Un enfant en bas âge
Un enfant n’ayant pas atteint l’âge de l’éducation religieuse – c'est-à-dire qui ne comprend pas ce que signifie la notion d’interdit –, ni le père ni le Beth Din ne sont tenus de l’empêcher de consommer des aliments interdits, ni de profaner le Chabbat ou de commettre tout autre interdit.
Des aliments interdits
Bien que telle soit la règle fondamentale, il convient malgré tout de se montrer plus rigoureux envers les aliments interdits, même pour un enfant en bas âge. En effet, ces aliments entraînent une perte de la sensibilité et favorisent la constitution d’une nature mauvaise.
A l’intention d’un adulte
Ce qui a été énoncé plus haut ne s’applique que lorsque l’enfant agit de sa propre initiative et pour sa propre satisfaction. En revanche, s’il agit de la sorte à l’intention d’un adulte, par exemple s’il sait que son père sera content de son geste, on a le devoir de l’en empêcher. Mais s’il s’agit d’un interdit rabbinique, même dans le cas où l’enfant agit pour faire plaisir à un adulte, nous ne sommes pas tenus de l’en empêcher, à partir du moment où il réalise son geste de sa propre initiative et non à la demande de l’adulte.
Dérogations particulières
Certaines dérogations ont été émises à l’égard des enfants, bien qu’elles restent interdites pour un adulte. Par exemple, nos Sages ont permis à un enfant de se couper les cheveux à ‘Hol Hamoëd ou bien de sonner du Chofar à Roch Hachana même après s’être acquitté de la mitsva. Ils ont également autorisé à un adulte de réciter le Birkat Hamazon, le Kiddouch et la Havdalah (bien qu’il n’ait pas besoin de réciter ces bénédictions pour lui-même) afin de les enseigner à son enfant, sans que cela soit considéré comme une bénédiction en vain.
Envers son prochain
Si l’on entend son fils ou sa fille médire d’autrui, on doit les gronder et les empêcher de continuer. Cela est vrai aussi lorsqu’on les voit entretenir des discordes, proférer des mensonges, des injures ou transgresser toute obligation que l’homme doit respecter envers son prochain. Si l’on ne prend pas garde à cela, ces mauvais comportements risquent de devenir chez eux naturels, et ils auront d’autant plus de difficultés à s’en débarrasser.
Un enfant qui cause des dommages
Lorsqu’un enfant vole ou cause des dommages, le Beth Din est en mesure de le frapper pour le dissuader de recommencer. Il en est de même pour une humiliation ou tout préjudice qu’il causerait à autrui, le Beth Din peut intervenir afin de l’empêcher de nuire à son entourage.
L’interdit de Séfia
L’une des ramifications de ce chapitre concerne l’interdit de Séfia, qui défend à un adulte de donner à un enfant une nourriture interdite ou de lui faire transgresser un interdit, même si l’enfant est encore en très bas âge. De même, il est interdit de donner à un enfant à jouer avec un aliment interdit, ne serait-ce que par ordre rabbinique, de crainte qu’il ne vienne à le consommer.
L’impureté du Cohen
C’est la raison pour laquelle on ne peut pas faire entrer un enfant Cohen, pas même nourrisson, dans une maison impure où repose un mort, car ce faisant, on l’amène activement à transgresser une interdiction.
En revanche, si l’enfant y entre par lui-même, on n’est pas tenu de l’en faire sortir. De ce fait, la femme d’un Cohen peut parfaitement accoucher dans un hôpital où se trouve une morgue, bien qu’elle puisse mettre au monde un garçon.
La profanation du Chabbat
De même, on ne doit pas habituer un enfant à transgresser le Chabbat et le Yom Tov, même s’il ne s’agit que d’un interdit rabbinique, comme le fait de déplacer une clé pour ouvrir une porte à travers un domaine qui n’est pas formellement public.
Ses grands enfants
Bien que les parents ne soient plus tenus d’éduquer leurs enfants dès qu’ils atteignent leur majorité religieuse, ils ne restent pas moins concernés par la mitsva de leur faire des remontrances. Nos Sages disent à ce sujet : « Celui qui peut empêcher une faute et ne réagit est associé à elle. »
« Eduque l’enfant selon sa nature et même lorsqu’il vieillira, il ne s’en détournera pas »
Cet extrait est issu du livre « Une justice de paix, Une société fondée sur les principes de la Torah » publié par les éditions Jérusalem Publications, avec leur aimable autorisation.