Le Rav Its’hak Fanger, célèbre conférencier de par le monde anime une émission tous les jeudis soirs sur la radio israélienne Kol ‘Haï.
Au cours de la dernière émission en date, le Rav Fanger a raconté une histoire étonnante. La voici en exclusivité pour vous en version française !
Cette histoire lui a été racontée par le Rav ayant rencontré le jeune homme en question :
‘’ Je suis Rav dans une communauté du Nord d’Israël. Dans le cadre de mes fonctions il m’arrive souvent d’aller dans les prisons visiter les détenus juifs, afin de les renforcer, de leur redonner courage et de leur apporter un peu de lumière là où ils se trouvent.
Il y a peu de temps, je me suis rendu dans une prison du Carmel afin de donner un cours. Tout se passa bien, mais je remarquais un jeune homme dénotant vraiment de ce cadre pénitencier. Il avait l’allure d’un juif religieux traditionnel avec kippa et papillotes. Il est vrai que cela faisait longtemps que je n’étais pas venu dans cette prison. Je me promis donc qu’après la conférence, j’irai lui parler.
Ce que je fis dès mon intervention terminée.
‘’Bonjour ! Comment ça va ? Je ne t’ai jamais vu ici, qu’est ce qui t’a amené dans cette prison ?’’
‘’Ah, cher Rav ; Chalom Alékha ! Comment je suis arrivé ici ? Et oui, cela vous intrigue…Je n’ai pas vraiment ni la tête, ni l’allure d’un truand… Et bien je vais vous raconter mon histoire…’’
‘’Cela s’est passé il y a quelques mois. J’ai toujours pour habitude de prendre des gens, des jeunes que je vois sur la route, en auto-stop, pour les aider. Chaque fois que j’ai l’occasion et que j’ai de la place dans ma voiture, j’essaye d’aider les autres de cette manière.
Un jour, j’ai pris plusieurs hommes en voiture. Ils devaient déposer un paquet quelque part et poursuivre leur route dans la direction où j’allais également. Cela ne me dérangeait pas de les attendre quelques minutes et de reprendre ensuite la route avec eux.
Ils déposèrent donc leur paquet et en récupérèrent un autre également. Dès que nous avons démarré pour repartir, des voitures de police nous entourèrent de tous côtés.
Je ne comprenais pas ce qu’il se passait tout d’un coup. Mais je le découvris bien vite. Les forces de police nous firent tous sortir de la voiture, avec leurs armes pointées sur nous. C’est la première fois que l’on me mit les menottes. Quelle expérience affreuse et désagréable ! Je n’arrêtais pas de crier que je n’y étais pour rien, que je n’avais rien fait, mais au milieu de ce brouhaha de sirènes et de cris, personne ne fit attention à mes paroles. Arrivé au poste de police, j’expliquais tant bien que mal que je n’avais rien à voir avec ces personnes, que je les avais juste prises en auto-stop et que je n’y étais pour rien.
‘’Ecoute-moi bien’’ me dit un inspecteur.
‘’Ces gars sont des truands. Ce sont des voleurs professionnels qui font du trafic de pièces détachées de motos, scooters et autres véhicules. Tu as été pris avec eux. Ne nous fais pas croire que tu n’es pas leur complice car tous les complices ont la même excuse : qu’ils les ont juste pris en stop. Alors, arrête tes histoires et avoue !’’
‘’Mais je vous jure que je ne suis pas complice, je vous assure !’’
Mais rien n’y fit. Quelques instants plus tard, on vint m’annoncer qu’au vu des circonstances et des faits actuels, on m’avait condamné à un an ferme de prison, pour complicité !’’
Ce jour-là, j’ai cru que tout s’écroulait autour de moi. Je ne savais plus quoi faire pour m’en sortir. Je me rappelai soudain de quelque chose.
Je ne me rappelle plus de quelle façon, mais je m’étais renseigné sur les crises cardiaques. Je connaissais tout sur le sujet et j’avais même appris à simuler une véritable crise cardiaque avec tous les symptômes. Je me dis que c’était là ma dernière chance. Je leur ferai le coup tous les deux jours. Je préfère être aux urgences tout le temps plutôt que d’être en prison.
Lorsque les gardes vinrent m’apporter l’uniforme du prisonnier, je décidai que c’était le bon moment pour ma première scène. Mis à part le fait qu’à la vue de ces vêtements j’avais vraiment envie de m’évanouir…
Je commençais donc à suffoquer, à transpirer, je me mis dans un état extrême. Très rapidement, les policiers comprirent qu’il se passait quelque chose de grave et appelèrent immédiatement l’ambulance.
Je fus transporté à l’hôpital, toutes sirènes hurlantes. Les médecins me firent passer une batterie d’examens.
Soudain, l’interne de garde annonça à ses collègues : ‘’Vite ! Vite ! Au bloc ! On l’opère tout de suite ! Il n’y a pas de temps à perdre !’’
En entendant cela, je fus pris de panique. J’appelais le médecin discrètement. Il se pencha vers mon brancard et tendit l’oreille :
‘’Euh, docteur, docteur, il faut que je vous avoue. C’est pas vrai tout ça. Je ne suis pas vraiment malade. C’est juste que…’’
Mais avant que je ne lui explique qui que ce soit il me coupa la parole et me dit :
‘’Cher jeune homme. Pas d’histoires. Nous vous avons découvert un sérieux problème de santé. Vos analyses nous prouvent que si l’on ne vous opère pas immédiatement, dans deux heures, vous ne faites plus partie de ce monde. Vous êtes arrivé au bon moment ! Allez, au bloc !’’
Je réalisai soudain quel miracle Hachem avait accompli pour moi. Il savait très bien que je n’irai pas de sitôt faire des analyses quelles qu’elles soient car je me sentais en forme et en bonne santé. Il a fallu tout ce détour pour que je me retrouve à l’hôpital !
Hachem a réalisé en fait tout cela pour moi. Après l’opération et la convalescence, je retournai en prison. Mais avec un autre regard. Je me dis que si Hachem m’a sauvé la vie de cette façon, c’est que j’ai sûrement une mission à accomplir en cet endroit. Alors je prends patience, j’étudie la Torah et je remercie chaque jour le Créateur de m’avoir laissé en vie !’’
Et le Rav Fanger de conclure : Nous ne connaissons pas les chemins d’Hachem. Nous ne connaissons jamais les raisons profondes de tout ce qui se passe autour de nous. Mais changeons notre regard. Essayons de voir avec Emouna. Essayons d’avoir confiance en Hachem. Hachem est Bon et agit pour notre bien même si nous ne le voyons pas. Ce n’est pas facile, mais tâchons de nous exercer à voir le bien partout.