Un élève de Yechiva qui ne se fie pas au Héter méhira vient rendre visite à ses parents qui eux suivent les opinions qui permettent de vendre les terres d'Israël à un non- juif et ainsi cultiver la terre pendant la septième année. Doivent-ils le prévenir que les légumes de la maison sont issus d'une telle production ? Le Talmud Traité Yebamot (14 b) dit, au sujet du différend entre Beth Shammai et Beth Hillel, même si ceux-ci interdisent et ceux-là permettent, ils ne sont pas abstenus de se marier entre eux. Car ils s'informaient lorsque leurs opinions divergeaient et ceux d'entre eux qui considéraient une chose comme interdite, pouvaient se retirer. L'affection et l'amitié régnait entre eux, ils accomplissaient ce qui a été dit aimez la paix et la vérité.
De même, le Talmud dans le traité Houlin (111 b) rapporte une discussion entre Rav et Chmouel. Pourtant, Rav acceptait d'être l'invité de Chmouel. Il disait “évidemment Chmouel ne me servira pas quelque chose qui est selon moi interdit à la consommation”. Le Meiri dans son commentaire sur le traité Yebamot écrit: à chaque fois que deux opinions sont divisées sur un sujet, l'un permettant et l'autre interdisant, il est défendu à celui qui autorise de cacher l'interdit d'une chose à celui qui l'interdit. C'est pour cela qu'il est permis à quelqu'un qui interdit une chose de manger à la table de celui qui la permet, puisqu'il ne lui a rien dit. Cet avis est également rapporté dans le Or Zaroua (partie1, chapitre 303) et le Sefer Hameorot (Traité Yoma 78 a) qui ajoute, « en servant une chose à une personne qui la considère interdite on transgresse l'interdiction devant un aveugle tu ne mettras pas d'embûche ».
Il n y'a pas de différence entre ceux qui croient que la chose est strictement interdite, et ceux qui se conduisent de manière plus rigoureuse, dans tous les cas, il est interdit de les faire trébucher. Le Rama a statué ainsi (Choulkhan Aroukh Yoré Déa 119, 7). Par conséquent, puisque il y'a beaucoup de personnes rigoureuses qui suivent l'opinion du Hazon Ich et considèrent qu'il ne faut pas utiliser le Héter méhira, il est interdit de les faire trébucher en la matière. Il faudra les prévenir pour qu'ils puissent prendre leur décision (Yehavé Daat Partie 4, chapitre 53). Conclusion : celui qui a l'habitude d'acheter ses fruits au marché en se basant sur le Héter méhira et qui reçoit un invité qui prend soin de ne consommer que des légumes ayant poussé sur le terrain d'un non-juif, devra le prévenir.