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Emouvant : comment a réagi le Roch Yéchiva lorsqu’il a entendu que sa famille avait été sauvé des griffes des nazis ?

Emouvant : comment a réagi le Roch Yéchiva lorsqu’il a entendu que sa famille avait été sauvé des griffes des nazis ?
Cette semaine, 27 Chevat, était la date anniversaire du décès de Rav Mordékhaï Choulman, qui a monté la Yéchiva de Slabodka à Bné Brak, après que la Yéchiva d’origine ait été détruite par les Nazis. Voici dix faits intéressants à son propos.

 
Rav Mordékhaï Choulman, l’un des Roch Yéchiva de Slabodka à Bné Brak, est Niftar le 27 Chevat 1982. Voici dix faits et histoires émouvantes concernant sa grande personnalité.
1 – Il était le symbole de l’assiduité à la Yéchiva de Slabodka
Rav Choulman est né en Pologne avant la première guerre mondiale. Pendant la guerre, il est parti à Stoyvitch et a passé quelques années auprès du ‘Hafets ‘Haïm. Entre les deux guerres, Rav Choulman était un jeune Ba’hour à la Yéchiva de Slabodka. Il fut rapidement considéré comme un ilouy (génie) dans l’étude, et il se rapprocha du Saba de Slabodka. Il partit ensuite à ‘Hevron avec toute la Yéchiva, en 1924, et on lui octroya une petite pièce dans laquelle il étudiait assidument chaque jour, depuis 3h00 du matin. Il était le symbole de l’assiduité à la Yéchiva.
 
2 – Sa femme et ses trois enfants sont restés à Kovna et ont survécu miraculeusement
En 1927, il revint dans la vile de Slabodka, et après deux ans il se fiança avec la fille du Roch Yéchiva, Rav Aïzik Cher. En 1935, il commença à donner des cours à la Yéchiva, et en 1939, lorsque son beau-père tomba malade, c’est lui qui prit sur ses épaules le joug financier de la Yéchiva. Il voyageait donc en Amérique pour récolter des fonds.
La seconde guerre mondiale le prit au dépourvu alors qu’il se trouvait en Amérique, et il y resta donc pour œuvrer en faveur des juifs d’Europe. Entre autre, il fut l’un des fondateurs du ‘’vaad hahatsala’’. Il continua cependant à s’occuper de la Yéchiva de Slabodka, et il envoya de l’argent pour soutenir le Collel qu’avait ouvert son beau-père à Jérusalem. Pendant tout le temps de la guerre, sa femme et ses trois enfants restèrent à Kovna, et il n’avait aucun moyen de savoir, jusqu’à la fin de la guerre, ce qu’ils étaient devenus.
 
3 ‘’Je me suis appliqué  à faire un peu de ‘Hessed, et à ne pas causer un tant soit peu de ‘Hiloul Hachem’’
Avec ses forces toutes particulières, Rabbi Mordékhaï se comportait comme si la Yéchiva continuait de fonctionner normalement. Pendant qu’il se trouvait en Amérique, l’un des Roch Yéchiva de Slabodka mourut, et la Yéchiva se retrouva alors sans guide. Le fils de ce Roch Yéchiva était trop jeune pour diriger la Yéchiva seul, et Rabbi Mordékhaï le soutenait comme il pouvait, et y donnait des cours sans aucune contrepartie. Lorsque le jeune Roch Yéchiva prit de l’assurance, Rav Mordékhaï quitta immédiatement son poste.
Lorsqu’il apprit que sa famille avait survécu aux griffes des Nazis, il écrivit à son beau-père avec émotion : ‘’J’ai refusé tout poste pendant toutes ces années, j’ai refusé de délaisser la Yéchivat Slabodka, je me suis appliqué  à faire un peu de ‘Hessed, et à ne pas causer un tant soit peu de ‘Hiloul Hachem… Peut-être est-ce tout cela qui m’a valu de retrouver ma famille miraculeusement’’.
 
4 ‘’Le miracle du sauvetage oblige à apporter un sacrifice nommé ‘’toda’’
Il convient d’ajouter, que lorsqu’on lui annonça cette bonne nouvelle, il ne se laissa pas emporter par ses émotions. Dans la lettre qu’il écrivit à son beau-père, il dit : ‘’Le miracle du sauvetage oblige à apporter un sacrifice nommé ‘’toda’’ (de remerciement), et il n’existe pas un meilleur sacrifice pour exprimer mes remerciements, que celui de m’investir totalement pour la Yéchivat Slabodka qu’il faut rebâtir de ses cendres’’. Rav Mordekhaï monta alors en Israël avec son beau-père, et ils fondèrent la nouvelle Yéchiva de Slabodka à Bné Brak.
 
