Il y a quelques semaines, dans le cadre des réactions sur la colonne que j'ai écrite au sujet de la sainteté de la famille, j'ai reçu un courriel qui est resté gravé dans mon esprit.
L'auteur est une femme qui vient d'un milieu ultra-orthodoxe et qui travaille dans une société laïque. Quand elle a décidé de se renforcer sur sa pratique de la pudeur en fermant encore un bouton, en allongeant légèrement ses jupes et en passant d'une perruque à un foulard, elle n'a eu droit qu'à des bons commentaires de la part de ses collègues laïques. De toute façon, à leurs yeux, elle est l'ultra-orthodoxe. Pourtant, dans sa propre communauté orthodoxe, ses connaissances ont fait la moue vis à vis de ce changement. Son mail disait, « il est plus facile de finir tout le livre des Téhilim, plutôt que de progresser d'un millimètre dans la pudeur ».
Au cours des dernières années, je fais le tour du pays, en racontant mon parcours aux filles d'Israël. En chemin, dans la voiture, je demande à D.ieu qu'il mette dans ma bouche les bons mots qui renforcent et qui guérissent. En gros, qu'Il se tienne à ma place sur l'estrade. Ces derniers temps, je suis sur scène deux à trois fois par semaine, et j'ouvre mon cœur à l'auditoire. En retour, les femmes et filles qui m'écoutent sont très ouvertes avec moi. Elles sont toujours émouvantes, surprenantes, et même saintes. Je profite de chacune de ces rencontres. Quand je rentre à la maison, mon mari me demande « mais pourquoi tellement longtemps ? » Et je réponds « quelqu'un m'a retenu pour une conversation. » Cela arrive à chaque fois. Une femme qui doit parler, se libérer, épancher son cœur, se faire conseiller. Et je suis incapable de refuser.
Sur des centaines de conversations, je me suis rendu compte que le plus dur, le plus difficile, sans pitié pour aucun âge ni aucun secteur, c'est de se couvrir les cheveux et respecter la pudeur. Et les femmes, même celles qui ont grandi en sachant qu'elles respecteraient ces lois, attrapent des sueurs froides et font face à des murailles de difficultés, œuvre du mauvais penchant.
La chevelure c’est une force
Et moi, comme d'habitude, je titille ce penchant, avec l'espoir que D.ieu me garde. Reconnaissons la vérité : la chevelure c'est une force. Toute femme le sait, soit si ses cheveux s'étalaient sur des panneaux publicitaires comme moi ou même si elle est une fille de séminaire. Cette force nous apprenons à l'utiliser par le biais de la culture, des publicités, des films, et aussi en sachant qu'un jour nous devrons la couvrir. Se séparer de ses cheveux, est une expérience difficile, comme une scission avec une partie de son identité. La première fois que je me suis couvert les cheveux, c'était le Shabbat. La sainteté du Sabbat m'a aidé à admettre que je voulais et pouvais me connecter à cet esprit. Mais, dès l'apparition des trois étoiles et la sortie du shabbat, mon foulard retournait pour une semaine de vacances dans le tiroir. Cela m'a pris du temps à oser sortir les cheveux couverts dans la rue. Le jour d'après mon premier essai, j'ai reçu un appel d'une journaliste d'un périodique très jaune. Finalement, ce qui m'a donné le courage, c'était une amie qui a attrapé la terrible maladie. Dès que j'ai compris qu'elle serait chauve, j'ai décidé de me couvrir les cheveux, pour qu'elle ne soit pas la seule à porter un foulard. En fin de compte, je termine chaque conférence en remerciant le Tout-Puissant pour le cadeau que cela a été dans ma vie de me couvrir la tête.
« Comme si portiez une couronne »
La chevelure c'est une force et la beauté de la femme, c'est ce que m'a dit une fille, étudiante d'une oulpena qui refusait catégoriquement de les perdre. Je lui ai demandé « comment te sentirais-tu si ton mari sortait avec quelque chose qui le rendrait attirant ? Cela t'énerverait ? Tu t'y opposerais ? » Elle m'a répondu qu'évidemment, elle ne l'accepterait pas. « C'est la chevelure ma chérie. C'est ce qui fait tourner la tête aux hommes. Si sur ton mari tu t'énerverais en théorie, pourquoi tu n'exiges pas le même effort de toi-même. »
La chevelure c'est une force, mais il en va de même pour ce qui la couvre. Je l'ai découvert dans une émission télévisée. Chaque matin, des femmes portant des débardeurs et des jeans, venaient spécialement dans ma loge, pour voir comment je nouais mon foulard. Elles étaient comme hypnotisées. « C'est comme si tu portais une couronne ». Alors, quand quelqu'un m'a dit la semaine dernière -une femme qui avait grandi dans un foyer pratiquant-, qu'elle ne voulait pas se couvrir les cheveux parce que ça l'étiquetait, je lui ai crié : « Bien sûr ! Tu es un vrai génie ! » Elle m'a regardée, choquée. Mais j'ai continué à lui dire, « la seule chose que je ne comprends pas, c'est à quelle partie de cet étiquetage tu t'opposes ? Pour moi, cela indique à tous que je suis la femme de mon mari, celui pour lequel j'ai prié pendant des nuits. Cela m'étiquette comme une fille d'Israël, la fille du Tout-Puissant, une princesse avec une couronne sur sa tête qui suit les préceptes de son père le Roi des Rois. Lequel de ces titres te déplaît ? »
À la mémoire de Bat Or Bat Yéhoudit z”l, par le mérite du foulard que j'ai mis en son honneur, j'ai fait rentrer la présence Divine dans mon foyer.