Nous devons parvenir à faire aimer la Torah à nos enfants. Nous ne devons pas seulement le souhaiter. Si nos jeunes parviennent à ressentir le lien extrêmement fort qui nous unit à la Torah, ils ressentiront aussi ce lien pour toujours. Sans ce lien unique, ils peuvent facilement être happés par leur curiosité naturelle surtout dans notre génération où tout tape à l'œil, attire, entraine… La discipline et l'autorité ne feront pas long feu s'ils ne sont pas accompagnés d'un véritable engouement pour la véracité de la Torah. En effet, personne ne se lève le matin juste pour apporter de la satisfaction à quelqu'un d'autre.
Nous avons tous besoin de ressentir de l'autosatisfaction, de se sentir liés à quelque chose.
A cet âge, tout ce qui ne mène pas à une réussite se traduit rapidement par un découragement. En Israël, les jeunes disent :''Lo Ba Li'' indéniable équivalent de ''J'ai pas envie''.
Nous devons par conséquent parvenir à trouver une façon d'enseigner et d'apprendre qui encourage, qui interpelle, qui intéresse.
Pour cela, nous devons tout d'abord faire un travail sur nous-mêmes. En premier lieu, nous devons savoir que la Torah n'est pas une science comme une autre : elle émane d'Hachem Lui-même. Chaque parole de Torah est une parole d'Hachem. Et faire passer ce message, ce n'est pas simple. Or la différence entre notre Torah et les autres sciences est aussi flagrante que la différence qui existe entre une poupée de cire et un être humain. Tout se ressemble et pourtant : l'un vit, l'autre non. Notre Torah est bien vivante ! Malheureusement, souvent l'étude n'est que superficielle : on dit tout mais sans entrer dans la profondeur des choses ; on ajoute un peu de brouillard en ramenant des discussions par-ci par-là sans entendre la véritable question, la véritable voix de la Torah.
Pour imprégner nos enfants de la véritable valeur de la Torah, nous devons nous-mêmes nous investir. Par exemple, nous devons mener un combat sans faille contre notre paresse lorsque nous devons revoir un sujet à plusieurs reprises sans découvrir un nouvel enseignement. Après l'effort, la lumière nous apparaitra et nous en retirerons une grande satisfaction (comme le dit le 'Hazon Ich, Igueret 2).
Alors bien-sûr, ce n'est pas facile. Mais en nous y préparant mentalement, c'est faisable.
La deuxième étape consiste à faire abstraction de tout ce que l'on peut connaitre par ailleurs sur le sujet. Nous devons nous concentrer sur le passage qui se trouve devant nos yeux uniquement. Comme le dit Rachi sans mâcher ses mots (Brakhot 63) : ''Tais-toi !'' ''Mais si je me tais, je vais m'endormir !'' répliquons-nous. Et bien non. En apprenant à nous taire, c'est là que nous percevrons Hachem s'adresser à nous à travers le texte. Non seulement nous ne nous endormirons pas, mais au contraire c'est là que va commencer notre véritable éveil. Alors c'est vrai que l'on a parfois envie d'arriver à autre chose, mais le début est toujours le plus difficile : se taire et savoir écouter ce que nous dit la Torah. Si l'on saute cette étape, on aura tendance à comprendre de travers et à enseigner de travers, ce qui est d'autant plus grave.
Lorsque nous-mêmes nous serons astreints à étudier de cette façon, nous aurons la chance avec l'aide d'Hachem de transmettre cela à nos enfants.
En attendant, nous devons ajouter à l'étude de nos jeunes des activités nécessitant moins de concentration et raconter des histoires, chaque enfant selon son âge. Aspirons à éprouver un vrai lien avec la Torah et prions pour que, par la douceur des paroles de Torah que nous prononçons, nous parvenions tous, aussi bien nous que nos enfants, à ressentir une véritable proximité avec Hachem.