5 – Il ne donnait cours qu’à trois Ba’hourim, comme s’il s’agissait de cent élèves !
Au départ, la Yéchiva à Bné Brak ne comptait que trois élèves. Mais Rav Choulman leur donnait cours deux fois par semaine, comme s’il s’agissait de cent élèves. De plus, il prenait sur lui la responsabilité financière de la construction et de l’intendance de la Yéchiva. Le ‘Hazone Ich, qui habitait tout près de la Yéchiva, y donnait cours chaque fois qu’il la visitait. Après le décès du beau-père, Rav Aïzik Cher, le ‘Hazone Ich encouragea Rav Choulman à prendre sa place. Il accepta mais s’éloigna toute sa vie des marques d’honneur et de la publicité. 

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6 – Tu craindras Hachem ton D-ieu – cela comprend les Talmidé ‘Hakhamim
En 1980, Rav Yaakov Kaminetski vint visiter la Yéchivat Slabodka. Lorsqu’il arriva, tous les Ba’hourim voulurent l’entrevoir, et chacun poussa un peu l’autre pour y parvenir. Rabbi Mordékhaï Choulman n’en fut pas satisfait et il s’exclama : ‘’Tu craindras Hachem ton D-ieu, cela comprend les Talmidé ‘Hakhamim. Nous devons respecter les Talmidé ‘Hakhamim ! Est-ce de cette façon que vous recevez la Che’hina ? C’est une contradiction avec notre statut de Ben Torah !’’
 
7 – ‘’Plus l’acte est fait discrètement, plus Hachem nous aide à le réaliser’’
En 1943 eut lieu la cérémonie d’intronisation du Beth Hamidrach de la Yéchiva. Cela se passa très discrètement : à part les Roch Yéchiva, les 90 élèves et le ‘Hazone Ich, personne n’était présent. Pendant la cérémonie, l’un des membres de la famille du ‘Hazone Ich arriva, et se plaignit du fait qu’il n’avait pas été mis au courant de cet événement important. Le ‘Hazone Ich lui donna une réponse qui montrait combien il appréciait Rav Choulman et sa façon de tout faire discrètement : ‘’Rabbi Mordékhaï m’a dit qu’il ne souhaitait pas en faire un événement public, car il est d’avis que plus l’acte est fait discrètement, plus Hachem nous aide à le réaliser’’. C’est la raison pour laquelle je ne vous en ai pas tenu informé’’.
 
8 – ‘’Tout investissement doit être déployé pour qu’un seul Ba’hour comprenne mieux la Guemara’’
Lors de l’inauguration du nouveau bâtiment, Rav Yé’hezkel Avramsky dit :’’Pourquoi un nouveau Beth Hamidrach ? Parce que si un seul Ba’hour parvient à mieux étudier lorsqu’il le bâtiment est propre et spacieux, cela vaut l’investissement !’’
 
9 – Comment construit-on une Y échiva ? Dix Ba’hourim ont jeûné le jour de l’inauguration
Un point supplémentaire qu’il convient de relever : le jour de l’inauguration, le Machguia’h, Rav Moché Tikotchinsky, fit appeler neuf Ba’hourim et leur raconta que Rav ‘Haïm de Wolojin avait demandé qu’un Minyane (nombre de dix) de Ba’hourim jeûnent ce jour-là. Il leur demanda, à chacun séparément, de ne pas ébruiter le fait qu’ils jeûnaient, et il s’ajouta lui-même aux neuf, pour être le dixième à faire le jeûne.
 
10 –  De grands immeubles – et tous ont été construit honnêtement
Lors d’une petite fête interne à la Yéchiva, pour célébrer le début des travaux, Rav Yé’hezkel Avramski dit : ‘’C’est seulement lorsque la Torah est maintenue par une honnêteté sans pareil, qu’elle peut prétendre exister encore de nombreuses années… Et à plus forte raison dans notre génération…’’
Quelques mois avant son décès, Rabbi Mordékhaï Choulman observa l’un des Bâtiments et dit à la personne qui l’accompagnait : ‘’Regardez ces grands bâtiments… Dire qu’aucun d’eux n’a été construit avec malhonnêteté, ou avec de l’argent mal acquis…’’
 

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