Je ne voulais pas te faire de la peine, c’est pourquoi je me suis retenu et je me suis tu.
Je pleuré la nuit dans mon coussin. Je suis brisé, j’ai crié sans voix. J’ai même cessé de manger pendant trois jours pour que tu aies le soin de m’interroger.
Que tu t’intéresses, que tu observes que tu t’assures, « tout va bien » ?
Cela fait déjà bien longtemps que mon sourire n’est plus le même. Il ne faut pas être un génie pour remarquer que quelque chose s’est passé. Il ne faut pas grand-chose pour réaliser que la personne à qui tu parles ne te regarde pas dans les yeux. Que j’ai vachement maigri, j’ai perdu quatre tailles dans mes vêtements. J’ai le teint pâle. Tu es la seule personne de qui j’attendais de l’aide mais c’est finalement venu de la part de la monitrice. Le lendemain, quand on m’a dénoncé à la police que j’ai des envies suicidaires-tu as entendue cela et tu n’as pas été surpris car tu savais que j’étais en difficulté. Seulement tu ne t’imaginais pas combien.
Je me tourne maintenant vers les amies, les filles, les femmes : ouvrez les yeux. Ce n’est pas compliqué. En revanche soyez vigilantes si vous remarquez qu’il y a une fille qui a vachement maigri, qui est étrangement calme, qui rêve beaucoup, qui s’endort en cours, qui en définitive montre des signes de détresse et est incapable de s’exprimer. Permettez-lui de se sentir bien, que tout est sous contrôle et qu’elle sera soutenue. Laissez-la s’exprimer.
De quelqu’un qui a bénéficié de cette aide juste avant qu’il soit trop tard.