L'histoire suivante est rapportée dans le livre “kayil taarog” et a été racontée par un des élèves de Rav Steinmann.
« Je suis avrekh (Ndt : étudiant en Torah) et j'étudie la Torah avec des personnes éloignées de la pratique des commandements. Il y a peu de temps, un homme, nouvel immigrant venu de Russie et professeur en mathématiques est venu pour se joindre au cours que je donne. Il a posé deux conditions avant d'accepter de commencer l'étude. Il n'était pas circoncis et souhaitait qu'on ne cherche pas à le convaincre et de plus il était marié avec une non-juive et demandait à ce que ce sujet ne soit pas abordé. Si j'acceptais ses demandes, ce juif se joindrait à notre groupe. »
Avant d'accepter, l'enseignant s'est rendu chez Rav Steinmann pour lui demander quoi faire. La réponse du Rav : « étudies avec lui le chapitre “hazhav” du traité Baba Metsia, et ne converses avec lui d'aucun sujet qui lui déplaise ».
Le maître et le professeur ont commencé à étudier le chapitre recommandé par le Rav. « Il était talentueux et avait une bonne compréhension, notre étude s'est bien poursuivie pendant plusieurs semaines. Quelque temps plus tard nous nous apprêtions à débuter le passage des “commerçants de Loud”. En introduction je lui ai dit qu'en tant que mathématicien, il tirerait une jouissance accrue de l'approfondissement de ce texte. Nous avons commencé l'analyse de ce passage, une deux et trois fois, mais il ne comprenait pas et cela lui était très pénible. Notre cours s'est achevé et le professeur rentré chez lui a retenté sa chance seul pour tenter de déchiffrer les secrets de cet extrait du talmud, sans succès. »
« Dans sa peine, le professeur s'est rappelé que son maître lui avait parlé de la yechivat Hevron dans laquelle les élèves apprennent la Torah jusqu'au petites heures du matin. Il a décidé de s'y rendre dans l'espoir que quelqu'un pourrait lui expliquer les écrits de nos sages. Un étudiant, touché par cet homme affligé de ne rien comprendre à un texte du talmud, s'est dévoué pour lui répéter plusieurs fois d'affilée les différents raisonnements. Sans succès. Le lendemain, qui était le jour du shabbat, notre homme qui refusait de s'avouer vaincu s'est de nouveau penché sur le passage difficile qui est resté insoluble. “C'est parce que je ne suis pas circoncis que je ne comprends pas” a pensé le professeur qui a immédiatement décider de subir cette petite intervention. »
Dès dimanche, il s'est tourné vers l'organisation Brit Yitzhak qui apporte une aide pour la circoncision des adultes, l'opération a été pratiquée le même jour. L'homme heureux mais fatigué a appelé l'avrekh pour le prévenir qu'il se sentait mal et ne pourrait pas assister au cours sans ne toutefois rien raconter sur la circoncision qu'il venait d'effectuer.
La semaine suivante, les deux hommes se sont à nouveau penchés sur le passage des « commerçants de Loud ». « A ma grande surprise, il a compris toute la page de Talmud et posait des questions pertinentes en argumentant comme un Rabbin expérimenté. J'étais vraiment émerveillé par ce phénomène, deux semaines auparavant, il ne comprenait rien et aujourd'hui les choses lui étaient limpides ! » Le professeur qui a ressenti que j'étais épaté m'a expliqué ; « j'ai compris que c'était parce que je n'étais pas circoncis que je ne pouvais pas avoir accès aux secrets du talmud. J'ai donc subi cette opération, et une semaine plus tard, j'ai ressenti un sursaut de sainteté et je me suis séparé de mon épouse. C'est pourquoi, aujourd'hui, je comprends tout ! »
Le lendemain, l'avrekh a accompagné son compagnon d'étude chez le Rav Steinmann pour la prière à l'aube. Après l'office, l'enseignant a présenté son ami au Rav Steinmann en lui disant qu'il était prêt à lui présenter une dissertation sur le passage des “commerçants de Loud”. Le Rav a écouté avec concentration les paroles de Torah et l'avrekh a conclu en ajoutant « c'est l'homme sur lequel je vous ai dit il y a deux mois qu'il n'était pas circoncis ».
En entendant cela, le Rav s'est tourné vers le professeur en souriant, « vous êtes circoncis, n'est-ce pas ? » Eclatant en pleurs, l'homme a dit « comment le savez-vous ? » Réponse du Rav « Il est impossible de comprendre ce passage du Talmud sans être circoncis. Puisque tu l'as compris, c'est que tu as subi cette intervention… »