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Rabbanite Sarah Toledano : Mon père a mérité toutes les récompenses citées dans la Michna

 

Nos Sages enseignent que lorsque Noa’h sortit de la Téva et vit le monde détruit et désolé, il en eut le coeur brisé et se mit à pleurer. Il s’écria : “Maître du monde, pourquoi as-Tu détruit Ton monde !? Le Saint-béni-soit-Il lui répondit : Est-ce maintenant qu’il faut prier ? Berger stupide, si tu avais versé ne serait-ce qu’une seule larme avant, je n’aurais pas envoyé le déluge sur le monde ! Noa’h était un “homme juste et intègre”. Il fut le seul rescapé du déluge, car “Je t’ai trouvé juste devant Moi, dans cette génération.” Il consacra 120 ans de sa vie à construire la Téva, sous le regard étonné de ses contemporains. “Que fais-tu ?” lui demandaient-ils. Il tentait alors de les inciter à faire Techouva : “ Si vous ne vous repentez pas, répondait-il, Hachem enverra prochainement le déluge.” 

Dans ce cas, pourquoi le rend-t-on responsable de cette catastrophe ? Et pourquoi Hachem le qualifie-t-Il de “ berger stupide ” ? La réponse est simple : dans notre génération, de nombreux Rabbanim, à la tête de mouvements importants de Techouva, ont réussi à persuader des centaines de personnes à se repentir et à se rapprocher d’Hachem.

Mais à l’époque de Noa’h, combien y eut-il de Baalé Techouva ? Aucun ! Pas un seul homme. Malgré sa grandeur, Noa’h n’a pas réussi à les influencer et à les convaincre qu’il fallait faire Techouva ! Ce qui lui est reproché, c’est de ne pas avoir su communiquer avec ses contemporains, de ne pas être parvenu à les sensibiliser pour leur faire entendre raison. S’il avait montré de l’empathie à leur égard et leur avait témoigné de l’intérêt, il aurait réussi à réveiller leurs coeurs et à les pousser à faire Techouva.

 

Mon père le Rav Ovadia zatsal, ressentait une grande peine pour notre génération. Pour chaque membre du peuple juif ! Il fermait son livre, et se rendait d’un endroit à l’autre pour enseigner la Torah, bien qu’il lui était pénible d’abandonner son étude. Il s’adressait à des milliers de personnes avec douceur, amour et bienveillance. A la fin de ses cours, il demandait à l’assemblée de se couvrir la tête et d’accepter le joug divin. “Ecoute Israël, Hachem est notre D. Hachem est Un” “Hachem régnera pour toujours”… Avec une émotion palpable, toute l’assemblée répétait alors les phrases que mon père prononçait. Il nous a appris à rapprocher les gens avec amour, avec chaleur, à aller vers eux. Et c’est là notre mission. C’est de cette manière que nous essayons de poursuivre son action par le biais de l’amour, de la fraternité, de la paix et de l’amitié. Mon père a eu l‘honneur de diriger toute la communauté Séfarade. Ses écrits sont une référence pour nous tous. Il a réussi à nous rassembler et à nous réunir, et c’est par le mérite de cette union et de cette solidarité que nous mériterons très prochainement la Délivrance finale, amen.

 

Dans le traité Avot, chapitre 6, la Michna dresse le portrait de celui qui s’adonne à l’étude de la Torah. « Celui qui se consacre à l’étude de la Torah de façon désintéressée mérite de grandes récompenses. Plus encore, le monde entier n’existe que pour lui. Il est qualifié d’ami, de bien-aimé. Il aime D. et les créatures. Il réjouit D. et les créatures. La Torah le revêt d’humilité, de crainte et le rend à même d’être juste, pieux, droit, fidèle; elle le tient à l’écart du péché et lui procure du mérite. On jouit de ses conseils et de sa sagesse, de son discernement et de sa puissance, comme il est écrit : “À moi les conseils et la sagesse, je suis l’intelligence et la puissance.” La Torah lui procure la souveraineté, l’ascendance, et lui permet de prononcer un jugement éclairé ; on lui dévoile les secrets de la Torah. Et il devient tel une source jaillissante, comme un fleuve dont le courant ne s’interrompt jamais. Il devient humble, longanime, et pardonne l’affront qui lui est fait. Elle le grandit et l’élève au-dessus de toute chose. »

Mon père, le père du peuple juif, a mérité toutes les récompenses citées dans la Michna.

 

Mon père était appelé ami, bien-aimé. Il aimait Hachem et chaque membre du peuple juif. Il priait pour chacun, bénissait chaque personne de tout son coeur et ne pouvait pas supporter de voir des larmes couler. Il essayait toujours de réjouir celui qui était triste et affligé. Le jour de Sim’hat Torah, il se réjouissait et dansait devant la Torah, il chantait et récitait l’alphabet à l’endroit et à l’envers. C’est de cette façon qu’il manifestait son amour pour la Torah, en laquelle il voyait l’infinie grandeur d’Hachem. Mon père le Rav – était d’une humilité exemplaire. Lors des grand rassemblements de Chass, les gens brandissaient des bannières sur lesquelles était inscrit : “ Rav Ovadia, nous t’aimons ”. Et il murmurait en permanence : “ Ne me conduis pas à l'orgueil ”.  Mon père s’adressait à chacun avec amour et chaleur. Ses petites “claques”, empreintes d’affection et de bienveillance, ne faisaient que le rapprocher davantage des autres.

 

Qui n’est jamais venu lui demander conseil ? Des personnes les plus simples aux ministres et membres de la Knesset, tout le monde venait lui poser des questions, et profiter de ses conseils. Et lui, se mettait à leur place et pleurait avec eux sur leurs malheurs. En fait, le Rav a lui même commencé sa vie dans la souffrance et la pauvreté, pour finalement accéder à la royauté. Lorsque Yossef se dévoila à ses frères et subvint à leurs besoins, il leur dit : “Ne vous affligez pas et ne soyez pas en colère contre vous-même de m’avoir vendu pour ce pays, car c’est LéMi’Hya, pour la subsistance qu’Hachem m’a envoyé avant vous”.

Dans le mot LéMi’Hya – Lévyat ‘Hen, Méor Israël, ‘Hazon Ovadia, Yé’havé Daat, Yabia Omer, Alikhot Olam, nous retrouvons toutes les oeuvres rédigées par Rav Ovadia Yossef.

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