Weekly Torah Portion

Vayikra. L’érudit – un exemple de piété

« L’Eternel appela Moché et lui parla depuis la Tente d’assignation en ces termes… » (Vayiqra 1,1)

« Nos Sages déduisent de ce verset que tout érudit dépourvu de sagesse est pire qu’une charogne. Sache qu’il en est ainsi car même Moché, le père de la sagesse, le père des prophètes, qui fit sortir Israël d’Egypte et par qui de nombreux miracles se déroulèrent en Egypte et sur la mer Rouge, qui monta dans les Cieux, qui en redescendit avec la Tora et qui œuvra pour la construction du Tabernacle, ne pouvait pénétrer dans le Saint des saints sans y être appelé, comme il est écrit : “L’Eternel appela Moché et lui parla… “ » (Vayiqra Rabba 1,15)

Selon rav Meïr Rubman (Zikhron Meïr), ce Midrach nous apprend que le fait d’attendre d’être appelé avant de pénétrer dans le Sanctuaire est considéré comme de la « sagesse ». Et par conséquent, si au lieu de cela, Moché était entré sans y avoir été convié, il aurait été qualifié d’« érudit dépourvu de sagesse ». Or, un tel homme est si méprisé aux yeux de la Tora, que même une charogne lui est supérieure.Voici l’explication de cette comparaison : contrairement à la charogne dont tous s’éloignent naturellement, l’érudit exerce au contraire une attraction sur son entourage, car de nombreuses personnes veulent s’inspirer de sa conduite et de ses enseignements. La charogne, parce qu’une odeur fétide s’en dégage, affiche son défaut ouvertement et incite ainsi les hommes à se tenir à distance. L’érudit dépourvu de sagesse, quant à lui, induit ses disciples en erreur, car il les empêche de déceler ses défauts. C’est pourquoi un tel individu est considéré comme étant pire qu’une charogne. A contrario, un homme doté de sagesse, dont la conduite est fidèle à l’image qu’il reflète, sanctifie le Nom divin par ses actes.

A ce sujet, on trouve l’idée suivante dans le traité Yoma (86a) :

« “Tu aimeras l’Eternel ton D.ieu“ – fais en sorte que le Nom divin soit aimé par ton entremise. Lorsqu’un homme lit et étudie, qu’il sert les érudits, qu’il commerce avec probité et qu’il s’adresse à autrui avec douceur, que dit-on à son sujet ? Heureux Untel qui a étudié la Tora ; heureux son père qui la lui a apprise ; heureux son maître qui la lui a enseignée ! Et malheur à ceux qui n’étudient pas la Tora ! Voyez cet homme, parce qu’il l’a étudiée, ses voies sont dignes et ses actions honorables ! Il est dit à son sujet : “Tu es Mon serviteur, Israël, c’est par toi que Je Me couvre de gloire“ (Yécha’ya 49,3). »

A la suite de ce texte, le Talmud poursuit :

« Quant à celui qui lit et étudie, qui sert les érudits mais qui ne commerce pas avec probité et qui ne s’adresse pas à autrui avec douceur, que dit-on à son sujet ? Malheur à Untel qui a étudié la Tora ; malheur à son père qui la lui a apprise ; malheur à son maître qui la lui a enseignée ! Voyez combien ses actes sont corrompus et combien ses voies sont infâmes ! Il est dit à son sujet : “Ces gens sont le peuple de l’Eternel, et c’est de Son pays qu’ils sont sortis“ (Yé’hezqel 36,20). »

Concluons par une autre explication du Midrach en exergue : lorsqu’on sait les dégâts que peut causer un érudit dépourvu de sagesse, on s’en écartera bien davantage que d’une charogne. Car celle-ci n’incommode que l’odorat, alors que l’érudit malsain est susceptible d’influer sur les cinq sens et sur toutes les facultés humaines.

Cet extrait est issu du livre « Lekah Tov » publié par les éditions Jérusalem Publications, avec leur aimable autorisation. Tous droits réservés.

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