Weekly Torah Portion

Emor. L’importance de la prière publique

« Afin que Je sois sanctifié au milieu des enfants d’Israël » (Vayiqra 22,32)

« Il est dit ici : “Au milieu des enfants d’Israël“ et il est dit ailleurs : “Les fils d’Israël vinrent au milieu des autres voyageurs“ (Béréchit 42). De même que les fils d’Israël étaient alors au nombre de dix, dans notre verset aussi [concernant la sanctification du Nom divin], les enfants d’Israël doivent être au nombre de dix. Nous apprenons de là que toute prière ayant un caractère sacré ne peut être récitée qu’en présence d’un quorum de dix hommes. » (Talmud de Jérusalem, Bérakhot 7,3)

Dans son Nid’hé Israël (chap.5), le ‘Hafets ‘Hayim s’étend longuement sur l’importance des prières récitées en présence d’un minyan [quorum de dix hommes]. Outre le fait qu’une prière prononcée avec une assistance glorifie davantage le Créateur que si elle est dite par une personne isolée, elle permet également d’accomplir de nombreuses mitsvot supplémentaires. Ainsi, c’est seulement lorsqu’un minyan est rassemblé que l’on peut prononcer la formule de Barékhou, répondre Amen Yéhé Chémé Rabba au Qadich et réciter la Qédoucha. Ces mitsvot sont extrêmement précieuses aux yeux du Saint béni soit-Il, et on ne saurait en estimer l’importance. Par leur entremise, l’amour que D.ieu porte pour Son peuple se ranime, Il se souvient qu’il est exilé et Il précipite la délivrance.Le Midrach enseigne :

« Soyez bénis, Cieux, Terre et êtres du Char, si vous révélez à Mes fils ce que Je fais pendant la prière du matin, lorsqu’ils clament devant Moi : “Saint ! Saint ! Saint !“ […] Apprenez-leur à lever les yeux au Ciel, en direction de leurs lieux de prières, à élever les talons et le corps au moment où ils Me sanctifient. Car Je ne connais pas de plus grande satisfaction dans le monde que ce moment où ils lèvent leurs yeux vers les Miens, et où Mes yeux se tournent vers les leurs. A cet instant, Je saisis Mon trône céleste, gravé à l’effigie de Ya’aqov, Je l’enlace et l’embrasse, Je Me souviens de leur exil et précipite leur délivrance » (cité dans le Tanya Rabati). Dans ce contexte, le ‘Hafets ‘Hayim rappelle que selon nos Sages, si les enfants d’Israël se repentaient, ils seraient aussitôt délivrés.S’agissant de la formule de Yéhé Chémé Rabba, le Talmud décrit le prodigieux effet de cette prière dans les Cieux : « Rabbi Yossi dit : “Un jour, j’allais en chemin et j’entrai dans l’une des ruines de Jérusalem pour prier. Le prophète Eliyahou se manifesta et surveilla l’entrée jusqu’à ce que je finisse de prier. […] Après quoi il me demanda : “Mon fils, quelle voix as-tu entendue dans cette ruine ?“ Je répondis que j’avais entendu une Voix du Ciel qui roucoulait comme une colombe et disait : “Malheur aux fils, par la faute desquels J’ai détruit Ma maison, J’ai brûlé Mon sanctuaire, ces fils que J’ai exilés parmi les nations.“ Eliyahou me dit : “Par ta vie, ce n’est pas seulement à cet instant que cette Voix du Ciel proclame ces mots : elle les prononce quotidiennement, trois fois par jour. De plus, au moment où les enfants d’Israël se rassemblent dans les synagogues et les maisons d’étude, et répondent “Yéhé Chémé Rabba“, le Saint béni soit-Il hoche la tête et dit : “Heureux le Roi Qui est ainsi glorifié dans Sa demeure ! Pourquoi ce Père a-t-Il fait exiler Ses fils ? Malheur aux fils qui ont été chassés de la table de leur Père !“ »

