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Pour deux petits centimètres de tissu…

Malki sort pour s’acheter un vêtement neuf pour la fête. Une des enseignes lui fait bonne impression : un panneau joliment rédigé annonce une réduction de 50% sur chaque article !
Elle entre et se met à essayer des tailleurs et des robes.
Malki était tout bonnement enchantée du style et du prix.
Demain matin, elle fera sûrement la bénédiction : « qui habille les gens dénudés », avec une ferveur toute particulière ; ce vêtement neuf la remplit de joie.
Elle le retire du cintre, son cœur battant la chamade, en sachant qu’il lui ira à merveille.
Elle l’essaye une dernière fois et s’admire devant le grand miroir du magasin.
C’est parfait, pense-t-elle, avec un sourire de satisfaction…
Puis, un instant d’hésitation…
La jupe n’est-elle pas à la limite de ce qui est permis, ou est-ce une idée qu’elle se fait ?
La vendeuse la complimente :
« Vous êtes si ravissante ! Regardez comme la couleur de l’ensemble reflète celle de vos yeux ! Vous avez sûrement remarqué que le prix est dérisoire pour ce vêtement de marque, qui en vaut le double ! Vous n’aviez même pas besoin de l’essayer, on voit tout de suite qu’il est fait pour vous. Je vous l’emballe ! »
« Encore un petit instant, la longueur de la jupe me semble problématique », l’arrête Malki dans sa plaidoirie.
La vendeuse recule un peu et vérifie :
« Non, elle couvre largement les genoux », la rassure-t-elle.
« Je préfère cependant être sûre que c’est en accord avec la halakha », surenchérit Malki.
« D’accord ! » sourit la vendeuse.
Elle sait parfaitement que sa cliente ne passera pas à côté d’une aussi bonne occasion.
Elle s’empresse de chercher le mètre. La vendeuse et Malki, le souffle coupé, espèrent silencieusement que tout est dans les normes.
Finalement, elle se redresse, avec une mine réjouie.
« Parfait ! La jupe n’a que deux centimètres de moins que celle que vous portez ! » déclare-t-elle d’un ton triomphant.
« Merci pour tous vos efforts », répond Malki catégoriquement, « mais je n’achèterais pas un vêtement, qui ne répond pas aux normes requises par la loi, même s’il ne s’agit que de deux malheureux centimètres. »

Elle remet l’ensemble à sa place et quitte le magasin, laissant derrière elle, une vendeuse hébétée, avec un mètre de couturière, à la main.
La vendeuse a raté une vente mais elle a gagné un sentiment d’estime envers une femme juive, qui s’est montrée fidèle aux lois de la Torah, sans aucun compromis.
 
La pudeur est ce qui préserve notre bien le plus précieux. Notre mission est d’apprécier ce bien à sa juste valeur, pour avoir la volonté nécessaire de résister à la société environnante.
Le ‘Hafets ‘Haϊm, zatsal, avait l’habitude de dire : « La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre, mais ceci est vrai quand des vents forts ne se mettent pas à souffler, à l’extérieur. Aujourd’hui, pour nous tous, ils soufflent très violemment. »
Il est essentiel de saisir l’impact de la moindre déviation et de comprendre jusqu’où peut nous mener le fait de fermer les yeux sur deux petits centimètres de tissu ?

C’est un moment critique, émouvant mais très tendu, sur la piste de décollage. La fusée est sur le point du départ, le compte à rebours commence…
« 10… 9… 8… 7… »
L’attente et les espérances sont palpables…
« 4… 3… 2… »
Soudain, à cette seconde si décisive, le compte s’arrête. Tout est annulé !
Après toutes ces préparations de longue haleine, ces mises à jour, la fusée ne sera pas projetée sur Mars.
« Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qui s’est déréglé ? » C’est la question qui se lit sur tous les visages.
Les scientifiques s’empressent de donner la raison :
« La fusée se trouve dans une position qui comprend une déviation d’un millionième de centimètre. Il était impossible de faire autrement que d’annuler son envoi ! »
Les néophytes interrogent l’équipe des techniciens :
« Avez-vous perdu la raison ?  Vous annulez l’envoi d’une fusée, pour une si petite distance, alors que cela va coûter à l’État plus de 27 millions de dollars ! C’est gaspiller l’argent du contribuable ! »
Les scientifiques, devant ces arguments insensés, haussent les épaules et s’exclament :
« Vous n’êtes pas du métier, vous ne connaissez même pas les rudiments de l’astronomie, vous ne pouvez pas comprendre.
Si on avait envoyé la fusée, sans tenir compte de cette déviation, découverte au dernier moment, elle ne serait pas arrivée à destination.
Elle aurait atterri sur une autre constellation que Mars ! Une déviation d’un millionième de centimètre au début du parcours, aussi minime soit-elle, signifie à la fin, une déviation phénoménale. »

Nous devons être conscients des dangers de chaque déviation, si minime soit-elle.
Céder pour deux centimètres de long, découvrir un tant soit peu le coude ou le genou, paraît dérisoire, mais en fait, cet acte peut nuire plus que de raison.
Franchir les limites fixées par la halakha est grave en soi.
Au fil du temps, cette infraction prend des proportions démesurées.
De nombreux membres du peuple juif ont été victimes de cette légère entorse.
Par voie de conséquence, on assiste à une dislocation des familles et à une recrudescence des mariages mixtes.
Et tout a commencé par un simple compromis !
Deux centimètres qui deviennent quatre, six, huit… qui finissent par des infractions dans d’autres domaines, qui sont difficilement rattrapables.
Cette prise de conscience des dangers nous permet de gagner du terrain dans la guerre, menée contre l’environnement.
Apprendre à éviter de tomber dans les pièges est un moyen supplémentaire.
À cette fin, D. nous a révélé le secret : «Seulement, préserve-toi et préserve beaucoup ton âme… » (Deutéronome 4, 9)
Le Rav Chimchon Raphaël Hirsch, zatsal, explique le sens littéral du verset : Il faut s’éloigner des influences étrangères car elles chassent les paroles de Torah de notre cœur.

Extrait tiré du livre ''La princesse d'Israël'' du Rav et de la Rabbanite Téhila Abramov. Pour vous procurer le livre rendez-vous sur le site : www.jewishfamily.org
 

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