Après la construction du Michkan, Moché transmet à Aharon et à ses fils les habits sacerdotaux et leur ordonne de rester dans la tente d’assignation durant sept jours. Le huitième jour, Hachem demande à Aharon d’apporter un sacrifice expiatoire, en l’occurrence un veau. Le veau n’est mentionné dans la Torah qu’à propos de deux sujets bien précis. Premièrement, lors de l’épisode du veau d’or et deuxièmement lors de l’apport du sacrifice d’Aharon, le Cohen. A aucun autre endroit de la Torah, les enfants d’Israël n’ont reçu l’ordre d’apporter un veau. Pour quelle raison ? Car ces deux veaux sont liés entre eux. Rachi nous explique qu’en réalité Hachem permet à Aharon d’expier sa participation à la faute du veau d’or en apportant un veau en sacrifice.
La Torah nous dévoile donc ici l’un des fondements de la Téchouva. Lorsque l’on souhaite faire Téchouva sur un certain point, nous nous devons de ‘’sacrifier’’ une chose qui ressemble à celle par laquelle on a fauté. Si l’on a fauté en gaspillant du temps d’étude de Torah par exemple, on pourra prendre un peu de temps habituellement consacré à notre sommeil pour étudier. Si l’on a agi à l’encontre de la sanctification du nom divin on s’efforcera dorénavant d’agir d’autant plus par une conduite irréprochable. Si l’on a commis une faute pendant Chabbat, on essaiera de respecter Chabbat au mieux, même lorsque cela demandera un effort considérable de notre part. Si l’on a fauté en regardant des choses inconvenantes, on fera alors attention à protéger nos yeux. Une femme ayant fait interruption de grossesse peut sauver à présent un fœtus ou soutenir financièrement une institution qui aide les femmes enceintes en détresse. Si une femme a fauté par sa tenue vestimentaire ou dans les lois de pureté familiale elle peut à présent renforcer ses amies au sujet de la pudeur et les sensibiliser à l’importance de la pureté familiale. Ce sont là les deux faces de la Téchouva.
On ne devra ainsi pas s’étonner du fait que l’on soit justement testé sur des fautes pour lesquelles nous avons déjà échoué. C’est justement là l’épreuve. Va-t-on retomber là où nous avons déjà échoué ? Le but étant de réparer ce qui a été endommagé en se retrouvant dans une situation identique, comme le Rambam nous le détaille dans les Hilkhot Téchouva.
En revanche, nous prions tous les matins de ne pas nous retrouver dans une situation similaire à celle de notre faute en disant ‘’Ne nous fais pas tomber par des épreuves…’’. Nous ne devons pas nous mettre dans des situations dangereuses où l’on pourrait rechuter. Néanmoins, si un défi de taille se présente à nous, nous devrons alors nous montrer forts et ne pas retomber comme la fois précédente. Hachem nous a promis qu’Il nous a créés plus forts que le mauvais penchant (voir Béréchit 4, 7). Celui qui sort en guerre contre son mauvais penchant, de toutes ses forces, il est certain qu’il sortira vainqueur de ce combat.
Le Ramhal nous enseigne de quelle façon l’homme peut savoir quelle faute il doit réparer en ce monde. Et il poursuit en nous disant que c’est justement en fonction de la difficulté que l’on éprouve à surmonter une certaine faute. C’est précisément cette faute là, qu’il nous est difficile d’affronter, que nous sommes venus réparer en ce monde. Le mauvais penchant fait tout pour nous faire tomber afin que nous ne parvenions pas à notre objectif, à la réparation de notre âme. S’il y a une Mitsva en particulier à laquelle on est attaché, cela signifie que c’est une Mitsva qui nous manquait énormément dans la réincarnation précédente et à laquelle notre âme aspire au plus haut point.
Heureux est l’homme qui prête attention à son objectif en ce monde, qui s’éloigne du mal et fait le bien, qui faute mais se reprend immédiatement, qui répare et qui sait pertinemment que ‘’ce monde ressemble à un couloir face au monde futur. Améliore-toi dans le couloir afin de pouvoir pénétrer dans le palais’’ (Avot 4, 16).
Chabbat Chalom