La lecture approfondie de données publiées par l'INS permet un aperçu sur les conséquences à long terme des différents systèmes éducatifs.
Le blogueur Hillel Gershuni a décidé de vérifier les données des enquêteurs de l'INS qui ont cherché à savoir à quel secteur appartenait le foyer parental des sondés, et à quel secteur ils se sentaient appartenir des années plus tard. Il a découvert que la communauté orthodoxe conservait près de 90% de ses membres dans ses rangs, et que sur les 10% qui changeaient de direction, la grande majorité adoptait un judaïsme religieux sans couper les ponts avec la tradition. (Les enfants nés de parents laïques, ne suivent la pratique de leurs parents que dans 84% des cas, pour 16% d'entre eux, ils opèrent un rapprochement avec la religion de leurs ancêtres.)
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Mais les données vraiment étonnantes, sont celles qui émanent du secteur religieux non-orthodoxe (dati). 5.5% de ceux qui ont grandi dans un foyer 'dati' se considèrent orthodoxes ('harédi) mais voilà les mauvaises nouvelles. 30% de ceux qui ont grandi dans un foyer 'dati' se définissent comme laïques ou légèrement traditionalistes et 18% traditionalistes.
Quelle est la proximité entre cette tradition et la halakha ? Voilà encore une donnée qui éclaire cette question : 40% de ceux qui ont grandi dans un foyer 'dati' ne respectent plus complètement le shabbat !
Parmi ceux qui ont grandi dans un foyer orthodoxe ('harédi), ce ne sont que 4% qui cessent d'observer pleinement le shabbat à l'âge adulte.
Pourquoi ? Voilà une tentative d’explication dont la véracité ou non ne peut occulter les résultats quasi tragiques de cette enquête et les conséquences qui s’imposent.
Certains n'ont aucun problème a exprimer leur amour pour le judaïsme, mais ils veulent une religion à la carte. Le système éducatif ‘dati’ présente parfois à égalité à ses élèves le discours d’un Rav et d’un politicien qui se sent son égal ou même son supérieur. L’échelle des valeurs est brouillée par le mélange des genres qui admet un certain respect pour d’autres « formes de pratique » du judaïsme, comme les courants réformés ou conservateurs dont certains politiciens acceptent la compagnie et le soutien mutuel. Les jeunes perçoivent un message contradictoire, où d’un côté les Rabbins sont honorés mais leurs recommandations critiquées par des leaders qui considèrent leurs vues supérieures à celles de la Torah.
De nombreuses possibilités existent pour bien éduquer ses enfants conformément à la halakha, mais une chose est sûre, pas avec un pied ici et un pied là-bas.
Si nous voulons que la alyah soit également source d'élévation spirituelle et que nos enfants vivent une vie religieuse joyeuse, il est impossible de résumer toute notre tradition à une liste de chose ; porter une kippa, manger cacher… La Torah, c'est un choix de vie. Vivons son enseignement sans la reléguer au rang de simple folklore.
Si vous faites la alyah, pour vous aider dans votre choix des écoles, vous pouvez faire appel à des organisations spécialisées dans l’orientation scolaire des parents d’élèves francophone, comme Ner Yaalé :
en France, 02 43 78 72 79 en Israël, (0)2 655 0763 | [email protected] | www.neryaale.com
Note de la rédaction : Cette colonne ne vise pas à dénigrer un secteur particulier du peuple d'Israël. Bien sûr, il y a toutes sortes de gens dans tous les secteurs, et nous voulons éviter les généralités. Cependant, les chiffres présentés sont alarmants et douloureux, et nous engagent à tout faire pour accroître la diffusion de la Torah avec toute sa portée.