Piscine mixte : quel est le problème?

Qui d'entre nous n'aime pas la mer ? L'endroit est si magique et magnifique, il est  l'un des plus beaux cadeaux que D.ieu a donné à ses enfants, un petit coin de paradis. Avec tout notre amour de la mer, pour les croyants parmi nous (et pour les autres) de nombreuses questions s'élèvent, liées aux joies de l'eau. Ce sont souvent autant de dilemmes à trancher, parfois avec difficulté.
Il est bien connu que la fréquentation des plages mixtes est interdite par le judaïsme. Vous vous êtes certainement posés la question de savoir pourquoi. Quoi de mal y-a-til a vouloir sortir en famille ou avec ses amis à la mer ?
Avant de rentrer dans une analyse plus profonde, précisons que la baignade mixte est une interdiction de base. Ne pas s’y adonner, ce n'est pas faire preuve d'une piété particulière ou d'un rigorisme extraordinaire. Cette interdiction est proche de celle qui concerne les plus graves des prohibitions charnelles. Au-delà du grave problème de pudeur qui se pose pour nous, même si notre apparence est gardée, nous serons indéniablement et durablement confrontés à des visions interdites et préjudiciables.
Parmi tous les commandements de la Torah, il y a seulement trois infractions pour lesquelles il est préférable de se laisser tuer que de les transgresser : l'adultère, le meurtre et l'idolâtrie. La baignade mixte fait assurément partie de l'interdiction de l'adultère, et même si c'était une interdiction ajoutée par Nos Sages, la Torah ordonne, « Tu ne t'écarteras point de ce qu'Ils t'ordonneront ! » (Devarim 17, 11)
Bien sûr, cette interdiction affecte un certain nombre d'autres points importants dans nos vies :
1. L'harmonie dans le couple. Les lois de la modestie (tsniout) que Nos Sages nous ont enseigné sont conçues pour éloigner l'esprit de l'homme des pensées sur une autre femme que la sienne, ainsi son lien avec sa propre épouse est renforcé. Aucun foyer juif et même aucun foyer tout court, n'a pu mieux se construire grâce à des vacances au bord d'une plage mixte. C'est une chose qui généralement ne cause que des dommages, puisqu'il y aura forcément une femme qui paraîtra plus jeune et plus attirante que sa propre compagne. Plus une personne contemplera les autre, moins il verra les qualités de son épouse. Il en va de même pour la femme qui fréquente les plages mixtes et qui permet à chacun de la regarder sans aucun filtre de raison, bien qu'ouvertement elle ne se réserve qu’à son mari. C'est aussi un message négatif pour les enfants qui ne se priveront pas de remarquer la contradiction apparente entre la fidélité annoncée et les regards errants…
2. La sensibilité. Nombre d'entre nous ressentent que notre présence à la mer nous donne le privilège de circuler en vêtements minimalistes. Pourtant, si on analyserait cette situation en profondeur, il est certain que nous ne nous permettrions pas de nous présenter dans cette tenue dans notre salon en recevant des gens et à plus forte raison pour descendre à l'épicerie. Alors, quelle est la différence ? Justement, il n'y a pas de différence ! Nous avons tout simplement perdu notre sensibilité sur notre apparence et sur son importance. Si nous n'étions pas corrompus par nos envies, nous aurions eu peur de la facilité déconcertante avec laquelle nous balayons toute notre pudeur.
3. La halakha. Comme dit, c'est une des fautes les plus graves qui peuvent même empêcher une personne de se repentir.
Maïmonide dans les lois du Repentir cite une liste qui comprend 24 fautes pour lesquelles le contrevenant est empêché par le Ciel de se repentir. Parmi elles, celui ou celle qui fait fauter le public. Lorsqu'une fille d'Israël est mal vêtue par des habits qui n'honorent pas son statut, à la piscine ou à la mer, il est certain qu'elle fait fauter chaque homme qui la regarde. Or, la Torah enseigne « devant l'aveugle, tu ne mettras pas d'embûche » ce qui veut dire qu'il est interdit d'être la cause d'une faute de quiconque. Chacune sait combien elle est regardée et combien son pouvoir est grand de faire fauter ou au contraire pour montrer l'exemple.
4. Garder ses yeux. Dans le judaïsme, garder ses yeux est d'une extrême importance, car tout ce qui nous avons vu est enregistré aux plus profond de notre mémoire pour l'éternité. Il est strictement interdit à un homme de regarder une femme qui n'est pas la sienne, et les Sages ont dit « celui qui passe derrière une femme dans la rivière n'aura pas de part dans le monde futur » (Berakhot 61a). Rachi en explique la raison ; « la femme soulèvera ses vêtements et l'homme derrière elle regardera son corps.»
Préserver ses yeux est tellement important, qu'à chaque occasion délicate où une personne se dépasse pour détourner son regard d'une vision interdite, il est dit que D.ieu se réjouit d'avoir une telle créature dans son monde, et les anges bénissent cette personne.
5. Toute resplendissante est la fille du roi dans son intérieur. La pudeur (tsniout) pour une femme doit ressembler à la couronne d'une reine. De même que la reine ne verra pas dans sa couronne une « lourde » contrainte, parce qu'elle comprend que c'est une partie intégrante de sa royauté, ainsi la femme d'Israël doit ressentir que sa pudeur est un habit royal ! Il ne s'agit pas de réduire la pudeur à des barrières vestimentaires pour éviter le regard des hommes, mais bien plus encore. Une chose précieuse est généralement conservée à l'abri des regards et souvent, la femme impudique est vue comme un objet de convoitise et ses qualités profondes sont reléguées au troisième plan. Une jeune fille peu-elle penser sincèrement trouver un véritable amour en se montrant en maillot à la plage ? La réponse est claire.
Fréquenter des plages séparées ou excentrées et vides sera-t-il facile ? Evidemment, non. Du moins au début. Mais si nous comprenons l'enjeu et la signification profonde de cet effort, le jeu en vaut la chandelle et finira par nos apporter une réelle satisfaction.
 

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