Mishpatim

Parachat Michpatim

Pourquoi la Torah a-t-elle choisi d’énumérer les lois en commençant par celles de l’esclave juif (‘’Eved Ivri) ? Et en quoi la compassion est-elle tellement importante, pour que nos Sages l’aient citée parmi les trois qualités qui caractérisent le peuple d’Israël ?
Du Rav ‘Hen Ovadia
 
Le Gaon Rav Eliahou Hacohen d’Izmir explique dans son livre ‘’Mégalé Tsfounot’’ que la morale à tirer de l’esclave juif est qu’il faut avoir pitié de tout homme, même s’il est bas et s’il s’agit d’un voleur, vendu en esclave pour ne pouvoir restituer son vol. Nos Sages vont jusqu’à dire que ‘’celui qui acquiert un esclave juif est comparable à celui qui acquiert un maître’’ (Kiddouchin 22, 1), tant le maître doit se préoccuper du bien-être de l’esclave. Le Rambam écrit dans son livre ‘’le guide des égarés’’ (Vol 3 chapitre 39) : ‘’Toutes les Mitswoths qui sont données à propos de l’esclave juif traitent de pitié, compassion et  indulgence envers les pauvres’’.

C’est aussi par miséricorde que la Torah nous ordonne d’affranchir l’esclave non-juif (kénaani) auquel le maître aurait causé la perte d’un membre, même s’il ne s’agit que d’une dent. On apprend de cette loi qu’il est interdit de livrer un homme à l’ennemi duquel il fuit, et qu’il faut s’appliquer à aider celui qui nous sollicite. Plus que cela, on doit s’efforcer de résoudre ses problèmes et de ne pas l’attrister par des paroles blessantes. C’est ce qui est dit : ‘’Il s’installera chez toi, là où il le voudra, et tu ne le lèseras pas’’.

Notons que cette obligation concerne l’homme le plus bas qui soit, puisqu’il s’agit d’un esclave. Il faudra donc a fortiori se comporter de cette façon lorsqu’il s’agit d’un homme honorable qui implore un soutien.

C’est la raison pour laquelle la Torah a commencé par les lois de l’esclave juif, parce que le maître acquiert de cette façon une sensibilité particulière aux douleurs de l’autre, et cela l’aide ensuite à accomplir les autres Mitswoths de la Torah, puisque beaucoup d’entre elles font intervenir la compassion.

Celui qui est miséricordieux ne frappe pas, et encore moins ses propres parents, il ne témoigne pas à faux, il ne convoitise pas le bien de son prochain, il s’efforce de rendre à l’autre ce qu’il a perdu, etc. Savoir prendre l’autre en considération est très important, et nos Sages nous enseignent à ce propos : ‘’Ce que tu n’aimes pas qu’on te fasse, ne le fais pas à ton prochain, c’est une règle d’or de la Torah’’. C’est l’une des qualités qui caractérisent le peuple d’Israël.

Rabbi ‘Haïm Faladji rapporte une histoire incroyable dans son livre ‘’Tokha’hat ‘Haïm’’ (Chemot page 73). Un homme simple et droit vivait à Izmir, en Turquie. Il quitta ce monde et vint en rêve à Rav Faladji un mois plus tard. Dans le rêve, ce juif semblait joyeux et il était paré de somptueux vêtements. Lorsque Rav Faladji lui demanda, toujours dans le rêve, ce qui lui avait valu de tels honneurs dans le monde futur, il donna cette réponse étonnante : ‘’j’ai mérité le monde futur parce que je m’adressais à mes serviteurs avec respect et miséricorde, sans rendre leur fardeau trop lourd’’.
 

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