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Rav Zamir Cohen : Le secret de l’arbre de la connaissance

Lorsque j’étudiais à la Yéchiva, le Machguia’h, Rav Moché Shlanger chlita avait l’habitude de nous mettre en garde : ‘’N’arrivez pas à l’âge de 70 ou 80 ans avec la même compréhension de la faute d’Adam et ‘Hava que lorsque vous l’avez apprise au CP…’’
En effet, nous avons à plusieurs reprises déjà évoqué le fait que notre Torah possède plusieurs niveaux de compréhension. Sous le sens simple se cachent en réalité des sujets très profonds et, avec l’âge et la maturité intellectuelle, nous avons la possibilité d’approfondir les thèmes abordés par la Torah.

Essayons ici d’éclairer l’épisode de l’arbre de la connaissance d’une nouvelle lumière.
Cet arbre de la connaissance était-il l’arbre de l’intelligence ? Avant d’avoir mangé du fruit défendu, l’homme était-il pour autant dépourvu de sagesse ? Pourtant, c’est bien le premier homme qui a nommé tous les animaux de la terre, chaque nom donné possédant une signification bien particulière (comme par exemple le chien, Kélev en hébreu peut se lire aussi Ké-Lev soit ‘’comme le cœur’’. En effet le chien est fidèle et dévoué à son maître, et en cela, il nous enseigne à nous montrer reconnaissants envers celui qui nous a causé du bien. Chaque nom possède sa propre signification…)

Ainsi, Adam était très intelligent même avant la faute. Que signifie donc cette ordonnance de D. de ne pas consommer le fruit de l’arbre ? Il est évident que ce n’est pas un ordre sans raison qui a été donné ici. Qu’avait de différent cet arbre au point qu’Hachem interdise la consommation de ses fruits ?

Dans son explication sur la Torah, le Ramban écrit (Béréchit 2, 25) : « Car l’arbre de la connaissance est l’arbre de la volonté, du choix entre le bien et le mal. Bien qu’avant la faute, Adam fut très intelligent, il ne possédait en lui-même aucun penchant au mal. Par nature, il agissait pour le bien. La connaissance fait référence ici à la notion de choix comme il est écrit dans le verset ‘’Je t’ai connu par ton nom’’ (Chemot 33, 12) interprété par ‘’Je t’ai distingué, choisi parmi les hommes’’.

Le mal n’ayant aucune prise sur eux, l’unique habit de l’homme et de la femme était leur peau, sans qu’ils n’en n’éprouvent aucune honte. Après la faute, l’homme a fait entrer en lui la possibilité d’agir en mal ou en bien, pour lui ou envers les autres. D’un côté, on parle ici d’une qualité divine mais problématique pour l’homme qui possède ainsi des envies et un mauvais penchant. »

En d’autres termes, avant la faute, le mauvais penchant était extérieur à l’homme et c’est la raison pour  laquelle le Satan a dû prendre l’apparence d’un serpent et l’entrainer à outrepasser l’ordre divin. Après la faute, le mal ayant pénétré à  l’intérieur de sa propre personne, l’homme fut capable de penser et d’agir en mal.

D’après le sens caché de ce passage, l’objectif de la création est de prodiguer du bien à l’homme pour ses bonnes actions, celles-ci permettant d’effectuer la réparation spirituelle du monde. Lorsque le monde atteindra la perfection spirituelle l’homme se délectera alors pleinement de l’omniprésence d’Hachem. Afin d’arriver à ce Tikoun, cette réparation du monde, et que l’homme accomplisse des bonnes actions, le monde a été créé avec un certain petit défaut spirituel. En surmontant l’épreuve de l’arbre de la connaissance, l’homme, joyau de la création, aurait réparé ce défaut. Mais en échouant, en plus de ne pas réparer ce petit défaut, il l’a amplifié et a ‘’sali’’ la création. C’est ce que l’on appelle d’après le sens ésotérique ‘’la faute originelle’’ où le pur jardin d’Eden –représentant une dimension spirituelle élevée- a été séparé du  monde et où le matériel est devenu mauvais. C’est ainsi que la mort a été décrétée sur l’homme, afin de nettoyer son corps de cette tâche pour qu’ensuite ce même corps revienne à la vie, pur, lors de la résurrection des morts, au temps de la délivrance.

Depuis, chaque Mitsva que nous accomplissons, chaque épreuve que nous surmontons au cours de notre vie, nous permet de réaliser le Tikoun, notre réparation individuelle, mais aussi au niveau de la création dans son ensemble afin d’arriver à la perfection tant désirée.
La compréhension de ce passage doit ainsi nous prodiguer à tous de nouvelles forces afin de surmonter les épreuves et les tentations de la vie, que ce soit en accomplissant des actions envers D. ou envers notre prochain.

Que nous méritions très bientôt d’arriver à la réparation du monde et de voir la venue du Machia’h, amen.

Chabbat Chalom
 

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