‘’Un Ammonite ni un Moavite ne seront admis dans l’assembléed’Hachem ; même après la dixième génération ils seront exclus de l’assemblée d’Hachem, à jamais. Parcequ’ils ne vous ont pas offert le pain et l’eau à votre passage, au sortir de l’Egypte et de plus parce qu’il a pris contre toi Bilaam (…) pour te maudire’’ (Dévarim 23, 4-5).
N’est ce pas la conduite de tout ennemi de ne pas accorder de nourriture à son adversaire, et justement de le combattre ? Même si l’un des membres du peuple de Moav venait à se convertir sincèrement et totalement, il ne pourrait épouser l’une des filles du peuple d’Israël. Pourquoi donc une punition plus grave pour les peuples de Moav et de Ammon, plus que pour tous nos autres ennemis ? (Il n’y a que les femmes de Ammon et Moav qui, après avoir passé une conversion adéquate, peuvent épouser un homme juif, car les versets ont été écrits au masculin et non au féminin). Amon et Moav sont ils pires que Nabouzaradan, chef des armées de Nabuchodonozor surnommé aussi ‘’chef des massacres’’ mais qui, à la fin de ses jours se repentit et se convertit au judaïsme ?
Le Ramban nous explique en réalité que le mal ancré dans les peuples de Ammon et Moav se définit en fait par leur ingratitude totale. En effet, ils ne se sont pas montrés reconnaissants alors qu’Avraham Avinou avait sauvé Lot -l’ancêtre de ces deux nations. Voici les paroles du Ramban : ‘Ces deux frères étaient obligés d’agir avec bonté envers le peuple d’Israël. Et pourtant ils leur ont rendu un mal pour un bien. Les Moavites ont loué les services de Bilaam fils de Béor et les Ammonites ne leur accordé ni eau, ni pain à leur approche de leur territoire.
Ainsi, ces personnes qui ne savent pas se montrer reconnaissantes sont considérées tels des gens pervers et corrompus à tel point qu’Hachem nous a interdit de les faire entrer dans notre alliance les hommes descendants de ces peuples, et ce, même s’ils ont passé la plus stricte des conversions. Hachem veut que nous nous souvenions la gravité de ne pas se montrer reconnaissant envers autrui et que jamais, au grand jamais, cette tare n’entre en nous.
Néanmoins, une question demeure : pourquoi l’ingratitude est-elle tellement grave ? Dans la Michnat Rabbi Eliézer il est expliqué que l’ingratitude est en réalité une forme de rebellion contre le Saint-béni-soit-Il. ‘’Un jour il est ingrat envers son prochain, le lendemain, envers son Créateur’’. Dans le Midrach Tanhouma il est rapporté à titre d’exemple au sujet de Pharaon qui a commencé par ‘’ne pas connaitre Yossef’’ puis a continué avec ‘’je ne connais pas Hachem’’ (Chemot 5, 2).
L’autoéducation à la gratitude conduit à la reconnaissance envers le Créateur.
Ainsi, à quel point les maris doivent-ils se montrer reconnaissants et louer leur femme pour tous les bienfaits qu’elle prodigue pour la maison, les enfants etc. De la même façon, les épouses doivent être reconnaissantes envers leurs maris qui travaillent sans relâche pour subvenir aux besoins de la famille. Les enfants quant à eux doivent être infiniment plus reconnaissants pour la vie qui leur a été offerte grâce à leurs parents. Ils devront se montrer présent lors de leur vieux jours et les épauler, les soutenir et être présents à leurs côtés.
Une étude a prouvé combien un mari devrait payer à son épouse pour tous les plats, machines, repassage, éducation des enfants et bien d’autres tâches qu’elle accomplit au quotidien. Combien les enfants devraient payer pour tous les moments que leurs parents ont investis pour eux depuis leur naissance jusqu’à leur indépendance. On atteint des sommes faramineuses.
C’est ainsi que nous devons raisonner envers chaque bienfait que nous recevons de notre prochain. Rappelons-nous de ce qui a été fait pour nous et ne nous montrons pas ingrats.
Nous mériterons ainsi de reconnaitre au quotidien les bontés d’Hachem, nous pourrons nous élever spirituellement et acquérir une véritable crainte d’Hachem.
Chabbat Chalom