Avigayil Mayzlik.
Quand la femme écoute son mari elle jouit toujours de bénédictions.
Je me souviens particulièrement d'une veille de Pessah. Nous avions embauché une femme de ménage mais la veille Papa a demandé à Maman de la renvoyer. “Elle fait rentrer dans la maison une atmosphère spirituelle extrêmement négative.” J'ai approché Maman en lui demandant comment elle allait s'en sortir mais elle répondait : “Si Papa a demandé c'est un signe que c'est la bonne chose à faire.” Un jour j'ai finis par comprendre combien elle avait raison…
Haya mon ami a grandi dans une maison très spéciale, une maison riche en spiritualité, et en profondeur. Mais une des choses qui la marquaient le plus étaient les rapports entre son père et sa mère.
La maman de Haya possédait encore cette sagesse féminine d'antan. Elle savait s'effacer entièrement devant son papa et c'est la raison pour laquelle il respectait et appréciait énormément son avis. Dans leur maison on savait que tout ce que papa demande on le fait et ils ont grandi sur le principe que quoi que papa fasse il agit correctement.
“Surtout ne croyez pas que c'était toujours facile pour Maman”, décrit Haya, “parfois Maman nous disait de faite une certaine chose t Papa arrivait et disait de faire tout le contraire. Je voyais sur son visage un travail intérieur intense au bout duquel elle changeait de direction, car c'était l'avis de Papa qui comptait même si elle était d'avis contraire. Et grâce à ce travail intense de Maman nous considérions Papa comme un roi et investissions toutes nos énergies autour de son emploi du temps, nous nous entions les associés véritables de sa Tora.
“Dès le plus jeune âge, Maman nous a inculqué que Papa jouissait d'une assistance divine spéciale et s'il nous demande de faire quelque chose c'est la chose la plus correcte à faire. Quand j'ai grandi il arrivait que Papa ma demande de faire quelque chose qui le semblait difficile et c'est là que Maman m'a expliqué la parabole du verre. Elle m'a expliqué que toute l'abondance céleste qui était déversée sur notre foyer venait uniquement grâce aux mérites de Papa, car c'est lui qui étudie la Tora et donc il ressemble à une cruche pleine d'eau. Et nous, nous sommes comme un verre si nous désirons jouir de cette abondance nous devons nous rabaisser vers la cruche afin que l'abondance soit déversée sur notre verre car si le verre est au-dessus de la cruche il sera impossible d'y verser de l'eau. Du moment que le verre s'est rabaissé il pourra recevoir de l'eau fraiche en abondance, c'est donc justement lorsque le verre se rabaisse qu'il jouit de tout ce qu'il désire.
J'appréciais beaucoup cette parabole surtout que Maman la personnifiait, et d'ailleurs à chaque fois que Maman a baissé la tête elle a gagné entièrement ! Je me rappelle particulièrement d'une veille de Pessah, j'avais 10 ans et voulait beaucoup aider Maman mais j'étais un peu trop jeune. Mon cinquième petit-frère avait 3 mois et maman n'était pas encore tout à fait remise de la naissance. Elle a donc embauché une femme de ménage qui venait régulièrement. Mais au bout de quelques temps elle a dû nous quitter car elle déménageait dans une autre ville et comme elle savait qu'à la veille de Pessah il est très difficile de trouver une femme de ménage disponible elle a procuré une remplaçante.
La nouvelle femme de ménage travaillait encore mieux que la précédente mais elle n'était pas juive. Le soir, Papa est arrivé, il a tourné dans tous les sens puis il a dit à Maman : “je veux que tu la renvoies, elle induit une atmosphère spirituellement négative. Maman a essayé de le convaincre qu'on était à la veille de Pessah et qu'il serait pratiquement impossible de trouver une nouvelle femme de ménage, mais quand elle a vu que Papa était décidé elle a téléphoné à la femme de ménage et lui a demandé de ne plus revenir. J'ai approché Maman en lui demandant comment elle s'arrangerait mais elle a tout simplement répondu que si Papa a demandé c'est un signe que c'est la meilleure chose à faire. Une des voisines a conseillé à Maman une certaine femme de ménage qui travaillait pendant une demie heure au bout de laquelle Papa a demandé à Maman de la renvoyer aussi. C'était extrêmement difficile pour Maman car elle avait peur de vexer la jeune fille, mais finalement elle s'est approchée d'elle et lui a demandé de quitter. Le soir elle s'est tournée vers moi et m'a assurée qu'Hachem voulait surement déverser sur elle une abondance spéciale et qu'elle était sure qu'elle ne perdrait rien du tout. Trois mois sont passés ainsi que Pessah, et la maison continuait à tourner sans femme de ménage, ce n'était pas facile, nous avons tous aidé mais le désordre régnait.
Puis un jour, par hasard une des voisines a raconté à Maman qu'elle quittait et qu'elle avait une excellente femme de ménage et peut être que Maman serait intéressée. Et c'est comme ça qu'est arrivée chez nous la femme de ménage qui nous accompagne cela fait de nombreuses années, une femme de ménage agréable et discrète qui demande moins cher que toutes les autres et qui sait coudre et retoucher les habits en plus de toutes ses nombreuses qualités. J'ai vu comment les paroles de Maman se sont réalisées et cela fut pour moi une leçon pour la vie. “
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