La période du Omer s'accompagne de la Mitsva de compter chaque jour de Pessah jusqu'à Chavouoth. Il y a évidemment un grand nombre de raisons pour expliquer le sens et l'importance de cette Mitsva.
Il est cependant intéressant de réfléchir à la pratique même qui consiste à compter. Il est connu de tous que le fait de compter est problématique et déconseillé. La bérah’a ne réside QUE sur ce qui n'est pas compté. On ne dénombre pas les dix personnes qui constituent le minyan. On a tous tendance à cacher le chiffre de ce que l'on possède et de ceux que l'on aime. Et nous n'aborderons pas le thème du Ayin Ara !!!
A la naissance de Yaacov et Essav, la thora nous les présente immédiatement en appuyant sur leur différence. Essav est un habile chasseur, homme des champs, alors que Yaacov incarne la simplicité et la perfection depuis la tente qu'il ne quitte pas. Ils se démarquent l'un de l'autre car le premier est défini par son côté extérieur contrairement à son jeune frère. Sa perception des choses est restreinte car limitée à l'apparence et au visible. Yaacov est à l'inverse l'homme de la réflexion et de la compréhension, celui qui cherche à percevoir en profondeur. Plus tard, lorsque le cadet offre des cadeaux à son frère, ce dernier les refuse en prétextant qu'il a “beaucoup”. Yaacov répond de son côté “moi, j'ai tout”.
Ce qui les oppose n'a rien à voir avec la quantité de qu'ils possèdent. Mais il s'agit plutôt de la relation avec leurs biens. Avoir beaucoup c'est bien. Mais cela implique de facto qu'on peut avoir encore plus. Avoir tout c'est possible, si avoir plus n'est pas au programme. Le verset qui parle de la vieillesse d'Avraham indique qu'il se “présente” avec TOUS ses jours. Son âge n'est pas seulement un nombre ou un chiffre que l'on rapporte comme une performance ou un record. Il est l'aboutissement d'un parcours sans faute dans lequel chaque étape s'intègre parfaitement à l'ensemble tout entier. Compter n'est pas seulement le moyen d'atteindre un objectif ou un but. Ce n'est pas que pour additionner ou ajouter.
Cela peut être un moyen de valoriser ce qui est dénombré et compté. Arriver à Chavouot n'est possible qu'en passant par chaque étape du Omer. Chacun des jours devra être franchi et compté avec la bérah’a, comme une étape unique et totalement indépendante des précédentes et des suivantes. L'intégralité de cette période s'appelle “Omer”. Pour être sûr de n'en rater aucun (dans tous les sens du terme), une seule solution : les compter.
Compter le Omer c'est le meilleur moyen de pouvoir compter sur soi.
D’après les enseignements du Rav Yaakov Sitruk.
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