Ce matin, sans faire exprès, j’ai bousculé quelqu’un dans la rue.
‘’Pardon monsieur’’ ai-je dit poliment.
‘’Excusez-moi madame, je ne vous avais pas vue’’ m’a-t-il également dit.
Très poliment, nous nous sommes excusés. Deux parfaits étrangers. Et nous avons continué notre route.
Un peu plus tard dans la journée, occupée à préparer le repas, mon petit garçon se tenait près de moi en silence. En reculant pour sortir un aliment du réfrigérateur, je l’ai presque fait tomber par terre. ‘’Oh ! Mais pousse-toi enfin ! Tu vois bien que tu me déranges !’’ me suis-je exclamé.
Il s’est retiré. Son fragile et petit cœur blessé.
Sur le moment, je n’ai pas réalisé à quel point ma réaction fut brutale pour lui. En me couchant ce soir-là, je n’arrivais pas à fermer l’œil. Tout en me retournant dans mon lit, je me mis à entendre cette petite voix intérieure :
‘’Aujourd’hui, en bousculant un parfait étranger, tu as fait preuve d’un minimum de respect et de politesse. Mais avec la famille que tu aimes et que tu chéris plus que tout, tu es méprisable ! Vas regarder dans la cuisine. Tu trouveras à terre quelques fleurs à côté de la porte. Ce sont les fleurs que ton fils a cueillies pour toi. Il les a cueillies spécialement pour toi : une rose, une jaune et une bleue. Il est resté tout près de toi, sans dire un mot, car il ne voulait pas gâcher la surprise. Il attendait que tu termines pour te les offrir. Et toi, tu n’as même pas remarqué les larmes qui remplirent ses yeux d’enfant.’’
Je me suis soudain sentie toute petite. Et les larmes ne cessèrent de couler sur mon visage.
Je me suis levée et me suis dirigée vers la cuisine. Je vis les fleurs à terre et je les ai ramassées. Je suis ensuite entrée tout doucement dans la chambre de mon fils. Je me suis rapprochée de son lit, de son visage.
‘’Réveille-toi mon chéri. S’il te plaît, réveille-toi’’ ai-je murmuré. ‘’Ce sont bien ces fleurs que tu as cueillies pour moi ?’’
Il essuya ses larmes et me dit de sa petite voix : ‘’Je les ai trouvées près d’un arbre. Je les ai cueillies car elles sont belles comme toi maman. Je savais que tu allais les aimer. Surtout la bleue.’’
Je fondis en larmes : ‘’Mon chéri, je suis tellement désolée de la façon dont je t’ai parlé tout à l’heure. Je n’aurais vraiment pas dû m’emporter ainsi.’’
‘’C’est bon maman, ne t’inquiète pas. De toutes les façons, je t’aime’’ m’a-t-il répondu les yeux encore larmoyants.
‘’Mon fils chéri, moi aussi je t’aime. Et j’aime les fleurs que tu m’as apportées. Surtout la bleue.’’
Je l’ai alors enlacé comme jamais je ne l’avais fait de toute ma vie. Et il s’est endormi comme ça, dans mes bras. Avec un sourire aux lèvres.
***
Si nous quittions notre travail demain, nous serions vite remplacés. Mais la famille, c’est irremplaçable.
Il n’y a qu’une seule maman. Et il n’y a qu’un seul papa. Nos enfants sont notre plus grande réalisation en ce monde. Nos frères et sœurs sont notre sang.
Nous avons malheureusement souvent tendance à oublier et à négliger l’importance de cet amour, de ce lien qui nous unit. Nous nous donnons corps et âme pour notre travail, notre carrière. Nous cherchons à accumuler encore d’autres choses, à atteindre d’autres objectifs. Et en même temps nous négligeons la chose la plus chère au monde : notre famille. Nous délaissons aussi au passage nos amis, ceux qui nous sont véritablement proches et dévoués.
En anglais, les initiales du mot ‘’famille’’ (FAMILY) forment les mots suivants : (F)ather (A)nd (M)other (I)i (L)ove (Y)ou : Papa et maman, je vous aime.
N’ayez pas honte de montrer votre amour à vos proches, à ceux qui recherchent votre bonheur.
Cela ne pourra que vous enrichir dans la vie. Plus que toute autre chose.
Lettre adaptée par le Docteur Rina Mordo Adaptation française : Audélia Hattab