Moché dit : ‘’Et maintenant, si j’ai effectivement trouvé grâce à Tes yeux, fais-moi connaître Tes voies (…) Montre-moi maintenant Ta gloire’’
Hachem répond : ‘’Je vais faire passer toute Ma bonté devant toi et J’appellerai avec le Nom Hachem devant toi ; Je montrerai la faveur quand Je choisirai de montrer la faveur, et Je montrerai la miséricorde quand je choisirai de montrer la miséricorde’’ (Chemot 33, 13-19)
Ce passage, l’un des plus profonds de la Torah, se trouve dans les versets de notre Paracha. En effet, à la suite du veau d’or, Moché implore Hachem de lui dévoiler comment Il va agir dorénavant avec le peuple et de quelle façon ce dernier aura la possibilité de se repentir.
Les Sages de la Kabbala ainsi que le Rambam dans son ‘’Guide des Egarés’’ ont versé beaucoup d’encre au sujet de ces versets. En effet, ils contiennent l’essence et le fondement même des voies divines. Si l’on observe la réponse d’Hachem à Moché, on remarque un langage de ‘’miséricorde’’ et de ‘’clémence’’. En revanche, pourquoi Hachem s’est-Il montré obligé de préciser : ‘’quand Je choisirai de montrer la faveur’’ ou ‘’quand Je choisirai de montrer la miséricorde’’ ?
Cette répétition a en réalité pour but de nous encourager. En faisant Téchouva, l’homme a toujours une part de crainte qui demeure en lui. Il se dit : ‘’J’ai déjà fauté par le passé, j’ai fait Téchouva et ai regretté mes actes, j’étais sûr de ne plus récidiver et voilà qu’à nouveau, je suis tombé. Ma faute ne sera peut-être plus expiable…’’ L’homme se décourage avec de telles pensées et cela peut le mener à retourner à ses mauvaises habitudes.
Or, Hachem nous dévoile ici un secret, justement dans les mots de ce verset. Même si rien ne Lui est caché et qu’Il sait tout, Il sait également si l’homme se repent de tout son cœur, et Il sait aussi qu’il peut se retrouver dans une situation de rechute. Hachem nous dit qu’au moment où l’on fait Téchouva de tout notre cœur, Il ‘’montrera Sa miséricorde’’ et si l’on chute à nouveau, Il nous rassure et nous dit : ‘’Quand Je choisirai de montrer la miséricorde’’ ! Hachem accentue le fait qu’Il se montrera miséricordieux même si l’on rechute, à condition que notre Téchouva soit sincère.
Le Rambam dans son explication sur la Téchouva (HilkhotTéchouva, chapitre 2, Halakha 2) nous décrit le processus du repentir : ‘’La Téchouva c’est quitter la faute, l’extraire de ses pensées et se promettre intérieurement de ne plus recommencer. Et Hachem sera témoin de cette volonté de ne plus recommencer. On devra avouer notre faute à haute voix (qu’on appelle ‘’Vidouï’’) et exprimer notre volonté de ne pas retourner à nos mauvaises habitudes.’’ C’est là le fondement de la Téchouva.
Le Rambam veut-il nous signifier ici que si l’homme faute à nouveau, la Téchouva qu’il avait faite avant sur cette même faute s’annule ?
Et nos sages de nous apprendre qu’en réalité si l’homme s’est réellement repenti sur cette faute, elle est totalement effacée ; elle n’existe plus. Ce que veut nous dire le Rambam c’est qu’Hachem est témoin de la pureté de notre intention au moment de notre Téchouva. C’est de cela qu’Il témoigne.
Ainsi, ne désespérons jamais de mieux faire, de nous améliorer, de faire Téchouva. Essayons de vouloir véritablement ne plus recommencer. Et, même si l’on tombe, relevons-nous. Analysons la raison pour laquelle nous sommes à nouveau tombés dans les filets du mauvais penchant afin que la prochaine fois, nous parvenions à lui résister. C’est ainsi que nous nous construirons, que nous dépasserons ce stade et poursuivrons notre ascension, en harmonie avec nous-mêmes, dans la pureté et la sainteté.
Chabbat Chalom