Parachat Béréchit, Le regard de la Tora face à celui des hommes

« Que des corps lumineux apparaissent dans l’espace des cieux (…). Ils serviront de signes pour les saisons, pour les jours, pour les années. » (Béréchit 1,14)

« “Ils serviront de signes” – Lorsque les luminaires disparaissent [au moment d’une éclipse], c’est un mauvais signe pour le monde entier (…) » (Rachi 1,14). « “Ils serviront de luminaires” – ils auront aussi pour fonction d’éclairer le monde. » (Rachi verset 15)

Bat Mitzvah

A travers ces interprétations, le ‘Hafets ‘Hayim (dans son commentaire sur la Tora), nous fait remarquer combien le regard que l’homme porte sur le monde et sa manière d’appréhender l’essence des choses sont foncièrement différents de la conception de la Tora. A titre d’exemple, si nous interrogions un éminent scientifique, et que nous lui demandions quelle est selon lui la raison essentielle de la création du Soleil, sa réponse serait sans équivoque : dans la mesure où, à défaut de lumière et de chaleur, aucune vie ne saurait exister sur la surface du globe, on peut établir de manière incontestable que la fonction principale du Soleil est d’éclairer le monde et de le maintenir à une température viable. A ses yeux, l’astre solaire existe de toute évidence pour permettre à la vie de subsister sur terre, et toute autre fonction qu’on pourrait lui attribuer ne serait que marginale et secondaire.

Pourtant, la lecture de ce passage suggère, contre toute attente, que la réalité se trouve à l’exact opposé. En créant les corps célestes, parmi lesquels le Soleil, D.ieu voulut en réalité permettre aux hommes de connaître leur niveau spirituel ! En effet, comme le souligne ici Rachi, l’éclipse solaire constitue un signe négatif pour les nations du monde – et inversement, l’éclipse de l’astre de la nuit est de mauvais augure pour le peuple juif. C’est seulement en un second temps, après qu’ils fussent créés à cette fin, qu’un second rôle subsidiaire fut attribué aux astres, consistant notamment pour le Soleil à éclairer la surface de la Terre. Pour autant qu’elle s’avéra par la suite indispensable, cette seconde fonction reste néanmoins parfaitement marginale, comme le souligne distinctement Rachi dans son commentaire : « Ils auront aussi pour fonction d’éclairer le monde. »

A ce sujet, on peut évoquer une sentence que le ‘Hafets ‘Hayim formulait fréquemment : « Celui qui est animé de la vision de la Tora est en mesure de résoudre tous les problèmes au monde, dans leurs moindres détails » et ce, quels qu’en soient les enjeux (Maassé LaMélekh). Toutefois, précisait ce grand maître, pour être à la hauteur de cette ambition, cette conception du monde devra nécessairement être sans faille et jamais altérée par des influences étrangères. En effet, les idées largement admises, véhiculées et galvaudées notamment par les médias, influent inévitablement sur le regard des hommes et ont tendance à corrompre la réalité.Or, l’enchevêtrement d’une analyse authentique – inspirée par la vision de la Tora – et celle de telles idées reçues, entraîne fatalement une confusion dans l’esprit de l’homme, et l’empêche de discerner la vérité profonde que recèlent les éléments du monde.

Cet extrait est issu du livre « Lekah Tov » publié par les éditions Jérusalem Publications, avec leur aimable autorisation. Tous droits réservés.

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