Les personnes concernées par la mitsva
Bien que les femmes aient aujourd’hui l’habitude d’accompagner le défunt jusqu’au cimetière, il est cependant préférable qu’elles s’en abstiennent. Certaines coutumes prescrivent que, pour l’enterrement d’un homme, les descendants du défunt ne prennent pas part au convoi mortuaire.
Le Hesped
C’est une grande mitsva de prononcer un hesped (oraison funèbre) en hommage au défunt. La mitsva consiste à élever la voix et à parler de manière émouvante afin de susciter les pleurs et la mélancolie. On doit évoquer les belles qualités du défunt et même les exagérer un tant soit peu. Mais on ne devra pas les grossir outre mesure, ni louer le défunt pour des qualités qu’il ne possédait pas.
Un hesped en hommage à une femme
On prononce des oraisons funèbres aussi bien pour un homme que pour une femme, sans nulle distinction. Le hesped d’une femme peut être dit même en présence d’hommes ou d’une assemblée de Sages.
Lorsqu’un Talmid ‘Hakham ou son épouse décèdent, on prononce leur hesped dans les synagogues et les maisons d’étude. Ce privilège n’est toutefois pas accordé au reste du peuple.
Un hesped en hommage à un enfant
On peut dire un hesped en hommage à un enfant décédé. S’il s’agit d’un enfant issu d’une famille pauvre ou né de parents âgés, on peut prononcer pour lui un hesped dès l’âge de cinq ans. Mais si l’enfant vient d’une famille aisée, on ne dira un hesped en son honneur que s’il avait déjà six ans.
Si l’enfant décédé avait acquis une certaine maturité, on mentionnera au cours du hesped ses propres qualités et ses belles actions. Sinon, on parlera des vertus de ses parents ou de ses proches.
Se raser la tête
Il est interdit de s’arracher ne serait-ce qu’un seul cheveu à cause de la douleur provoquée par la perte d’un proche. On n’a également pas le droit de se taillader le corps à cause du deuil, même si on ne le fait pas en présence du mort. Cependant, il est permis de se frapper la main, bien que le sang vienne à en couler. Selon certaines opinions, cette dernière pratique n’est autorisée que si le défunt est un Sage et que l’on souffre de ne plus pouvoir profiter de sa Torah.
Payer l’orateur
Si les héritiers du mort refusent de payer un salaire à celui qui prononce le hesped, on les y contraint par la force. En effet, le hesped est un hommage dû au mort, et nul n’est en droit de renoncer à cet honneur à sa place. Pour cette raison, si de son vivant, le défunt avait lui-même exprimé le souhait qu’on ne dise pas de hesped à son sujet, on devra lui obéir.
Narguer le pauvre
On ne doit pas marcher dans un cimetière ou à proximité d’un mort (à moins de quatre amot, environ deux mètres) lorsqu’on porte sur soi des Tefilin, ou qu’on laisse apparaître les Tsitsiyot de son Talith. Cet interdit est appelé « loeg larach » car en exposant ainsi ces mitsvot au regard de personnes qui ne peuvent plus les accomplir, c’est comme si on « narguait un pauvre ».
Il également interdit de se tenir devant un mort en tenant un Sefer Torah dans les bras, même si on n’y lit pas. On n’a pas le droit de prier ou d’étudier (même oralement) en présence d’un mort, si ce n’est en son honneur. Mais il est permis de citer les propres paroles du défunt.
A une distance supérieure à quatre amot du mort, il est permis d’étudier ou de prier, même si l’on aperçoit la tombe depuis l’endroit où l’on se tient. Et si une paroi fait office de séparation, il sera permis de prier même à l’intérieur des quatre amot.
« La Torah commence par un acte de bonté et se termine par un acte de bonté… Elle se termine par un acte de bonté comme il est dit : “Il fut enseveli dans la vallée du pays de Moab…“ »
Cet extrait est issu du livre « Une justice de paix, Une société fondée sur les principes de la Torah » publié par les éditions Jérusalem Publications, avec leur aimable autorisation.