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Chidoukhim et recherche du conjoint

Chidoukhim et recherche du conjoint
 
On l’a oubliée à la maison : la jeune fille qui cherche (toujours) un Chidoukh (Chidoukh, au pluriel Chidoukhim : rencontre d’une personne en vue de mariage)

Quelles sont les difficultés que rencontre une vieille fille qui habite encore chez ses parents ? Nous traiterons ici des rapports entre la célibataire et sa famille, des problèmes financiers que cela pose, et des chances de finalement trouver l’âme sœur.

 
Où habite la fille qui cherche un Chidoukh ? Exactement, à la maison. Je voudrais que vous imaginiez un instant une jeune fille (pas forcément quelqu’un que vous connaissez), issue d’une famille nombreuse, dont tous les frères et sœurs sont déjà mariés. Ceux qui sont plus âgés qu’elle, mais aussi, parfois, ceux qui sont plus jeunes… Elle se retrouve seule ‘’oubliée et blessée sur le terrain’’, selon l’expression de l’une d’entre elles. La plupart de ces jeunes filles vivent chez leurs parents et ne partent pas s’installer ailleurs. Puis les parents avancent en âge. La jeune fille aussi. Et comme dans toute situation où des associés vivent ensemble, certains problèmes montent en surface, des frictions ou des quiproquos quasi quotidiens.

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Je vous donne un exemple :
La fille est couchée et lit un livre, après une journée de travail. Sa sœur mariée, et déjà mère de plusieurs enfants, habite à côté et vient souvent visiter ses parents. Elle rentre alors dans la chambre de la jeune fille, jour après jour, parce que le vélo d’appartement s’y trouve et qu’elle souhaite faire un peu de sport. La jeune fille sent qu’on lui vole sa privacité. Son oxygène.
Je lui demande alors : ‘’Pourquoi ta sœur ne vient-elle pas à un moment où tu n’es pas à la maison ?
Réponse : En journée, elle travaille ou elle est occupée avec les enfants… Elle n’a le temps de venir que tard le soir.
Moi : Alors peut-être pourrais-tu changer la place du vélo, pour que cela ne te dérange plus ?
Elle : Non, il n’y a aucune autre place qui puisse convenir dans l’appartement.
Moi : Et pourquoi pas apporter le vélo chez ta sœur ?
Elle : Son appartement est encore plus petit que le nôtre…
Moi, à nouveau : As-tu essayé d’expliquer à ta sœur combien tu es fatiguée après une longue et harassante journée de travail ?
Elle : maman s’énerve si je fais cela Elle dit que je ne suis pas encore mariée et que c’est donc à moi de faire preuve de souplesse. Mais pour moi, c’est dur. Je n’ai pas choisi de ne pas être mariée. Je n’ai pas choisi de rester à la maison. C’est comme ça. Alors qu’au moins on respecte mon besoin de privacité’’.
Je tiens à préciser que cet exemple, et encore beaucoup d’autres que j’ai en tête, n’a pas pour but de parler contre qui que ce soit. Il est évident pour moi que la maman souffre réellement de voir sa chère fille encore célibataire. Il est évident aussi que la jeune fille n’est pas réellement en colère contre sa mère, mais plutôt contre la situation qui lui est imposée. Le but est plutôt de mettre une lumière sur les difficultés inhérentes à cette situation, dans l’espoir que cela aidera les personnes qui se trouvent dans le même problème.
Alors que faire, en pratique ?
 
