Dans la Parachat Yitro (20, 12) on trouve l’ordre d’honorer nos parents en ces termes : ‘’Honore ton père et ta mère’’. Dans la Paracha de cette semaine, en revanche, on nous demande d’éprouver une crainte révérencielle de nos parents, comme il est écrit : (19,3) : ‘’Chacun d’entre vous, votre père et votre mère vous craindrez et mes Chabbat, vous observerez- Je suis Hachem votre D.’’
Une question se pose : dans le premier verset, respecter ses parents est un ordre (Honore). Alors que dans le second verset, on utilise un langage plus voilé, plus modéré.
Nos Sages nous enseignent en fait que ce dernier verset doit être divisé en trois parties distinctes : 1) Chacun, votre mère et votre père vous craindrez 2) et mes Chabbat, vous observerez 3) Je suis Hachem votre D. Il est rapporté dans le Talmud (Yébamot 5b) : ‘’Est-il possible que le respect dû aux parents repousse le respect du Chabbat ? Le Talmud veut nous dire : ‘’Les deux sont obligatoires, pour Mon honneur’’ dit Hachem. Et le Rambam de nous expliquer : ‘’Si un père demande à son fils d’enfreindre un interdit ou de ne pas réaliser une Mitsva –même une ordonnance rabbinique- il ne l’écoutera pas. Comme il est dit : ‘’ Chacun d’entre vous, votre père et votre mère vous craindrez et mes Chabbat, vous observerez’’ : les deux sont pour Mon honneur, dit Hachem’’.
Le verset vient en réalité nous transmettre un grand message. Même dans le cas où nous devons préférer l’ordre divin face à l’ordre humain, nous ne devons en aucun cas humilier ou rabaisser nos parents. Nous devons refuser mais avec le respect et l’honneur qui leur sont dus. Car, quel que soit leur niveau ou leur erreur, ils sont et demeurent nos parents. Dans ce verset, Il est donc utilisé un langage plus voilé face à une ordonnance énoncée clairement dans le verset de la Parachat Yitro. Même si nous n’accédons pas à leur demande, nous les respectons et éprouvons une crainte révérencielle envers eux.
A plus forte raison, lorsqu’ils nous demandent d’accomplir une chose permise ou une Mitsva, combien devons-nous faire preuve de respect et d’empressement pour accomplir leur souhait ! Nous devons nous adresser à eux comme à un roi et une reine et nous tenir face à eux avec crainte et respect. A ce sujet, rapportons ici l’histoire de Rabbi Abahou qui demanda à son fils, Aveimi, de lui apporter une boisson chaude. Celui-ci s’empressa d’accomplir la volonté de son père mais pendant le peu de temps que cela lui prit, son vieux père s’endormit sur son fauteuil. Le fils, désolé que son père se fût ainsi assoupi avant qu’il ne lui ait apporté la boisson, resta debout à ses côtés, prêt à la lui donner dès qu’il s’éveillerait, tout en murmurant des paroles de Torah. Ce même Aveimi avait cinq grands garçons et pourtant, dès que son père frappait à sa porte, il s’empressait de courir pour lui ouvrir la porte lui-même.
Au sujet du respect des parents, nous connaissons l’histoire de Dama Ben Netina qui a refusé une affaire fructueuse pour ne pas réveiller son père qui dormait et qui l’année d’après, se vit récompensé d’une vache rousse dans son troupeau qui lui fut achetée pour une très grosse somme (Kiddouchin 31a).
Malheureusement, de nos jours cette valeur de respect des parents n’est pas souvent mise en lumière dans de nombreuses écoles. Chaque parent a le devoir d’inscrire ses enfants dans des écoles de Torah où l’on prône ces valeurs éternelles, où l’on apprend le savoir-vivre, le respect d’autrui et le respect des parents.
Heureux soient les parents qui méritent de voir leurs enfants grandir dans le chemin d’Hachem et la voix de la Torah !
Chabbat Chalom