Il arriva une fois à mon père qu’au cours d’un voyage du Maroc à Israël, il s’aperçoive soudain que son sac, contenant entre autres son argent et son passeport, n’était plus avec lui. Cela le contraria beaucoup.
Aussitôt, il se tourna vers le Saint béni soit-Il, lui demandant, par le mérite de son père, Rabbi ‘Haïm Pinto zatsal, de « protéger » ce sac, afin qu’il ne lui arrive rien et que personne n’y touche.
Sa prière fut entendue : mon père revint sur ses pas et trouva le sac qui l’attendait tranquillement là où il l’avait laissé, sans que personne n’y ait touché.
Les années passèrent et un jour, je pris le train en direction de Paris. Au moment de descendre, une grande confusion régnait : de nombreuses personnes voulaient monter et poussaient pour se frayer un passage, tandis que moi-même, je devais descendre et me glissai donc difficilement au milieu du flot de passagers. Cet effort me fit détourner l’attention de la valise que je portais avec moi, laquelle renfermait de nombreux écrits de Torah ainsi que de l’argent et tous mes papiers.
Peu de temps après, je m’aperçus que ce bagage n’était plus avec moi et cela me plongea dans le désarroi. Je me désolai surtout pour tous ces écrits de Torah qui s’y trouvaient et m’avaient coûté tant d’heures de réflexion. En effet, les biens spirituels sont le seul avoir que nous amassons dans ce monde et qui nous accompagne dans le Monde futur. En regard, la perte matérielle – celle de l’argent et des papiers – ne pouvait me causer de désagrément que dans ce monde.
Comme l’avait fait mon père en son temps, je me tournai vers le Très-Haut et lui demandai de me permettre de retrouver cette valise, après quoi je retournai à l’endroit où il me semblait l’avoir lâchée. Grâce à D.ieu, elle attendait « paisiblement » que je vienne la chercher, intacte.
Dès que je les avais informés de la perte, mes accompagnateurs avaient perdu tout espoir : il n’y avait aucune chance de mettre la main dessus, dans un endroit si grand et grouillant de monde, m’avaient-ils affirmé. Aussi lorsqu’ils me virent revenir avec la valise en main, ils crurent rêver. C’était comme de trouver une aiguille au milieu d’une botte de foin. Un vrai miracle.
Pour moi aussi, il s’agissait d’un fait surnaturel. Chaque heure, ce sont des milliers de personnes qui traversent la gare en tous sens. Dès lors, comment est-il possible de retrouver au milieu de toute cette confusion une valise perdue ? De plus, comment expliquer que, parmi la foule de passants, nul n’ait prêté attention à ce bagage laissé à l’abandon ?
La seule réponse : la Volonté de D.ieu. En contradiction flagrante avec les lois de la nature, le verset : « Ils ont des yeux, mais ne voient pas » s’est alors accompli de façon éclatante, si bien qu’avec l’aide de D.ieu, je pus mettre la main sur ma précieuse valise et continuer mon chemin.