1  Définis cette jeune fille restée à la maison. Qui elle est, que devient-elle au jour le jour ?
En général, je parle d’une jeune fille qui fait des Chidoukhim (qui rencontre des jeunes hommes) depuis plusieurs années, mais n’a pas encore trouvé l’âme sœur pour une raison ou une autre. Entre temps, elle continue de vivre chez ses parents, et arrive un moment où ils comprennent, et elle aussi, qu’il se peut que le bon parti mette encore un peu de temps avant de pointer le bout de son nez. En d’autres mots, la situation provisoire qui laissait flotter l’idée que ‘’ça y est, elle s’en va bientôt’’ devient permanente, et il faut alors remettre à jour certaines règles de la maison.
Voici quelques questions :
Lorsqu’elle dit ‘’je vais à la maison’’, sous-entend-t-elle que la maison est à elle ?
Ses parents sont-elles encore leur place dans sa vie ? Ou n’est-elle qu’une locataire qui vit sa vie complètement en parallèle ?
Participe-t-elle aux frais du loyer ou des dépenses de la maison, ou se sent-elle plutôt associée par sa façon de prêter main forte dès qu’elle en a l’occasion ?
La grande question est de savoir si les choses ont été définies clairement pour qu’il n’y ait ni quiproquo ni querelle.
 
2  Comment sont ses rapports avec la famille : ses parents, ses frères et sœurs qui ne sont pas encore mariés, ses neveux et nièces, famille plus éloignée ?
Voici par exemple une situation qui n’est pas très agréable pour elle : en l’honneur de Chabbat, l’un des couples mariés se fait inviter. On s’attend à ce que la jeune fille lui cède sa chambre. Mais chaque Chabbat, un autre couple est invité et la jeune fille se retrouve à dormir dans le balcon qui a été fermée en simili-chambre et n’est pas confortable du tout. Parfois, lorsque sa sœur mariée dort, on lui demande aussi de faire du babysitting et de garder les petits. Eh oui, leur maman a besoin d’aide et de repos, alors qu’elle, elle a 30 ans et n’est pas encore mariée, donc….

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Dans ce cas précis, la jeune fille prend le rôle de l’assistante familiale pour le couple marié. Elle doit renoncer à sa chambre, à son confort, et même au sommeil, au profit de ceux qui sont mariés et ont besoin d’aide. Si d’aventure elle se risque à refuser, on la traitera d’égoïste qui ne se préoccupe que d’elle-même. Si elle n’aide pas à tenir les enfants, on lui demandera ce qu’elle fait donc toute la semaine pour refuser de faire de si petits efforts. Et alors si elle travaille à plein temps ? Elle n’a pas d’enfant qui la dérange tout le temps ! Elle n’a pas… Et elle se doit de porter assistance à ceux qui ont. Pas à elle-même, ni à ses ressentis.
 
3  Comment réagit-elle lorsqu’il y a des joies dans la famille ?
Je connais une jeune fille dont les trois petits frères se sont mariés avant elle. Pour ces trois mariages, elle s’est travaillée sur elle-même et a dansé comme si de rien n’était. Elle était joviale et affable, et on l’en a félicité.  Quand son quatrième frère s’apprêtait à se fiancer, elle s’est effondrée. Elle m’a appelée en disant : je ne peux plus. Je n’ai plus les forces. Cette fois-ci, Henya, je t’implore de ne pas me demander de participer au mariage. Je ne compte pas y aller. Ils n’ont qu’à penser ce qu’ils veulent.
Je lui ai demandé : En quoi ce mariage est-il différent des autres auxquels tu as assisté ?
Elle me répondit : Depuis le précédent mariage (un an auparavant), j’ai fait des efforts énormes pour trouver mon conjoint, parce que je comprends que ce serait le mieux, mais sans réussite. Chaque enfant qui s’ajoute au groupe des mariés est un rappel pour elle que le temps passe et renforce sa sensation d’échec.

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4  Financièrement parlant, qui subvient aux besoins de qui ?
Généralement, les jeunes filles travaillent et gagnent bien leur vie. Beaucoup d’entre elles reversent une partie à leurs parents pour participer aux frais de la maison. Mais il y a parfois de l’exagération de la part des parents.
J’ai demandé à une jeune fille, qui travaille depuis plusieurs années : Parviens-tu à économiser un peu d’argent pour t’acheter un appartement ?

