Qu’a fait le Rav Grossman dans un couvent, coiffé d’une perruque et portant un jeans ?

Dans une colonne publiée par le journal israélien «Bakehila» ce week-end, Rav Yitzhak David Grossman, directeur des institutions Migdal Or, a raconté une histoire remarquable sur le sauvetage d'un garçon pris dans le filet d'un missionnaire.

Pendant les dix Jours de pénitence, raconte le Rav, un juif honorable est venu chez moi pleurant et sanglotant. Son petit-fils, dont les parents habitent en Europe avait été envoyé en Israël pout y faire des études. Mais il s'est trouvé qu'il a loué un appartement en colocation avec un missionnaire. Cette personne l'a convaincu de déménager au couvent de Deir Hanna pour y apprendre le christianisme. « Comment prier devant mon Créateur à Yom Kippour alors que mon petit-fils se trouve dans un couvent ? »

Deir Hanna est une ville musulmane, au bout de laquelle, sur une colline, se dresse un couvent. Rav Grossman, que les larmes du grand-père ont profondément ému, a rencontré le chef du village et lui a demandé son aide pour entrer au monastère. Le chef du village lui a répondu que son fils était responsable de la fourniture des denrées alimentaires au couvent, et qu'il pouvait le conduire au sommet de la colline.
Pour éviter que son apparence ne trahisse son identité, Rav Grossman s'est coiffé d'une perruque et a revêtu un jeans. « Je suis monté sur le tracteur, à côté du pain et des légumes, en chemin vers le couvent. »
Les résidents du couvent pensaient qu'une nouvelle recrue voulait les rejoindre et l'ont laissé passer sans difficulté. Rav Grossman a rapidement repéré le jeune européen, et lui a demandé de discuter en toute discrétion. Entrés dans la pièce à côté, il a enlevé sa perruque, à la grande surprise du garçon, «Rav Grossman ? Que fais-tu ici ? » s’est écrié le jeune. 

« Et toi, que fais-tu ici ? » lui a répondu le Rav. Ton grand-père, rescapé de la Shoa, survivant des camps, ne peut pas se consoler du mal que tu lui causes. « Le jeune homme a commencé à pleurer en se plaignant sur sa famille qui s’était très mal comportée avec lui. Mais Rav Grossman insiste : « Je te comprends, mais tu es allé trop loin. Dans deux jours c'est Yom Kippour. Comment peux-tu rester ici cette sainte journée ? »
Alors qu'il essayait de persuader le garçon de venir au moins pour Yom Kippour à Migdal HaEmek, le jeune lui a répondu: « Je mangerai le jour de Yom Kippour. »
Et le Rav de répondre « j'ai un réfrigérateur plein de bonnes choses. Juste viens ».

Le jeune n'a rien promis. Rav Grossman a pris congé de lui en le saluant chaleureusement avant de le quitter pour retourner au tracteur qui l'attendait à l'extérieur.

«Le soir de Yom Kippour j'étais très nerveux et je voulais savoir si le petit-fils perdu reviendrait», raconte la Rav. «Avec un sentiment très lourd, je suis descendu pour la prière de Kol Nidrei. Le jeune n'est pas venu… »
Dès la sortie du jeune, j'ai reçu un appel ému du grand-père. A l'entrée du jour saint,  le petit-fils était soudainement apparu dans la maison de son grand-père plein de remords.

De nombreuses années plus tard, alors qu'il est rentré prier Minha dans une synagogue de Monsey aux Etats-Unis, un étudiant de la yechiva locale s'est penché vers Rav Grossman et en souriant il lui chuchota « Rav Grossman, où est la perruque ? »
 

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