du Nord qu’au «pays de Cush, vit une communauté juive descendant de la tribu de Dan qui aurait quitté la terre d’Israël via l’Egypte pendant la scission entre le royaume de Juda et d’Israël. En outre, dans une lettre envoyée par le roi chrétien d’Ethiopie, Prester John, au 12ème siècle, il mentionne que des Juifs vivent dans son royaume.
3. Il semble que la communauté juive éthiopienne a vécu dans une paix relative jusqu’au 14ème siècle. Cependant, entre le 14ème et le 17ème siècle, une lutte longue et dure éclate entre les dirigeants chrétiens et la communauté juive appelée « Beta Israël », les dirigeants chrétiens faisant tout ce qu’ils peuvent pour entraîner la conversion des Juifs et le reniement de leur foi.
4. L’autorité spirituelle au sein de la communauté juive éthiopienne est appelée « Kess », ce qui veut dire Cohen, prêtre. La fonction des « Kess » en Ethiopie inclut la conduite des offices, la tenue des mariages, la gestion des divorces et l’enterrement des défunts avec les prières d’usage. Le « Kess » veille aussi au respect des lois de pureté et d’impureté, intervient pour rétablir la paix entre deux parties hostiles, prend des sanctions contre ceux qui bafouent les conventions religieuses et sociales et se charge de l’éducation des enfants de la communauté. Il est lui-même soumis aux mêmes restrictions que le Cohen, à savoir, il lui est interdit d’épouser une femme divorcée.
5. Comme la communauté juive éthiopienne a quitté la terre d’Israël avant la destruction du second Temple elle ignore les enseignements de la Torah orale. Par exemple, les Juifs éthiopiens ne célébraient pas Hanoukka. Ils respectaient les lois de la Torah telles quelles, apportaient des sacrifices…
6. La Torah des juifs d’Ethiopie est appelés dans leur langue « Orit » – comme « Oraita ». Ce livre comprend le Pentateuque. Les Juifs éthiopiens possédaient aussi les livres des Prophètes et des Hagiographes ainsi que des ouvrages écrits par des gens de la communauté.
7. La communauté juive éthiopienne célèbre une fête spéciale tous les 29 Hechvan : le Sigd. Cette fête rappelle le rassemblement de tout le peuple d’Israël qui avait lieu antan et marque le renouvellement de l’alliance d’Ezra et Néhémie avec le peuple d’Israël pendant le retour à Sion.
8. Le lien entre la communauté juive d’Ethiopie et le reste du monde juif a été renouvelé au courant du XIXème siècle. L’orientaliste juif français, Joseph Halévy, a visité les communautés juives d’Ethiopie en 1867. A son retour, il a essayé de persuader l’Alliance Israélite Universelle d’ouvrir des écoles juives en Ethiopie, sans succès. Cependant, en 1904, le baron de Rothschild envoie l’élève de Halévy, Dr. Jacob Faitlovitch en Ethiopie. Faitlovitch retrouve ce qui reste des communautés juives, et essaye de les persuader d’adopter les décisions rabbiniques contemporaines acceptées par le reste du monde juif. Dans le même temps il fait de son mieux pour informer et alerter les juifs du monde sur le sort des Juifs éthiopiens.
9. En 1973, le Rishon Lezion, Rav Ovadia Yossef de mémoire bénie déclare que les Juifs éthiopiens sont Juifs à tous égards. Suite à ce jugement, Menahem Begin prend la décision en 1977 de commencer à faire monter en Israël les Juifs éthiopiens.
10. En 1985, l’opération « Moïse » permet la montée en Israël de plusieurs milliers de ces juifs. En 1991, lors de l’opération « Salomon » ce sont près de 14000 juifs Ethiopiens qui montent en Israël dans la précipitation en 36 heures seulement.
Depuis cette date, la plupart des immigrants d’Ethiopie ne proviennent pas de la communauté des « béta israel » mais sont des juifs Falashmouras. Ceux-ci ont renié leur foi ces 130 dernières années suite aux nombreuses persécutions dont ils ont étés les victimes. Les décisionnaires stipulent que ces juifs doivent, lors de leur montée en Israël se convertir au judaïsme pour s’assurer leur judéité.