La Maman des enfants placés : “Je prends soin de Tes enfants STP prends soin des miens.”  

 
La Maman des enfants placés : “Je prends soin de Tes enfants STP prends soin des miens.”
 
Ahouvi Knopitski fait grandir ses 9 enfants ainsi que 2 filles qui ont été placées chez elle. L'une d'elles est retardée dans son développement et l'autre est entièrement dépendante. D'où puise-t-elle les forces ? Et comment trouve-t-elle le temps de diriger une clinique spécialisée en conseils ? Une interview inspirante.
 
Si vous demandez aux enfants d'Ahouvi combien ils sont à la maison, il est fort possible qu'ils s'embrouillent. Et ils n'auront pas tort. Car la réponse pourrait changer en fonction du temps et de la situation.
 
Ahouvi qui est elle-même Maman de 9 enfants et travaille à plein temps a ouvert grandes les portes de sa maison et ce depuis déjà 20 ans. Chacun de ses enfants porte un bagage émotionnel particulièrement lourd, chacun d'eux a une histoire unique et Ahouvi fait tout pour les alléger et leur pourvoir le meilleur.
 
“Tout a commencé quand j'étais élève en première et que j'ai été envoyée en tant que bénévole à l'internat 'Keren hayeld'. On m'a remis entre les mains une petite fille de 9 ans adorable et aux yeux si tristes. Je me suis investie en elle corps et âme et je me jurais qu'après mon mariage j'ouvrirais le porte de ma maison à des enfants. En effet, je me suis mariée puis j'ai eu mes propres enfants dans lesquels je m'investissais … jusqu'au jour où je lisais une annonce dans laquelle Ezer Mitsion recherchait des familles qui pourraient héberger des enfants. J'ai téléphoné et parlé avec la directrice… je me suis emballée.”
 
Ayala était la première à arriver chez eux. “Une petite fille trisomique de deux ans dont la maman venait de donner naissance. Elle restait chez nous pendant deux semaines et les enfants s'attachaient beaucoup à elle. Un mois après le papa nous a raconté au téléphone qu'on avait découvert une leucémie chez Ayala. Nous nous sommes immédiatement mobilisés ainsi que les belles sœurs pour prendre roulement dans les visites, les repas, le linge etc… Cela durait un an.”

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Ahouvi continue : “peu de temps après Itsik est arrivé, enfant au bord de l'autisme, un véritable bout de chou qui répétait sans cesse la même phrase et qui tournait partout dans la maison en quête d'objets ronds. Nous courions sans arrêt une fois pour extorquer de ses petites mains le couteau rond de la Pizza et une autre fois pour l'éloigner du ventilateur. Puis Meir est arrivé lui aussi au bord de l'autisme avec des grands yeux, et qui ne se calmait que par la musique. Mmes filles jouaient de la musique pendant des heures. Un jour une copine m'appelait complètement hystérique : sa voisine s'était effondrée et a dû être hospitalisée, les enfants ont été distribué à part le bébé d'un mois. Yosef Haim était le bébé d'un mois, le plus triste au monde…C'est incroyable combien de tristesse peut se dévoiler chez un bébé si jeune. Yosef Haim est resté un mois jusqu'à ce qu'on lui trouve une famille où il fut placé. Puis il y avait Dvori, Yaeli, Yonatan et Tsippy…” Ahouvi parle de chaque enfant avec la voix chargée ; on sent combien ils lui manquent. “Nous les aimions tant”.
 
L'an dernier, veille de Pessah Gitty est arrivée. Elle avait 6 ans et avait souffert de délaissement et de violence graves. Elle est arrivée et ne nous a jamais quittés. Nous avons versé tant de larmes et vécu tant de moments difficiles pour arriver à la réussite ! Car aujourd'hui c'est une jeune fille typique qui a peut-être besoin d'un peu d'aide émotionnelle mais qui est tout à fait capable de se marier. Une chose qui nous semblait alors tout à fait impossible.
 
Riki est notre trésor.
 
Si vous pensiez qu'Ahouvi en ait finis vous vous trompez drôlement.
Vous serez surpris d'entendre que ce n'est pas du tout le cas. Il y a 9 ans Riki s'est jointe à la famille. Rikki est trisomique et souffre d'un retard chronique.
 
“Riki est mon trésor, c'est la protection de ma famille”, raconte Ahouvi d'une voix pleine d'amour pour cette petite fille qui arrivait chez elle à l'âge de 3 semaines. “Riki est entièrement dépendante. Elle ne marche pas ni ne communique. Elle a commencé dernièrement à attraper des objets mais sans plus. Malgré cela nous l'aimons tant et la rendons coquette. Elle a l'air d'une véritable princesse avec une longue queue de cheval et des habits de marque.
 
