Rav Steinmann zatsal rappelle souvent : ‘’L’homme n’apprécie pas les occasions qui se présentent à lui. S’il savait combien nous sommes récompensés dans le Ciel pour une Mitsva, il l’accomplirait alors avec enthousiasme et une immense joie. Malheureusement, nous accomplissons les Mitsvot avec froideur tandis que les Avérot (les fautes) nous les faisons avec enthousiasme. La différence qui existe entre une Mitsva accomplie avec beaucoup d’efforts et une autre produite avec peu de peine, s’avère tellement grandeque cela équivaut presque à la différence entre celui qui fait la Mitsva et celui qui ne la fait pas du tout.
Nous le voyons dans l’épisode où Chem et Yafet couvrirent la nudité de leur pèreavec une tunique. Chem qui le réalisa avec plus d’efforts que son frère méritera que ses descendants reçoivent la Mitsva de Tsitsit équivalente à toutes les Mitsvot de la Torah. Tandis que les descendants de Yafet mériteront qu’on enterre leurs corps après la guerre de Gog et Magog. Et même si cette récompense est une grande chose en soi, tout de même c’est incomparable avec la Mitsva de Tsitsit qui est éternelle et pour laquelle celui qui l’accomplit est considéré comme s’il avait accompli toutes les Mitsvot de la Torah.’’
Hachem attend de nous des efforts pour accomplir Sa Torah, Ses Mitsvot, Sa volonté. Il existe un grand principe dans le Judaïsme: il ne faut jamais rester dans l’obscurité mais toujours chercher à en sortir peu importe l’endroit, la situation ou le niveau où l’on peut se trouver. Toujours chercher à avancer, ne pas regarder ce que l’on a fait de mal ou de rabaissant. Ne pas regarder ce que l’on a fait de dégradant. Mais nous devons chercher à avancer, toujours et encore avancer.
L’avancement dans le chemin de la Torah, l’avancement dans la pratique des Mitsvot ne sont pas moins que des douceurs pour l’âme.
Un éducateur, Rav Blau chlita, raconte l’histoire suivante qui s’est déroulée en 1985.
Rav Moché Blau avait pris sur lui d’étudier la Guemara tous les jeudis soir avec un jeune garçon. Une fois, pendant le mois de Tévet, il vit le jeune homme arriver avec une mine triste et déprimée. Que s’est- il passé ? Rav Blau s’enquit alors de savoir ce qu’il lui était arrivé. Le jeune homme finit par parler, ou plutôt par balbutier : ‘’J’avais pris sur moi de faire très attention à protéger mes yeux des images dégradantes, des mauvaises images, de l’impureté de la rue qui nous entoure. Grâce à D. jusqu’à présent j’ai ressenti une véritable aide du Ciel et j’ai eu le mérite jusqu’à maintenant de protéger mes yeux, de protéger mon regard de toute image allant à l’encontre de la sainteté. Mais aujourd’hui j’avais un rendez-vous pour des soins dentaires et j’ai dû me rendre à Tel-Aviv, et sur le chemin, j’ai trébuché et encore trébuché. J’ai été complètement envahi d’images complètement interdites. A mon arrivée dans la salle d’attente, de nouveau j’étais baigné d’images et de visions interdites, amères. Ma Néchama souffre, ma Néchama pleure…’’
Le jeune homme était dans un tel état de tristesse, de dépression que le Rav s’est inquiété pour lui. Il lui a demandé de venir avec lui voir le Steipeler, Rav Yaacov Israël Kanievsky, zatsal. Cette histoire se passe à peu près six mois avant le décès du Steipeler. Le Rav était alors très faible. Assis dans son fauteuil, le Rav reçut le Rav Blau et son élève dans son bureau. Le Rav Blau lui avait tout expliqué par écrit. Le Steipeler lut la lettre, il leva les yeux vers le jeune homme. Celui qui connaissait le regard perçant du Steipeler tremblait ne serait-ce qu’à l’idée de croiser son regard.
Il s’est alors adressé au jeune homme: ‘’Est-ce que pendant le trajet qui t’a conduit jusqu’à Tel-Aviv tu as contrôlé ton envie de regarder des images indécentes ? Le jeune homme a balbutié. Le Steipeler a réitéré sa question. Et le jeune homme a répondu : ‘’Oui, j’ai eu des moments où j’ai pu contrôler mon regard pour ne pas regarder des choses interdites.’’ C’est alors que le Rav a répondu : ‘’Je n’exagère pas et je ne mens pas ! Je n’exagère pas et je ne mens pas ! SI j’avais les forces, je me serai levé devant une telle grandeur ! Le chemin de Bné Brak jusqu’à Tel-Aviv est de 35 minutes, à chaque fois, à chaque instant où tu as contrôlé ton regard, tu n’as fait pas moins que la Mitsva extraordinaire de craindre Hachem ton D. et d’aimer Hachem de toute ton âme et de tous tes moyens. Les fois où tu as trébuché, ok c’est normal, c’est la nature de l’homme. Mais à chaque fois que tu as contrôlé ton regard, tu as simplement réparé le passé et si c’est ainsi, tu n’as aucune raison de pleurer ! Chaque fois que tu t’es contrôlé, et chaque fois que tu te maitrises dans n’importe quel domaine touchant à la sainteté, chaque fois que tu as plié ta volonté pour la soumettre à la volonté du Saint-béni-soit-Il qui est de préserver nos yeux et notre sainteté, tu as atteint le niveau de Yossef Hatsadik ! Vraiment !’’ a-t-il répété en ces mots. Et le Steipeler a conclu en disant : ‘’Le plus important c’est le combat. Combattre sans cesse pour ne pas tomber.’’
Pour nous aussi les femmes avec la nouvelle technologie, nous avons des épreuves amères et difficiles et ‘’un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité’’.
La guerre d’aujourd’hui, la guerre de notre période c’est celle que nous menons au quotidien, celle que l’on mène pour maintenir la sainteté dans nos maisons. La guerre d’aujourd’hui c’est pour maintenir la pureté. Juste avant le Machia’h, nous luttons pour la sainteté.
Une fille d’Israël qui lutte pour protéger ses yeux, lutte pour sa propre sainteté, elle lutte pour sa génération, elle lutte pour sa maison, elle lutte pour ses enfants. S’il arrive qu’une fille d’Israël tombe, nous avons la réponse du Steipeler : le plus important c’est de continuer à se battre et ne pas se laisser abattre. Comment un homme ou une femme pourrait toujours parvenir à soumettre sa volonté à celle d’Hachem ? En ne se laissant jamais aller à la dépression mais toujours se relever et continuer à combattre !
Rivka Attali, Madrihat Cala en Israël : préparation des jeunes filles au mariage et conseillère conjugale 058.32.62.617