Frissonant!
Pourquoi le risque de mort subite du nourrisson augmente lorsqu’il se trouve chez la nourrice ?
Cette semaine, en une heure seulement, trois bébés ont perdu la vie, alors qu’ils se trouvaient chez la nourrice. Pourquoi le risque augmente lorsque les bébés ne sont pas chez eux, quel rapport avec les mois d’hiver et comment peut-on éviter que ces tristes scénarios se répètent ? Dr Anat Chatz nous fournit toutes les réponses.
Chira Cohen
Cette semaine, tous les juifs étaient endeuillés avec les parents des trois nourrissons qui sont partis dans leur sommeil, en une heure de temps, alors qu’ils se trouvaient chez la nourrice.
Après vérification des trois cas, il s’agit apparemment de la mort subite du nourrisson, c’est-à-dire d’une mort qui survient soudainement pendant le sommeil. La hantise de chaque parent.
En Israël meurent chaque année, de façon soudaine, environ 45 bébés, âgés entre 0 et 6 mois.
Dr Anat Chatz est responsable de l’association ‘’atid’’ (futur) qui a pour but de rechercher les causes de la mort subite et de tout mettre en œuvre pour l’éviter. ‘’Par définition, quand on parle de mort subite, dit-elle, on se trouve face au cas d’un nourrisson qui est en excellente santé, et qui meurt pendant son sommeil sans aucun signe annonciateur. Elle ajoute que si l’on peut expliquer la mort de quelque manière que ce soit, on ne parle alors pas de mort subite’’.
‘’Il y a des facteurs de risque qui augmentent énormément le risque de la mort subite, explique Dr Chatz lors d’une interview ménée par ‘’walla’’. Par exemple : coucher l’enfant sur le ventre, une mère qui fume pendant la grossesse ou qui se trouve constamment près de fumeurs, des fumeurs dans l’entourage du bébé, le réchauffement excessif de la chambre ou le fait d’habiller le bébé avec trop d’habits, l’endormissement dans le lit des parents, la présence d’objets mous dans le lit ou d’un matelas trop mou, etc.’’.
Dr Chatz explique que l’allaitement a un rôle important dans la prévention de la mort subite. ‘’Des recherches ont montré que l’allaitement, même s’il n’a duré que deux mois, réduit le risque, par rapport à l’alimentation au lait maternisé. Plus on allaite longtemps, plus le risque est réduit’’.
Le fait de coucher le bébé avec une tétine dans la bouche, peut aussi intervenir dans la prévention puisque, selon Dr Chatz, ‘’des études ont démontré que la tétine aide le bébé à se réveiller en cas de difficulté’’.
De plus, il est important de fournir au nourrisson un matelas dur, une pièce qui n’est pas surchauffée (en particulier pendant la période froide de l’hiver) et un espace dépourvu d’objets mous ou dangereux qui peuvent étouffer l’enfant (une couverture, par exemple).
Quel est le rapport entre les trois cas qui sont survenus chez des nourrices, et que peut-on en tirer comme leçon ?
Selon Dr Chatz, 60% des cas de mort subite surviennent chez des nourrices ou dans des crèches, et non chez les parents. ‘’Il s’agit d’un pourcentage conséquent, et il est important que les parents connaissent le risque encouru lorsque l’enfant ne se trouve pas sous leur entière surveillance. Qu’il s’agisse de nourrice, crèche, babysitter, grand-mère ou tante, il est important que tous se conforment aux normes de sécurité, pour préserver ce qu’ils ont de plus cher’’.
Selon elle, de nombreux parents observent scrupuleusement les consignes, mais il suffit d’une seule fois où le nourrisson se trouve avec une autre personne qui agit autrement, pour que le danger de mort subite augmente.
Par exemple ?
Par exemple la notion d’habitude. ‘’Nous connaissons les études qui démontrent que lorsque les parents couchent leur enfant sur le dos, comme on le conseille, il s’y habitue. Si on le couche subitement sur le ventre, ce qui arrive la plupart du temps chez une autre personne que les parents, le risque de mort subite est multiplié par 21 ! Soit : grand danger ! C’est pourquoi, les parents doivent prendre sur eux de donner des directives à ceux qui vont prendre en charge le bébé, que ce soit l’équipe de la crèche ou la tante, pour qu’ils puissent suivre scrupuleusement les recommandations’’.