Histoires personnelles
‘’L’enfant a crié de la chambre : Maman, je ne peux plus marcher, mes jambes sont tombées !’’
Un beau jour, le petit garçon de Meïtal Galam a cessé de marcher. Douze ans après, elle parle de la paralysie soudaine de son fils, de la prise de conscience qu’elle a eu à la suite de cela, et de la guérison miraculeuse qui a suivi lorsqu’elle a décidé de ne plus enfreindre la sainteté du Chabbat.
Le jour où le fils de Meïtal Galam s’est plaint de ses jambes et a affirmé qu’il ne pouvait plus marcher, le monde s’est arrêté de tourner. ‘’Lorsqu’il a demandé que je le porte pour aller aux toilettes, je pensais qu’il plaisantait ou qu’il jouait au paresseux’’, se rappelle Galam, aujourd’hui balanite (surveillante de l’immersion rituelle des femmes) de 35 ans habitant à Kfar Yona.
Son fils Ariel (nom d’emprunt) était alors âgé de 2 ans et 10 mois. ‘’Mon mari l’a pris dans les bras et m’a dit : ‘’le petit a un problème. Il ne tient pas sur ses jambes’’. Je ne soupçonnais encore rien. Je lui ai même répondu : ‘’Ne t’inquiète pas, ce doit être de la fatigue, tout va bien’’.
‘’Le lendemain matin, j’ai réveillé le petit et lui ai demandé de me rejoindre au salon pour que nous partions nous promener. C’était les vacances de ‘Hannouka, et je voulais aller à Natanya avec lui’’.
Mais le petit a crié de sa chambre : ‘’Maman, tu ne comprends pas ? Je ne peux pas marcher. Mes jambes sont tombées’’. A ce même moment, Meïtal sentait qu’elle avait reçu une flèche en plein cœur. ‘’J’ai tout lâché et j’ai couru vers sa chambre’’. Ariel était couché dans son lit, et à priori tout allait bien. Je lui ai soulevé les jambes, j’ai vérifié les réflexes habituels, j’ai pincé : aucune réaction. Il ne sentait plus ses jambes’’.
A quoi avez-vous pensé, à ce moment-là ?
‘’Ma tête était vide. J’avais peur et j’étais inquiète de l’avenir. On ne pense à rien dans ces moments, à part qu’il faut urgemment vérifier ce qui se passe et aider son enfant’’.
Galam s’est précipitée au dispensaire de Kfar Yona, où l’on a préféré l’envoyer à l’hôpital ‘’Chneïder’’ à Peta’h Tikva. ‘’Après une batterie d’examens, le médecin m’a fait rentrer dans une pièce et s’est mis à me questionner sur l’état général de santé d’Ariel, et a demandé s’il souffrait de certaines maladies.
Je lui ai répondu : ‘’Docteur, tout va très bien chez mon fils, il est en bonne santé. Peut-être s’agit-il d’un vilain virus ou encore d’un peu de liquide dans le bassin ? J’ai proposé. Il m’a regardée gravement, et m’a posé une question tout à fait incroyable : ‘’Madame, êtes-vous sure que cet enfant marchait jusqu’à présent ?’’. J’ai frémi.
Ce jour-là, Galam n’est pas rentée chez elle. ‘’Après une série d’examens épuisants, ils ont décidé de nous hospitaliser. Quand Ariel s’est endormi, je me suis assise sur son lit, et ai donné libre cours à mes larmes. J’ai pleuré du plus profond de moi, de ma Néchama, vers Hachem. Je sais que cela peut sembler bizarre, mais je savais pourquoi tout cela m’arrivait’’.
‘’Je lui débranchais la platta (plaque électrique de Chabbat), et la posais en dehors de la maison
A présent, permettez-nous de retourner un peu en arrière. Avant que tout cela n’arrive, le mari de Meïtal avait décidé de se renforcer spirituellement, d’assister à des cours de Torah et d’aller à la synagogue. Depuis leur mariage, ils vivaient un mode de vie non-religieux, bien que tous deux soient issus de familles traditionnelles. Tout changea lorsque le beau-père de Meïtal, qui travaillait dans la construction, tomba de très haut et fut gravement blessé.
