Pureté Familiale :
“Ressentiez-vous de l'amour envers votre enfant qui s'est noyé ?” demandait la Rabanit. “Evidemment”, répondait la Maman.
Pendant 3 ans depuis que son fils s'était noyé Meital vivait traumatisée, elle ne pouvait pas se tremper au Mikvé car elle avait toujours devant ses yeux l'image de son fils en train de se noyer. Quelle fut la phrase qui lui changeait la vie ? Une histoire particulièrement émouvante.
Meital représentait une véritable énigme pour les Rabaniths de l'organisme Mitkhabrot. Une fois tous les quelques temps elle se tournait vers l'organisme – de sa propre initiative – et elle racontait qu'elle désirait accomplir les lois de la pureté familiale, elle faisait preuve de nombreuses connaissances dans le sujet, mais chaque fois qu'on essayait d'avancer vers la pratique des choses elle disparaissait tout d'un coup, comme si que la terre l'avait engloutie… Ce scénario se répétait tous les quelques mois et étonnait tout le monde.
Une des Rabaniths décida de l'inviter pour une discussion en tête à tête. Il était temps de faire connaissance après tant de coups de fils. Mais Meital n'était pas prête. Elle reportait le rendez-vous d'une semaine puis de deux semaines, une fois elle avait la fête de sa fille au Gan puis une autre fois elle n'était pas dans le coin etc… Puis un beau jour elle surprit tout le monde en téléphonant et demandant si elle pouvait passer.
“Depuis la noyade de mon fils je ne suis plus capable de voir de l'eau.”
Si tout ce qui tournait autour de Meital avait toujours était empreint de mystère, quand elle arrivât les questions ne firent que redoubler. Meital s'avérait être très coquette et vivace. Elle s'habillait modestement et se couvrait la tête, elle racontait habiter dans un des quartiers religieux du pays.
“Je sais que vous êtes toutes surprises” dit-elle avec la voix que toutes connaissaient de téléphone, je viens d'une famille traditionnelle voire même religieuse. Depuis mon mariage j'ai toujours observé les lois de la pureté familiale dans les moindres détails mais il y a de cela 3 ans…
La voix de Meital se mit à trembler. “Les dernières années cela a été plus dur pour moi et à vrai dire ce n'est pas seulement difficile mais je ne suis pas du tout parti au bain rituel.” Elle finissait dans un murmure.
Un silence s'installait dans la pièce mais Meital continuait : “Tout a commencé quand mon fils de 6 ans s'est noyé dans la mère. C'était devant mes yeux, nous étions tous sur la plage. Mon mari a sauté pour le sauver mais ça n'a pas réussi, le courant l'avait emporté et quand les secours sont arrivés et l'ont tiré de l'eau nous avons tout de suite compris qu'il n'y avait plus rien à faire.”
Un silence remplissait la pièce mais Meital continuât son récit. “Trois années se sont écoulées durant lesquelles nous nous sommes remis tant bien que mal. Nous nous sommes dits qu'il était impératif de se remettre ne serait-ce que pour les autres enfants. Nous avons fait beaucoup de choses pour l'élévation de son âme, entres autres nous avons offert un Sefer Tora. Mais tout ce qui tourne autour du bain rituel m'est extrêmement difficile. Je suis tout simplement incapable. Tous les mois je suis prise de panique. Je prends la décision de me tremper mais je suis incapable de voir devant moi des grandes quantités d'eau. Cela me fait revivre d'un coup notre tragédie.”
Avant que quiconque ne lui pose cette question évidente Meital y répond : “J'ai consulté une psychologue et une grande variété de conseillers. J'ai compris que je souffrais de post traumatisme. Je suis très consciente de ce qui se passe avec moi mais je n'arrive pas à me contrôler. Peut-être auriez-vous un moyen de m'aider ?”
Faites-le pour son âme.
“L'émotion qui transcendait la pièce est difficile à décrire”, raconte une des Rabaniths. C'était impressionnant de rencontrer cette dame qui avait enduré une tragédie d'une telle ampleur et pour qui la chose la plus importante était de mériter d'accomplir les lois de la pureté familiale comme il se doit.
“Malheureusement nous n'avions pas vraiment d'outils susceptibles à l'aider, mais nous avons quand même révisé les lois en détails et essayer de la renforcer mais au-delà de cela il n'y avait pas grand-chose à faire”.
Quelques secondes avant que Meital ne quitte la pièce la Rabanit a senti qu'Hachem lui mettait les mots dans la bouche. “Meital ma chérie, nous ne sommes ni psychologues ni rien mais permettez-moi de vous poser une question”, la Rabanit fait une pause pour nous dire qu'elle avait dû prendre son courage à 2 mains pour poser sa question à la maman qui se tenait devant elle. “Aimiez-vous votre fils ? ” demandait la Rabanit.
“Evidemment”, répondit-elle quelque peu surprise, “nous étions très attachés”.
“Alors si vous l'aimiez tant, vous nous avez-vous-même raconté combien de choses vous aviez fait pour l'élévation de son âme, peut être voudriez-vous prendre sur vous encore autre chose pour l'élévation de son âme ? Prenons ensemble la décision que quand vous vous trempez ce n'est pas seulement pour accomplir une mitsva mais aussi pour l'élévation de l'âme de votre enfant que vous aimiez tant”.
Meital se tut plongée dans ses pensées. Notre entretien s'achevait dans le silence.
“Nous n'avions plus de nouvelles de Meital pendant un an. Mais dernièrement exactement un an après notre rencontre Meital nous a téléphoné pour nous annoncer qu'elle venait d'avoir eu un petit garçon et qu'il était né dans la pureté et la sainteté. Elle n'en avait pas besoin d'y rajouter”.