Yossef Its’hak Beinschtok est un bébé de deux mois. Il gazouille et observe tranquillement les photos des Rabbanim de la dynastie Habad disposées autour de lui dans son parc. Yossef Ist’hak est un bébé bien développé, souriant et curieux, même plus que la moyenne des enfants de son âge. Mais le fait même qu’il vive, respire, rigole et soit en bonne santé est un miracle. Un pur et simple miracle.
‘’Yossef Its’hak est mort-né’’ nous confie son père, ému. ‘’La naissance fut très difficile. C’était un accouchement compliqué car le cordon ombilical est sorti avant le petit corps du bébé, ce qui mit sa vie en danger. Nous observions avec mon épouse les battements du cœur du bébé qui allaient de moins en moins vite, et qui, pour finir, s’arrêtèrent totalement. Il vint au monde sans souffle de vie, sans respiration. Immédiatement, l’équipe médicale effectua plusieurs tentatives de réanimation. Pendant une minute et demi, qui nous parut une éternité, nous avons vu la mort devant nos yeux. Les pensées les plus sombres nous ont traversé l’esprit. Puis, miraculeusement, les battements du cœur ont repris.’’
C’est une chose à laquelle personne ne s’attend
‘’Les médecins n’étaient pas optimistes pour autant. Ils redoutaient que, le fait qu’il soit resté pendant tellement de temps sans oxygène, n’ait touché son cerveau. Pendant 12 heures, notre bébé est resté sans bouger. Il était dans un état comateux. Les médecins ont placé le bébé dans une couveuse à une chaleur de 33.5 degrés, température vérifiée toutes les demi-heures. Notre bébé est resté pendant 72 heures en couveuse. Ainsi, l’activité cérébrale est descendue à son minimum, sans stimuli jusqu’à retrouver une activité normale.
Nous étions très angoissés. C’est une sensation horrible. Nous imaginions le pire. Jusqu’à présent nous avons du mal à nous séparer de ces sentiments d’angoisse qui nous ont accompagnés. Aujourd’hui nous sommes rassurés et heureux que notre bébé soit près de nous. A 14 jours, nous avons pu faire la Brit Mila à notre petit-garçon et nous avons en même temps organisé une Séoudat Hodaya, un festin de remerciement. Même les médecins sont venus se réjouir avec nous de ce grand miracle. Ils n’en revenaient toujours pas que notre bébé n’ait eu aucune séquelle suite à cette longue minute où son cerveau a été privé d’oxygène.
Aujourd’hui, plus d’un mois plus tard il boit son lait, rigole et pleure comme n’importe quel bébé. Il n’y a plus aucune trace en lui de ce mauvais souvenir. La vie reprend son cours bien que nous ayons le sentiment, à chaque instant, qu’un grand miracle a été accompli en notre faveur’’.
‘’Chaque pleur, chaque sourire, chaque respiration renforcent à chaque instant notre foi dans le Créateur. Il est clair que Le saint-béni-soit-Il lui-même est la raison de tout et que Sa Providence est présente en permanence. Nous avons vu ce miracle de nos propres yeux.’’
Le Rav Beinschtok ajoute que les prières quotidiennes ont pris un tout autre sens et une autre signification. ‘’Depuis la naissance, chaque Amida, chaque Nichmat Kol Haï a un pris une signification différente. Je ne les récite plus de la même manière qu’avant. Quand on passe par un évènement pareil, les mots ‘’Le souffle de toute chair glorifiera et exaltera Ton souvenir’’ prennent une toute autre connotation. Ces mots insufflent en nous le remerciement pour chaque respiration’’.