« Ne vous tournez pas vers les idoles » (Vayiqra 19,4)
« Il est stipulé explicitement dans le Sifra que le simple fait de porter son regard sur les idoles est aussi interdit. […] Cette défense a pour objet d’éviter qu’on se laisse entraîner par leurs croyances, comme l’ont expliqué nos Sages. De plus, elle nous invite à ne pas perdre notre temps dans des futilités, car l’homme a été créé uniquement pour se consacrer au service du Créateur. » (Séfer Ha’Hinoukh mitsva 213)
D’où vient cette tendance qu’ont les gens à aimer bavarder de choses et d’autres, alors que le corps n’en tire aucune satisfaction ? Cette question, que pose rav Alexander Moché Lapidot (Divré Emet), s’accentue encore davantage au constat que souvent, après avoir eu ce genre de conversations et surtout après avoir médit ou colporté, les hommes regrettent aussitôt amèrement de s’être laissé aller de la sorte. Ils s’en veulent alors terriblement de n’avoir pas su garder leur langue, et d’avoir engendré un mal qui les accompagnera durant toute leur existence.L’explication de ce phénomène apparaît dans un enseignement du Gaon de Vilna, cité dans le Even Chléma (chap.7,6) :
« Toute action qu’un homme réalise lui octroie une force qui vient du Ciel. Cette énergie ne trouve de repos que lorsque son auteur reproduit par la suite des actes similaires. C’est seulement alors que ces forces trouvent un équilibre, que ce soit par l’accomplissement d’une mitsva ou en perpétrant une faute. Ceci explique ce que disent nos Sages : “Une mitsva entraîne une autre mitsva, et une faute entraîne une autre faute“ (Pirqé Avot 4). Plus la mitsva ou la faute accomplie est de qualité, plus l’attrait exercé par la force de pureté – ou d’impureté – consécutive sera importante. A cet égard, l’étude désintéressée de la Tora, qui constitue la plus grande des mitsvot, suscite une prodigieuse dynamique de sainteté. Inversement, les propos futiles et la moquerie – qui sont l’inverse de la Tora et qui représentent les fautes les plus graves – génèrent une force d’impureté dont l’influence est immense. Le plaisir que l’on dégage de ces attitudes est supérieur à celui de toutes les autres fautes. »
Lorsque le mauvais penchant m’incite à perdre mon temps dans de vains bavardages, témoigne l’auteur du Divré Emet, je me remémore ce qu’a déclaré ‘Hana à Nathan Tsoutsita, quand il tenta de la séduire (comme le rapporte le Midrach) : « Un plaisir éphémère vaut-il la peine de perdre tout un monde – le Monde de l’éternité ? » Je me ressaisis alors en me tenant les mêmes propos : « La satisfaction d’entendre les actualités et autres nouvelles vaut-elle la peine de renoncer à l’étude de la Tora ? » Et sans hésiter, je retourne sur-le-champ me plonger dans ma Guémara…
Cet extrait est issu du livre « Lekah Tov » publié par les éditions Jérusalem Publications, avec leur aimable autorisation. Tous droits réservés.