Voici une histoire à son sujet évoquant la grandeur d’âme et l’empathie qu’il éprouvait envers chaque membre du peuple juif.
A. est une femme qui n’a jamais eu la vie facile. Elle était connue dans le quartier pour sa violence et sa nervosité.
Le débat qui a eu lieu au sein du tribunal rabbinique du Rav Nissim Karelitz vient de se terminer. A. sort en furie. Dans quelques jours, elle recevra la décision du tribunal et elle redoute que celle-ci ne soit pas du tout en sa faveur.
En arrivant près de chez elle, elle prend une décision : ‘’Non, je ne me laisserai pas faire. Je vais me rendre jusque dans la maison des juges. Je crierai, me ferai entendre et les menacerai. Ainsi, ils auront peur de me causer du tort’’.
Le vendredi soir, elle jeta son dévolu sur la maison du Av Bet Din, Rav Nissim Karelitz zatsal.
Elle se rendit donc jusqu’à son domicile juste au moment où il venait de rentrer de la prière. Elle explosa en cris et menaça le Rav.
Tous les membres de la famille, déjà assis à la table de Chabbat ne savaient que dire ni comment réagir.
Puis, Rav Nissim, de sa voix douce et agréable annonça :
‘’Je suis prêt à écouter toutes vos plaintes, à une seule condition…’’ affirma Rav Nissim à l’invitée inattendue.
Les enfants restèrent bouche-bée face à la réaction de leur père : allait-il véritablement écouter les dires de cette femme insolente ? Maintenant, à la table de Chabbat ? C’est peu dire qu’elle n’a pas l’air vraiment commode…
A., qui ne s’attendait pas à une telle réaction de la part du Rav, se tut, curieuse d’entendre la condition du Rav.
‘’J’écouterai vos doléances uniquement si vous acceptez de nous faire l’honneur de vous joindre à nous pour le Kiddouche, que vous fassiez Nétilat Yadayim et que vous partagiez avec nous le repas de Chabbat. Ce n’est qu’ensuite que j’écouterai ce que vous avez sur le cœur.’’
La femme prit donc place à la table de la famille Karelitz. Elle se délecta des Hallot, du poisson et de la viande ainsi que de bien d’autres mets succulents. A la fin du repas, elle se leva et prit congé de ses hôtes.
Toute la famille s’étonna et demanda au Rav : ‘’Papa, comment savais-tu qu’elle avait faim ?’’
Le Rav répondit avec sa simplicité caractéristique : ‘’Lorsque je l’ai entendue crier, j’ai compris qu’a priori, elle devait avoir faim…’’