‘’En tant que fils aîné, mon mari a immédiatement comprit qu’il faudrait déménager et s’installer près de ses parents, pour les aider. En deux jours, nous avons mis une maison entière dans des sacs poubelle et sommes repartis vivre à Kfar Yona’’.
C’est dans cette période d’épreuves que le mari de Meïtal décida subitement de s’intéresser au judaïsme et d’assister à des cours dispensés dans la synagogue locale. ‘’J’aurais dû être contente que mon mari trouve ainsi les moyens de faire face à la situation difficile se son père. Au lieu de cela, je me suis mise en colère contre lui et l’on se disputait tout le temps sur ce même sujet. Cela ne me convenait pas du tout de commencer à respecter le Chabbat, de mener un mode de vie religieux comme il l’entendait’’.
Alors qu’avez-vous fait ?
‘’Ce n’est pas très agréable de me rappeler de tout cela… Mais lorsqu’il partait à la synagogue le vendredi soir, je lui débranchais la platta (plaque électrique de Chabbat) et la posais en dehors de la maison, avec la casserole remplie qu’il avait préparée. Parfois encore, je rallumais la lumière dans le frigidaire, ou mettait en marche la télévision au volume le plus fort. Je lui en voulais de ne plus sortir se promener avec moi le samedi’’.
Cette situation dura une année et demie, jusqu’à ce que le Rav recommande à son mari : ‘’Pour le Chalom Bayit (paix des ménages), essayez d’arrondir les angles. Ne venez pas aux cours tous les soirs. Seulement le Chabbat. Respectez votre femme, ne l’obligez pas à faire quoi que ce soit. Je ne veux pas vous entendre dire ‘’fais ceci’’ ou ‘’fais cela’’. Laissez-la vivre comme elle l’entend, et comme elle en a l’habitude. Avec le temps, vous pourrez vous permettre de lui proposer de vous accompagner à la synagogue’’.
‘’Je savais que tout cela m’arrivait à cause de mon comportement envers le Chabbat’’
Et c’est ce qu’il fit. ‘’Ceci dit, dès qu’il s’agissait de religion, mon mauvais penchant se réveillait. Mais lorsque je me retrouvai, ce soir-là, à l’hôpital, sur le lit de mon enfant, je savais que cela m’arrivait à cause de mon comportement envers le Chabbat de mon mari. C’était très clair pour moi, même si je n’étais pas du tout religieuse à l’époque et que je ne respectais rien de la religion’’.
Et ce même soir, il y a exactement 9 ans, Meïtal a compris le message qui lui était envoyé ‘’du ciel’’, selon ses dires. Elle a pris sur elle de respecter le Chabbat comme il se doit, sans conditions et sans problèmes. ‘’J’ai imploré Hachem de l’endroit le plus profond de moi, et le plus vrai. J’ai promis de changer. D’accepter ce que me demandait mon mari. Et j’ai demandé pardon à Hachem pour toutes ces fois où j’avais manqué de respect envers le Chabbat’’.
Les deux mois qui suivirent furent éprouvants. Meïtal et son fils les passèrent à l’hôpital. Mais peu à peu, le miracle s’opéra. Après deux mois et demi de pleurs et de prières, Ariel se mit à remuer les jambes. Il les sentait à nouveau. Quelques semaines plus tard, il pouvait marcher à quatre pattes. Et finalement, au bout de quatre mois de lutte et de souffrance, le médecin fit appeler Meïtal dans la même pièce que lorsqu’ils étaient arrivés, mais cette fois-ci c’était pour lui annoncer qu’ils pouvaient retourner à la maison. ‘’Je n’y crois pas, dit le médecin. Je tiens à ce que vous sachiez qu’il s’agit bel et bien d’un miracle. De la même façon que nous n’avons jamais pu expliquer la paralysie soudaine, nous sommes incapables d’expliquer cette guérison’’.
Aujourd’hui, Meïtal et son mari sont religieux et n’oublient jamais de remercier Hachem pour ce grand miracle d’il y a douze ans.