Prières et Brakhot – Questions au Rav

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Prières et Brakhot – Questions au Rav
Les femmes sont-elles astreintes à l’ordre de la Torah de réciter le Birkat Hamazone ?
 
Question :
La femme a-t-elle une obligation de la Torah de réciter le Birkat Hamazone ?
 
Réponse :
Bonjour,
La Guemara dans le traité  Brakhot (20, 2) se pose la question de savoir si, pour la femme, l’obligation de réciter le Birkat Hamazone provient de la Torah (Déoraïta) ou d’une décision de nos Sages (Dérabanane).
On pourrait dire que cette Mitsva est de la Torah, puisqu’il est écrit (Deutéronome, 8, 10) ‘’Tu mangeras et tu te rassasieras et tu béniras’’. Il s’agirait donc d’un Mitsva positive qui ne dépend pas du temps, et les femmes y sont soumises (voir le Rachi).
Mais on peut rétorquer que cette Mitsva provient seulement de nos Sages. En effet, selon Rachi, il est écrit dans le Birkat Hamazone pour la bonne terre qu’Hachem te donne’’, et cela prouve que la Mitsva n’incombe qu’aux hommes, puisque la répartition de la terre ne s’adressait qu’aux hommes (dans l’histoire des files de Tslof’had, elles n’ont fait qu’utiliser la parcelle qui revenait à leur père).
Par contre, le Tossefot explique que l’on remercie Hachem, dans le Birkat Hamazone, ‘’pour Ton alliance que Tu as ancrée dans notre chair’’, on parle ici de la Brith mila, ‘’et pour la Torah que Tu nous as enseignée’’, on parle ici de l’étude de la Torah. Or, les femmes ne sont astreintes ni à la Brith Mila ni à l’étude de la Torah. De ce fait, en ce qui concerne les femmes, il y aura deux façons d’interpréter la Guemara dans Brakhot (49, 1), qui dit : ‘’Celui qui n’a pas mentionné la Brith Mila et la Torah dans le Birkat ne s’est pas acquitté de son devoir’’. Une interprétation prouvera que la femme doit réciter Birkat Hamazone selon la torah, et l’autre prouvera qu’elle ne le doit que selon les Sages.
En pratique, le Choul’hane Aroukh (Ora’h ‘Hayim Simane 186 Saïf 1) écrit que les femmes ont l’obligation de faire Birkat Hamazone, mais il ne tranche pas en ce qui concerne leur statut exact : cette Mitsva est-elle selon la Torah, et leur donne-t-elle donc la possibilité de rendre quittes des hommes ? Ou n’est-elle que selon nos Sages auquel cas elles ne peuvent rendre quittes que d’autres personnes qui ne doivent respecter cette Mitsva que selon nos Sages ?
Si une femme a mangé à satiété et ne se rappelle plus si elle a fait ou non le Birkat Hamazone après, il y a une divergence parmi les décisionnaires. Le Chaar Efraïm, le ‘Hayé Adam et le Maguen Guiborim pensent qu’elle doit refaire le Birkat Hamazone. Mais Rabbi Akiva Aïguer et le Birké Yossef pensent qu’elle ne doit pas le refaire. Le Michna Beroura conclut : ‘’Si quelqu’un veut se baser sur l’avis du Chaar Efraïm et refaire le Birkat Hamazone, on ne l’en empêchera pas’’.
L’avis de Rav Ovadia Yossef est qu’une femme qui ne sait plus si elle a fait ou non Birkat Hamazone après un repas qui l’a rassasiée, ne devra pas le refaire, dans le doute. Mais il sera bon qu’elle pense aux mots du Birkat Hamazone dans son cœur (Yé’havé Daat Vol 6, Simane 10). Et si elle peut entendre le Birkat Hamazone récité par un homme après un repas qui l’a rassasié, c’est encore mieux, et elle s’en acquittera donc de la sorte (‘Hazone Ovadia sur les lois des bénédictions, page 225).
 
Cordialement,
Hillel Méirs.

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