Cet homme, face à moi, me confiait sa détresse : comme beaucoup d’autres, il avait perdu toute sa fortune suite à la crise financière mondiale. Mais son problème était bien plus grave, puisque, peu de temps avant sa faillite, il avait acheté une nouvelle maison, comptant sur ses revenus considérables pour financer cette acquisition.
« Il m’est évidemment devenu impossible de payer mon crédit, m’expliqua-t-il. J’ai des dettes écrasantes, outre un emprunt colossal de quatre cent mille euros, contracté lors de cet achat. Après de nombreux avertissements de la banque suite aux mensualités impayées, j’ai été traîné en justice et ma maison va être vendue aux enchères, pour couvrir mes énormes dettes. »
Sur ces paroles, il éclata en sanglots déchirants. S’il ne parvenait pas à rassembler cette petite fortune en quelques jours, sa maison serait vendue par adjudication.
J’éprouvai une grande peine. En effet, la maison d’un homme est en quelque sorte son refuge, et ce refuge allait lui être ravi contre son gré. Le pauvre homme était réduit à l’impuissance la plus totale.
« “Une épée fût-elle placée sur le cou de l’homme, il ne doit pas désespérer de la Miséricorde divine”, citai-je pour l’encourager. Vous ne devez pas vous laisser aller au désespoir. Priez sans arrêt, implorez le Tout-Puissant du fond du cœur, et de mon côté aussi, je prierai pour que le mérite de mes saints ancêtres fasse pencher la balance en votre faveur et vous apporte rapidement le salut ! »
Je continuai à raffermir sa foi en D.ieu et, au moment où il se sépara de moi, je pus constater qu’il se sentait visiblement bien mieux.
Un jour avant la vente aux enchères, ce Juif me recontacta. Versant d’amères larmes, il me rappela qu’il ne restait qu’un jour jusqu’à la vente, et aucune solution ne semblait se profiler à l’horizon. « Le jour est encore long et D.ieu a d’innombrables émissaires, lui répondis-je. Ayez confiance en Lui et n’ayez pas peur. Il n’est rien qu’Il ne puisse faire, et Il interviendra certainement en votre faveur. »
Quelques jours après la vente, je le rencontrai de nouveau.
Contrairement aux fois précédentes, où je l’avais vu triste et désespéré, son visage laissait entrevoir une grande joie. Je compris immédiatement que, par miracle, il avait échappé à ses problèmes. En réponse à ma curiosité, il me raconta avec émotion :
« Le jour où la vente aux enchères devait démarrer, je me dirigeai vers la salle des ventes et, en chemin, priai ardemment : « Maître du monde, puisses-Tu faire que personne ne se présente pour acheter ma maison ! » Mais, en arrivant sur place, je découvris à ma grande déconvenue que la salle était comble de bout en bout et compris qu’il y avait beaucoup d’acheteurs potentiels.
« Je fus pris de découragement, et c’est la tête basse et le cœur brisé que je pris place à côté de mon avocat qui, depuis plus d’un an, m’avait suivi dans toutes mes difficultés. Ainsi assis, j’attendis l’ouverture des enchères. »
« Soudain, mon avocat se tourna vers moi et me dit : “Sachez que je n’ai pas fermé l’œil de la nuit à cause de vous. Je me suis senti très mal à l’idée de vous voir sombrer sans faire davantage d’efforts pour vous aider, et j’ai finalement décidé de vous prêter les quatre cent mille euros dont vous avez besoin, et ce, bien que vous me deviez déjà vingt-cinq mille euros d’honoraires.”
« Se taisant soudain, il sortit de sa poche un chèque sur lequel figurait la somme entière dont j’avais besoin, et me le mit en main.
« J’étais stupéfait et, pendant de longues secondes, je ne parvins pas à bouger sous l’effet de l’émotion et de l’étonnement face à ce revirement inattendu. Mais mon avocat ne me laissa pas le temps de m’émouvoir, il me pressa de remettre au plus vite cette somme au commissaire-priseur, et c’est ainsi que j’ai échappé au pire ! »
Ce récit édifiant prouve que celui qui a totalement confiance en D.ieu ainsi que dans les mérites des Tsaddikim, devant lesquels il s’efface, peut bénéficier de miracles dévoilés. Il aurait été dans l’ordre des choses que sa maison soit vendue aux enchères, et seul un miracle du Ciel lui permit d’en garder la possession.