Le Roqéa’h (lois sur Bérakhot) rapporte la suite des propos que tint alors Eliyahou à Rabbi Yossi : « Quand pourrai-Je retourner dans Mon sanctuaire ? Quand pourrai-Je rassembler Mes enfants, les rescapés d’Israël, mêlés aux nations idolâtres, afin qu’ils Me glorifient et proclament la sainteté de Mon grand Nom ? » Voilà ce qui se passe dans les Cieux au moment où dix Juifs se réunissent dans une synagogue et proclament : « Amen Yéhé Chémé Rabba… »A cela, s’ajoute la célèbre maxime de Rabbi Yéhochoua’ ben Lévi : « Lorsqu’une personne répond “Amen Yéhé Chémé Rabba“ de toutes ses forces [c’est-à-dire en étant parfaitement concentrée], on déchire la sentence prononcée à son encontre comme il est dit : “Les décrets furent annulés en Israël, quand le peuple s’est dévoué à rendre grâce à l’Eternel.“ […] Même si l’on trouve chez cet homme des soupçons d’idolâtrie, on lui pardonnera… » (Chabbat 119b).

Par conséquent, combien doit-on s’efforcer de ne jamais manquer une occasion de réciter la Qédoucha ni de répondre Amen Yéhé Chémé à un Qadich ! Pour nous stimuler encore davantage, rappelons-nous aussi que, selon le Tana DéBé Eliyahou (chap.16), il y a dans les Cieux près de cinq milliards d’anges, qui se tiennent devant D.ieu et sanctifient chaque jour Son grand Nom, du lever du soleil jusqu’à son coucher en déclarant : « Saint ! Saint ! Saint ! », et du coucher du soleil jusqu’à son lever en clamant : « Bénie soit la gloire de D.ieu depuis Son lieu ! »Or, lorsque l’homme arrivera dans le Monde futur, il verra le formidable fracas que provoquent ces myriades d’anges dans le Ciel, lorsqu’ils proclament la sainteté et la louange de leur Créateur. Mais si cet homme a fait preuve de nonchalance durant sa vie et a souvent négligé de réciter la Qédoucha, quelle honte le saisira quand il se souviendra des innombrables occasions qui lui furent données ici-bas de proclamer la sainteté du Saint béni soit-Il quotidiennement, comme le font les anges dans les Cieux !

Bien plus : il apparaît dans le Talmud (‘Houlin 91) que les anges n’ont pas forcément le mérite de sanctifier ainsi le Créateur continuellement. Certains n’ont ce privilège qu’une fois par mois, d’autres une fois par an, certains n’en ont le mérite qu’une fois par jubilé. Or ce Juif que D.ieu chérit plus que toutes Ses créatures avait l’occasion de prononcer ces mots quotidiennement, toute sa vie durant ! Le mauvais penchant, qui connaît très exactement la valeur de la Qédoucha, et qui sait l’immense privilège dont nous a gratifiés le Saint béni soit-il avec cette prière, s’efforce par tous les moyens de nous la faire dédaigner. Ce faisant, il nous prive des mérites incommensurables qu’elle suscite. De son vivant l’homme doit saisir chaque occasion de mettre à profit ce merveilleux don divin, pour éviter que les remords ne le dévorent dans le monde futur à la vue des anges qui proclament la Qédoucha dans les Cieux.Enfin, cette mitsva fait partie de celles qui offrent une récompense déjà dans ce monde-ci – récompense qui n’est pas déduite du capital du Monde futur. Car lorsqu’un homme sanctifie ainsi D.ieu, son âme s’en trouve elle aussi sanctifiée, comme on en trouve l’allusion dans notre verset : « Afin que Je sois sanctifié au milieu des enfants d’Israël – Moi l’Eternel Qui vous sanctifie. »

Cet extrait est issu du livre « Lekah Tov » publié par les éditions Jérusalem Publications, avec leur aimable autorisation. Tous droits réservés.

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