A Bnei-Brak (Israël), devant l’entrée des synagogues, des commerçants posent souvent des cartons de marchandise avec un panonceau indiquant le prix de vente. Les fidèles venus prier achètent ces produits et glissent l’argent dans une boîte métallique attachée à un poteau. Un vendeur déposa un carton de vingt bouteilles d’huile au prix de dix-huit shekels l’une. Un passant remplaça le dix-huit par un vingt, attendit que les clients se servent, et lorsqu’une seule bouteille resta, il la prit pour lui.Son calcul était simple. Grâce à lui le vendeur avait gagné trente-huit shekels de plus que ce qu’il escomptait. Il prendrait donc une bouteille pour lui. Même ainsi, le marchand resterait gagnant.
Avait-t-il le droit d’agir ainsi ?
Réponse du Rav : Le Choulh’an Arou’h nous apprend que lorsqu’un envoyé a vendu une marchandise plus cher que ce que le propriétaire de celle-ci exigeait, le bénéfice appartient au patron. Au premier abord, il en est de même ici. Pourtant ce n’est pas si simple. Dans le cas évoqué, l’homme étant employé, il agit en toute logique pour le compte de son employeur. Ici, le passant a modifié l’étiquette pour son profit personnel. En réalité, le bénéfice n’appartient pas au marchand car il ne l’a pas exigé. Il n’appartient pas non plus au passant puisqu’il n’était pas mandaté pour faire cette modification.
En conséquence, il devra rendre deux shekels à chacun des clients. S’il est impossible de les retrouver, il faudra avec cet argent faire quelque chose d’utile au public, par exemple un banc ou une fontaine. Si l’homme se repent réellement, D. veillera à ce que les personnes escroquées tirent profit de ces installations et soient ainsi dédommagées.