“Les gens me disent : 'la pauvre petite' mais moi ça me retourne car elle n'est pas pauvre du tout, elle a tout ce qu'il lui faut et sa vie est bonne. Elle est heureuse et elle ne souffre pas. Au-delà de cela eux sont mes enfants qui sont sortis gagnants car ils ont appris à traiter les enfants différents et ils sont capables de rencontrer un tel enfant dans la rue et de l'embrasser. Car c'est comme ça qu'ils ont été éduqués.
 
Ahouvi ne se retient pas et nous raconte l'histoire suivante : “C'était une nuit froide et pluvieuse quand je me réveillais au son de quelqu'un qui m'appelait : 'Maman, Maman' ; je me suis réveiller certaine que quelqu'un m'avait appelée. J'ai fait le tour des chambres mais tout était calme, je suis rentrée dans la chambre de Riki et je l'ai trouvé avec la tête complètement enfouie sous sa grosse couette, j'ai tout de suite enlevé la couette, elle était en sueur. J'ai compris que je l'avais sauvée et je suis retournée dans la chambre choquée. Il est évident que Riki ne peut pas parler et la seule explication est qu'elle m'a appelée par la pensée.

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Mais d'où puisez- vous vos forces ? Il s'agit quand même d'un effort interminable.
 
Ahouvi répond que d'après elle elle puise ses forces de la famille Erenstein de Bnei Brak. Son Papa est l'ancien maire de Bnei Brak. Ils se distinguaient par l'amour d'autrui et une bonté infinie. “J'ai grandi dans une maison empreinte de bonté et de gentillesse”, raconte Ahouvi, ” c'est quelque chose qui est ancré en moi depuis ma plus tendre enfance. Du fait que j'ai grandi dans une famille attachée à la Hassidout de Gour j'ai aussi grandi dans la confiance dans les Tsadikim.”
 
Ahouva continue à décrire son Papa :  “Papa avait l'intérêt du public dans le sang. Il aimait tout un chacun et malgré le fait que mes parents travaillaient très dur pour gagner leur vie, ils n'hésitaient pas à prêter leur argent dès que l'occasion se présentait. Je me rappelle que tous les quelques mois ils mettaient de l'ordre dans le tas de papiers qu'ils avaient et téléphonaient aux gens qui leur devaient de l'argent mais si une certaine famille n'avait pas payé sa dette depuis longtemps Papa disait à Maman 's'ils n'ont pas payé c'est qu'ils n'ont pas de quoi' et sur ce-il déchirait le papier. Ils renonçaient à des dizaines de milliers de dollars, l'essentiel que la personne n'ait pas de dette après ses 120 ans.
 
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Conseils même dans des cas graves.
 
Le plus intéressant est qu'en plus de son activité incessante autour des besoins de sa famille, Ahouvi travaille à temps plein. Elle a un diplôme en psychodrame et en thérapie de l'art, ainsi que directrice de sa propre clinique. Il est difficile de savoir que précédait quoi, est ce son amour du prochain et sa compréhension de la nature humaine qui la poussaient à se spécialiser dans ce domaine ou bien sa grande expérience ? Mais la vérité est que cela ne change à rien.
 
Comment faites-vous pour jongler entre vos nombreuses responsabilités à la maison et au travail ?
 
“La clinique est ouverte jusqu'à 2 heures de l'après-midi et à partir de 8 heures du soir. Il est vrai que parfois il y a du brouhaha dans la maison mais cela ne me dérange pas dans mon travail. Et de toute façon s'il y a urgence j'abandonne tout et fais ce qu'il faut faire.”
 
Même pour la direction de la clinique Ahouva appris beaucoup de son Papa. “J'ai appris de lui à aimer tout un chacun. Je me souviens que tous les vendredis soir Papa revenait avec des invités et il n'avait pas l'air si amicaux, pour ne pas en dire plus. Il s'agissait de gens aigris qui vivaient dans la solitude. Certains ne s'étaient pas douchés cela faisait plusieurs mois. Il nous expliquait que tous ces gens n'avaient ni maison ni nourriture alors que nous avions tout ce qu'il faut et donc quoi de plus naturel que de veiller à tous leurs besoins. Cela laissait une profonde impression en moi, et c'est certainement la raison pour laquelle je sens une obligation d'aider tout un chacun quelle que soit son état. Je fais face à des cas très grave tels que des femmes violentes ou souffrant de toutes sortes de problèmes émotionnels. Il est clair pour moi que ces femmes souffrent et qu'il m'incombe de tout faire pour les aider.
 
Ne ressentez-vous pas une difficulté émotionnelle devant de telles difficultés ?
 
Ahouvi réfléchit quelques instants avant de répondre : “Tous les Vendredi soir au moment de l'allumage des bougies je réalise que personne ne sait ce que le futur lui réserve, et je n'ai pas la moindre idée de ce qu'Hachem a dans Ses plans. La seule chose que je Lui demande est : ” Je prends soin de Tes enfants à la maison et au travail STP prends soin des miens.” Par expérience c'est une bonne affaire car Hachem paie à 100% et en liquide !”
 
 
 
 

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