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Elle : Non, aucun rapport ! Il ne me reste presque rien de mon salaire.
Elle me raconte qu’il y a quelques années, sa mère lui a demandé un ‘’prêt’’ sous la forme d’un pouvoir en bonne et due forme sur le compte de la jeune fille, et depuis, elle se sert régulièrement de la majeure partie de son salaire, pour les besoins de la maison.
Je lui ai demandé : Serait-il possible que tu donnes un montant fixe à ta mère chaque mois, et que tu puisses utiliser le reste pour tes propres dépenses et pour faire des économies ?
Elle n’ose pas. Chez elle, l’argent est un sujet tabou.
 
5  Que se passe-t-il lorsqu’on a besoin d’un adulte responsable à la maison et que les parents ne sont plus en bonne santé ? Quel est le rôle de la jeune fille dans cette situation ?
Si cette fille est la dernière qui reste à la maison, et que tous les autres sont mariés, on s’attend à ce qu’elle prenne en charge les parents et leurs problèmes de santé. Puisqu’elle n’a pas la charge d’une famille.
Et ce n’est pas seulement lorsqu’il est question de maladie. Une jeune fille m’a rapporté que lorsque ses parents ont voulu déménager, c’est elle qui s’est occupée de la vente de l’ancien appartement, puis de l’achat du nouveau. Tous l’ont félicité (c’est déjà ça), mais elle a senti que son investissement dans ce projet dépassait toute proportion, simplement parce que c’était la seule à être sur place. En pratique, elle avait constamment la sensation qu’elle prenait en charge des appartements qui n’étaient pas à elle. Mais alors où est sa propre vie ? Inexistante. Elle est en fonction, au profit des autres.
 
6  Quelles sont ses chances de trouver un parti alors qu’elle habite à la maison ?
D’un côté, la maman ne se sent pas esseulée, elle a une fille à la maison. D’un autre côté, elle prend à cœur et a du mal à accepter que sa fille soit encore célibataire, et c’est pourquoi elle n’arrête pas de rabâcher le sujet des Chidoukhim, en sous-entendant assez clairement que la jeune fille est responsable de la situation. ‘’Cela ne marche jamais, parce que tu t’y prends mal. Tu ne parles pas assez lors les rencontres…’’. La jeune fille apprend peu à peu à ne plus faire cas des remarques. Il y a des limites à sa capacité de prendre sur elle. Imaginez que la mère avait une voisine du même âge, célibataire aussi. Lui ferait-elle aussi la morale au jour le jour ? Alors pourquoi se permet-elle de le faire pour sa fille ?
D’un autre côté, la jeune fille recherche, à l’extérieur, quelqu’un qui puisse l’aider à aborder le prochain Chidoukh. Mais là, sa mère bougonne : ‘’C’est des bêtises, de se faire aider !’’. La jeune fille comprend d’elle-même qu’elle doit cacher cela à sa mère. C’est un peu dommage car elles auraient pu en discuter ensemble, cartes sur table, et c’eut été bénéfique pour leur relation. La façon dont la mère réagit montre combien elle est pessimiste, et c’est encore une épreuve que la jeune fille doit surmonter.
Pourtant, il ne faut pas désespérer. De nombreuses jeunes filles parviennent à marcher entre les gouttes et à trouver enfin leur âme sœur. Mais il faut certes faire preuve de beaucoup de sagesse et de détermination.
 
7  Dirige-t-elle seule ses Chidoukhim ? Prend-t-elle seule les décisions ?
Il est clair que c’est à la jeune fille de faire en sorte qu’elle trouve enfin son conjoint. Mais il est difficile, voire impossible, de le faire seule. Il est important d’en partager les expériences avec des proches ou des amis, qui acceptent d’aider.
En résumé, puisqu’on m’en donne ici la possibilité, je souhaiterais dire à cette jeune fille, vieille fille, qui cherche un Chidoukh et ne l’a pas encore trouvé, qui doit parfois surmonter une réalité difficile avec ses parents, à celle-là même qui s’accroche et qui ne désespère pas : Courage ! Hachem va t’aider !
 

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