La Rabbanit Amayev.
Pourquoi a-t-on tant de mal à nous réjouir?
Article de la Rabbanit Amayev.
Dans la réalité spirituelle qui nous entoure et qui comprend le monde émotionnel au travers duquel nous expérimentons la réalité, notre travail est de trier entre le bon et le mauvais à chaque moment de notre journée. Car le mal est tout le temps aux aguets et nous prend souvent de surprise.
Chère Rabbanit Hagit, je sais qu'il incombe à tout un chacun de s'efforcer de tout le temps être joyeux et que c'est une grande Mitsva d'être en état de joie constant. Le problème est que j'ai beaucoup de mal à y arriver. Je sens que quelque chose en moi m'empêche de me réjouir véritablement. La majorité du temps je suis en état constant de tension et de nerfs ce qui m'est très difficile. Je sais qu'Hachem voudrait que nous soyons toujours satisfaits. Alors s'Il veut que nous soyons toujours joyeux pourquoi ne pas nous rendre la vie plus facile ?
Ma chère amie, je lis votre question et je suis convaincue que c'est une question que la majorité des gens se pose. Il est évident que chacun aurait voulu bien se sentir et être joyeux et donc la question qui se pose est pourquoi est-ce si difficile ?
Nous rèvons tous de ce bouton magique sur lequel il suffit d'appuyer pour sentir l'excellente humeur à laquelle nous aspirons. De nos jours en particulier les gens dépensent une fortune en thérapies émotionnelles ou conjugales, en coaching et autres on se serait attendu à ce qu'ils soient beaucoup plus heureux et satisfaits. Pourtant ce n'en est malheureusement pas le cas.
Pour pouvoir comprendre le problème il faut descendre à la racine.
Toute personne descendue au monde a une mission unique à accomplir pour la réparation de son âme. Cette mission ne peut être accompli sans un véritable effort de notre part, comme il est écrit dans la Massekhet Avot: “si quelqu'un prétend avoir trouvé sans effort – ne le croyez pas. Si quelqu'un prétend s'être efforcé sans avoir trouvé- ne le croyez pas.” C'est seulement si “tu as buché et trouvé'' qu'on pourra le croire. C’est-à-dire qu'une partie intégrale de notre rôle dans ce monde est de s'accrocher sans arrêt afin de gagner honnêtement notre récompense matérielle et spirituelle.
Dans la réalité spirituelle dans laquelle nous vivons et qui comprend le monde émotionnel au travers duquel nous vivons tout ce qui nous arrive, notre travail est de choisir entre le bon et le mauvais à tout moment. Ou plus exactement- constamment choisir le bon car le mal est tout le temps présent et peut nous contrôler à tout moment. C'est une réalité bien connue qui est écrite dans la Tora “car le penchant de l'homme est mauvais depuis sa jeunesse.” (Genèse 8,21) et donc si nous ne faisons pas constamment le choix conscient du bien qui est d'ailleurs la vie, notre mauvais penchant nous incite automatiquement à faire le mal. Comme il est écrit ''le péché te guette à la porte”.
Quand un juif tombe dans l'anxiété et la dépression tout lui semble lourd et difficile et il n'arrive pas à avancer ni dans la vie matérielle et ni dans la vie spirituelle. Par contre quand il est en état de joie son âme s'envole et s'attache à son Créateur et il peut atteindre des sphères extraordinaires. Et donc pourquoi s'étonner que le mauvais penchant fasse de tout son possible pour le décourager ?
Le Rav Nahmn de Breslev nous indique que pour atteindre une véritable joie il lui faut connaitre les trois différentes caractéristiques de la joie.
1 Une joie qui arrive lorsqu'un manque a été comblé. C’est-à-dire qu'il me manquait une certaine chose et à présent ce manque a été comblé. C'est une joie temporaire et passagère suivie très rapidement par un nouveau manque. C'est donc une joie conditionnée au plus bas degré.
2 Le prochain degré de joie est lorsque nous avons réussi à contrôler nos mauvaises pensées notre tristesse ou notre dépression. C'est une joie qui nous permet de ressentir une sensation agréable qui est le résultat du choix conscient d'entrainer nos pensées vers l'optimisme et la recherche du bon même dans ce qui est caché. C'est une joie très élevée qui découle de la liberté que nous ressentons après avoir vaincu nos pensées dépressives.
3 Le troisième degré est celui atteint lorsqu'on a réussi à identifier notre Amalek privé celui qui fait tout pour pouvoir nous faire oublier notre véritable identité qui est celle d'avoir un attachement véritable avec Hachem. C'est ce même Amalek que nous devons effacer qui fait tout pour nous désensibiliser et éloigner notre cœur du fait que nous sommes les 'enfants aimés d'Hachem' (Deutéronome 14,1)
Sommes-nous à la hauteur de comprendre l'énormité de la chose ? Je ne pense pas. Car si un juif internalisait profondément qu'il est le fils aimé du Roi et que son père le languit et attend son retour à tout moment, il se sentirait envahi par une joie profonde et débordante qui éclairerait sa personne d'une nouvelle lumière dont la valeur ne pourrait être mesurée.
C’est-à-dire que le degré de joie le plus élevé est atteint lorsque nous arrivons à nous défaire de l'emprise d'Amalek c'est la joie de se rappeler qui sommes-nous, les enfants de Celui qui créa le monde par Sa Parole.
En conclusion il est important de garder en tête que ''l'homme est né pour bucher'' ce qui veut dire qu'il n'y a rien de gratuit. C'est donc la raison pour laquelle tout ce qu'on recherchera à acquérir dans le matériel ou le spirituel requerra toujours des efforts constants de notre part. Et du fait qu'un 'prisonnier ne peut pas se libérer tout seul' si on constate que malgré tous les efforts que nous avons investi notre bien-être émotionnel ne s'est pas amélioré il sera temps de prendre conseil chez un professionnel.
Et don ma chère amie, il est incontestable que si notre génération éprouve une telle difficulté en route vers la joie c'est que nous sommes à la hauteur d'y arriver et ce par le biais d'un attachement profond à notre âme, cette âme que notre Créateur notre Père notre Roi et Sauveur nous a insufflé dans Sa bonté infinie. C'est donc à nous d'accomplir les paroles du verset “regarde, J'ai mis devant toi la vie et le bien, la mort et le mal et toi tu choisiras la vie”. (Deutéronome 30,15).
Et avec l'aide d'Hachem nous agirons et nous réussirons'.
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