Comment consoler les endeuillés et s’associer à leur peine, lois et histoires. Partie 2

Considération envers les endeuillés 

Lorsque l’endeuillé manifeste son désir que la visite prenne fin, ne serait-ce que par un simple signe de la tête, les visiteurs ne devront pas s’attarder auprès de lui. Les consolateurs doivent veiller à procurer aux endeuillés tout ce dont ils ont besoin. Ils doivent être attentifs à ne pas les déranger par leurs visites, notamment lorsqu’ils souhaitent se reposer.

Saluer un endeuillé

Les Sages ont institué que chacun salue son prochain en lui souhaitant « Chalom ». Mais comme ce mot évoque une idée de « plénitude » (Chlémout), un sentiment que l’endeuillé ne doit pas ressentir, il ne lui est pas permis de saluer autrui de cette manière. Les modalités de cette loi dépendent cependant de la période du deuil.

Pendant les trois premiers jours suivant l’enterrement, l’endeuillé ne doit saluer personne. Si une personne l’a salué sans savoir qu’il était en deuil, il ne répondra pas à son salut, et il l’informera de sa situation.

Entre le troisième jour suivant le décès et la fin du septième jour, l’endeuillé ne pourra pas non plus saluer son prochain. Par contre, il lui sera permis de répondre à celui qui, ignorant son deuil, le salue.

Entre le septième et le trentième jour de deuil, l’endeuillé peut saluer les gens, mais eux ne doivent pas lui rendre son salut. Mais si autrui le salue parce qu’il ignore son deuil, il pourra lui répondre. Après cette période de trente jours, l’endeuillé peut reprendre ses habitudes coutumières. Les décisionnaires notent cependant qu’il convient de ne pas saluer une personne ayant perdu son père ou sa mère pendant les douze mois suivant le décès.

Egards dus à l’assemblée

Malgré cet interdit de saluer autrui, l’endeuillé a le droit de dire à un groupe de personnes venues le consoler : « Rentrez chez vous avec le Chalom », par respect pour l’assemblée.

Parler peu

De la même manière qu’il est interdit à l’endeuillé de saluer son prochain, il lui est également interdit de bavarder outre mesure. Pendant la première semaine de deuil, il ne sortira pas de sa maison. Pendant la deuxième et la troisième semaine, il pourra sortir de chez lui mais il devra éviter de parler plus que nécessaire.

Pour autant, selon certaines opinions, l’endeuillé a le droit de faire une bénédiction à son prochain, de lui souhaiter par exemple longue vie ou Mazal Tov. L’endeuillé a en outre le droit de serrer la main de son interlocuteur au moment où il le bénit ou lorsqu’il reçoit de lui une bénédiction.

Consoler et saluer un endeuillé le Chabbat

En ce qui concerne le fait de saluer un endeuillé le Chabbat, la loi dépend des coutumes, certaines le permettent, d’autres l’interdisent. L’endeuillé, quant à lui, a le droit de saluer tout le monde pendant le Chabbat, dans la mesure où il lui est interdit en ce jour de manifester son deuil de manière ostentatoire.

On a également le droit de consoler un endeuillé pendant le Chabbat, en prononçant la formule suivante : « Aujourd’hui c’est Chabbat, il est interdit de consoler un endeuillé mais la consolation viendra rapidement. » Selon d’autres avis, il est même permis de lui dire : « Que D.ieu t’apporte la consolation. »

Consoler après coup

Lorsqu’on rencontre une personne endeuillée pendant les trente premiers jours de son deuil, on a le droit de lui adresser des paroles de consolation, sans toutefois le saluer.

Après cette période, on le saluera mais on ne le consolera que de manière détournée, sans mentionner le nom du défunt. On lui dira simplement : « Trouve la consolation. »

Mais s’il s’agit d’une personne qui a perdu son père ou sa mère, il sera permis de le consoler pendant toute la première année. Une fois cette période écoulée, on ne le consolera que de manière détournée.

A un homme ayant perdu sa femme, on adressera des paroles de consolation jusqu’à ce que s’écoulent trois fêtes de pèlerinage depuis le décès (Pessa’h, Chavouot, Souccot). Mais s’il s’est remarié entre-temps, on ne pourra le consoler que lorsqu’il se trouvera à l’extérieur de son nouveau foyer conjugal.

Ne pas provoquer le Satan

On ne doit pas dire : « Ma douleur n’est pas proportionnelle à mes fautes », pour ne pas « ouvrir la bouche du Satan », c'est-à-dire pour ne pas le provoquer.

Accepter la consolation

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On ne doit pas s’obstiner dans son deuil de manière excessive. En refusant la consolation, on s’expose à perdre un autre proche parent, que D.ieu nous en préserve.

Par conséquent, seuls les trois premiers jours suivant le décès sont réservés aux pleurs ; les sept jours de deuil sont consacrés aux oraisons funèbres (hespedim) ; et les trente jours suivant le décès, on ne s’imposera que l’interdit de se raser et de laver ses vêtements.

Ceci n’est vrai que s’il s’agit d’une personne commune. En revanche, lorsqu’un Talmid ‘Hakham (érudit) quitte ce monde, ces périodes de deuil pourront être prolongées. Mais même pour un Talmid ‘Hakham, on ne devra pas le pleurer plus de trente jours, ni prononcer de hespedim plus d’un an après son décès.

Accepter avec amour le décret divin

On doit mettre tous nos moyens en œuvre, jeûner, prier et implorer D.ieu afin d’éviter la perte d’un proche. Mais si cela arrive, on ne devra pas culpabiliser : même s’il est permis de penser que l’on n’a pas fait assez, on gardera néanmoins à l’esprit que telle est la volonté de D.ieu.

On ne doit pas dire à un endeuillé : « Que veux-tu faire ? On ne peut rien y changer ! » Ceci ressemble en effet à un blasphème, puisqu’on sous-entend qu’on aurait pu changer le décret divin. Au contraire, on doit l’accepter avec amour et sérénité.

Les non-juifs

Nous avons également le devoir d’enterrer les morts non-juifs et de consoler leurs endeuillés.

 

« D.ieu effacera la mort à jamais et l’Eternel fera sécher les larmes sur tous les visages »

 

 

Cet extrait est issu du livre « Une justice de paix, Une société fondée sur les principes de la Torah » publié par les éditions Jérusalem Publications, avec leur aimable autorisation.

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