Nous entrons dans une triste période de notre calendrier, une période qu’honnêtement, nous préférons voir se terminer le plus rapidement possible.
Les vacances et le soleil d’été nous appellent aux excursions, à la mer, aux promenades… et au milieu, ces trois semaines, avec tous leurs interdits, leur sérieux.
Nos Sages nous demandent de nous endeuiller sur la perte du Beit Hamikdach.
Nous désirons leur obéir, mais à vrai dire, nous sommes plus préoccupés par nos soucis journaliers, boulot-métro-dodo, que par le Beit Hamikdach… Triste réalité qu'est la nôtre. Mais nos Sages ne s'étonnent pas de notre manque d'intérêt face à ces semaines de deuil. Au contraire, ils nous comprennent et nous aiguillent.
Ils nous donnent ainsi un exemple pour décrire la difficulté que nous rencontrons à ressentir réellement le sens de ces trois semaines de deuil.
Une mère perd la vie en mettant au monde son bébé. Le père, totalement désemparé, élève son enfant seul, dans l'attente du jour de sa Bar-Mitsva où l'enfant prononcera enfin le Kaddich pour l'élévation de l'âme de sa mère. Ce sera comme lui rendre le cadeau de la vie qu'elle lui a offert en quittant ce monde.
L'enfant a grandi et le grand jour arrive. Le fils va réciter le Kaddich. Le père est au comble de l'émotion. Mais le fils, malheureusement, ne vit pas ce moment avec l'intensité de son père. Il lit le fameux Kaddich avec froideur et distance.
Le père, bouleversé, ne peut se contenir et réprimande son fils avec virulence : ‘’Ta mère, qui t’a porté et mis au monde, qui a perdu la vie pour que tu puisses vivre, c'est ce que tu lui rends ? Un Kaddich aussi pitoyable ?!
Et le fils de répondre : ‘’Mais papa, je ne l'ai pas connue maman ! Je n'ai pas de réels sentiments à son égard ! Pour toi, elle est celle que tu as connue et aimée et de laquelle tu te languis, mais moi, je n'ai d'elle que des photos…’’
Nos sages nous comparent à cet enfant. Il ne s'agit pas de mauvaise volonté, mais d'une situation à priori compréhensible. Nous n'avons pas connu le Beit Hamikdach et cette somptueuse époque. Alors comment nous languir de cet édifice aussi lointain ?
Mais là aussi, Hachem nous connait et nous aime. Il ne nous ordonne pas ce dont nous ne sommes pas capables. D. à travers les écrits de nos Sages, nous éclaire sur la façon de prendre conscience de l'importance de cette période. Ils nous expliquent comment ressentir la responsabilité de chacun d'entre nous en cette période de pré-délivrance. Ils nous guident afin de savoir comment nous endeuiller et comment hâter la venue du Machia'h.
Oui, nous avons un travail et une responsabilité. Et nous sommes capables de transformer ces trois semaines en un tremplin dans notre relation avec Hachem. En fait, ces trois semaines sont une sorte de prérentrée pleine de sens, avant les jours intenses de Téchouva des mois d’Elloul et de Tichri.
Pendant ces trois semaines, nous développerons ainsi certaines idées ramenées par nos Sages qui nous permettront de vivre cette période différemment, de manière plus authentique et plus constructrice.
Affectueusement,
Léa Bennaïm, fondatrice de ‘’LéOvdekha Béemet : des femmes qui aspirent à vivre une vie pleine de sens’’ est conférencière en Israël. Dans le cadre de son association, elle organise des cours et des conférences en Israël mais également des voyages sur les Kivré Tsadikim en Israël et en Ukraine. Vous pouvez la contacter au 054-550-23-38