Histoires de Tsadikim
Emouvant : par quel mérite cette femme a-t-elle donné naissance à deux Grands Rabbanims ?
‘’Je vous donne une bénédiction : que vous donniez naissance à deux garçons qui éclaireront le peuple d’Israël. L’un d’entre eux montera de nombreuses communautés, et enseignera aux jeunes la Guemara. L’autre n’aura pas besoin de la Guemara, il connaitra toute la Torah par cœur’’.
Dans la ville de Wolozin habitait un homme riche nommé Yits’hak. Il faisait partie de ceux qui soutenaient la communauté financièrement. Il travaillait dans le commerce, et c’est pourquoi il voyageait à travers le monde. Lorsqu’il revenait de chaque voyage, il rapportait à sa femme un beau cadeau, pour s’excuser de sa longue absence et la remercier de sa patience.
Un jour, avant de quitter la ville, sa femme, qui était pieuse et intelligente, lui fit une demande un peu particulière. A la place du cadeau habituel qu’il lui rapportait à son retour, elle préfèrerait qu’il rapporte toute la collection du Chass (Guemarot). A leur époque, le Chass était très cher, et il était rare d’en trouver. Rav Yits’hak accepta, et il revint de son périple avec un Chass au complet. Certes, chaque volume avait une couverture différente, une taille différente, car tous ne venaient pas de la même édition, mais qu’importe ! Au moins tous les volumes étaient là ! Pour ne pas garder ce bijou seulement pour eux, Rav Yits’hak et sa femme décidèrent de prêter les volumes à ceux qui souhaitaient étudier.
Très vite, la ville fut au courant que le Chass était disponible chez Rav Yits’hak. Chacun pouvait venir emprunter le volume désiré, et venir le rendre immédiatement après l’avoir consulté. Généralement, il en prenait alors un autre, et ainsi de suite, pour tout étudier. Puisque Rav Yits’hak était continuellement occupé par ses affaires et ses voyages, c’est sa femme qui faisait tourner ce Gma’h inédit. C’est donc elle qui détenait les clés de l’armoire où étaient rangés les livres, et c’est elle qui notait qui avait pris tel volume.
Un jour, le Chaagat Aryé fut de passage à Wolozin. Il se rendit dans l’un des Beth Midrach de la ville et se mit à étudier avec une grande assiduité. On lui parla assez rapidement du Gma’h de Rav Yits’hak et il se rendit plusieurs fois chez eux pour emprunter des Guemarot. Il en rendait une, et en prenait une autre à la place.
La femme de Rav Yits’hak ressentit qu’il n s’agissait pas d’un simple étudiant en Torah. Il devait être l’un des grands du peuple juif. Un jour où il vint prendre un livre, elle lui proposa : ‘’Que le Rav ne se fatigue pas à venir chez nous, pour rendre les Guemarot ou en prendre. C’est dommage pour le temps perdu qui pourrait être utilisé à étudier. Je ferai envoyer chaque matin une personne au Beth Hamidrach, qui viendra me dire quel volume vous serait utile ce jour-là, etje vous le ferai parvenir.
C’est ainsi que, durant une longue période, le Chaagat Aryé bénéficia de cet arrangement qui lui permettait effectivement de maximiser son temps et d’étudier sans interruption.
Lorsqu’il dut quitter la ville, il alla voir cette dame et lui dit : ‘’Puisque vous m’avez gentiment donné la possibilité de consulter vos Guemarot, je vous donne une bénédiction : que vous méritiez de donner naissance à deux garçons qui éclaireront le peuple d’Israël. L’un d’entre eux montera de nombreuses communautés et enseignera aux jeunes la Guemara. L’autre n’aura pas besoin de la Guemara, il connaitra toute la Torah par cœur’’.
La bénédiction du Chaagat Aryé se réalisa quelques temps après. Cette femme donna naissance à deux garçons qui éclairèrent le monde de la Torah et dont l’enseignement a encore une grande influence aujourd’hui.
Le premier n’est autre que Rabbi ‘Haïm de Wolozin, qui a monté la première Yéchiva, la Yéchiva de Wolozin.
Le deuxième est Zalmale, qui a dépassé tous les autres de sa génération par sa connaissance exceptionnelle de la Torah, par cœur.
Combien est grande la force des bénédictions des Tsadikim, comme on dit : ‘’le Tsadik décide, et Hachem réalise’’. On apprend aussi de là la récompense immense de l’amour de la Torah et de la fatigue qu’on investit pour ceux qui l’étudient.
Avec l’aimable autorisation du site ‘’Dirchou’’.