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Métsora. La vie et la mort au bout de la langue

« Voici la règle imposée au lépreux lorsqu’il redeviendra pur : on le présentera au Cohen… » (Vayiqra 14,2)

La guérison du lépreux et son processus de purification ne requièrent pas un médecin, remarque le ‘Hafets ‘Hayim (commentaire sur la Tora). Seul un Cohen pouvait remplir cette fonction. En effet, selon le Talmud (‘Erkhin 16b), cette affection est causée par la médisance. Son rétablissement ne peut donc survenir que par celui dont il est dit : « Les lèvres du Cohen conserveront la science, c’est de sa bouche que l’on réclamera la Tora » (Malakhi 2).

De plus, la michna enseigne dans le traité Néga’im (chap.14) qu’au terme du processus de purification, le Cohen devait annoncer à voix haute : « Pur ! » De la sorte, le lépreux comprenait que la parole a le pouvoir de guérir, et il prenait pleinement conscience du fait que « la mort et la vie sont au pouvoir de la langue » (Michlé 18).Le Ma’assé LaMélekh rapporte que le ‘Hafets ‘Hayim avait coutume d’illustrer le pouvoir de la parole par la parabole suivante :Un homme pénètre dans une grande usine, et y trouve deux cent quarante-huit machines réunies dans une pièce immense et fonctionnant à plein régime. En les observant plus attentivement, le visiteur remarque que l’une d’elles sort du lot, et qu’elle est l’objet d’une surveillance étroite. Ni les ouvriers ni les visiteurs ne sont autorisés à l’approcher sans autorisation spéciale. Intrigué, il s’enquiert du pourquoi de cette exception. On lui apprend alors que le rôle de cet appareil est essentiel : c’est en effet de lui que dépend la bonne marche des autres machines. Si le moindre dysfonctionnement devait survenir, la totalité de l’usine serait paralysée.

Ces deux cent quarante-huit machines symbolisent les deux cent quarante-huit commandements positifs de la Tora. Et cet appareil qui mérite tant d’attention n’est autre que le pouvoir de la parole. Car de fait, « la mort et la vie sont au pouvoir de la langue », et toute personne désireuse de préserver sa vie devra se garder de tout discours pernicieux. Cette « machine » constitue ainsi le plus beau présent que D.ieu ait offert à l’homme, la responsabilité de ce dernier étant de la soigner et de ne jamais l’utiliser à des fins regrettables.

Cet extrait est issu du livre « Lekah Tov » publié par les éditions Jérusalem Publications, avec leur aimable autorisation. Tous droits réservés.

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