« Si vous suivez mes préceptes » (Vayikra 26, 3)
Même ceux qui maintiennent un contact permanent et quotidien avec des personnes qui font techouva, sont parfois émus quand ils entendent des histoires qui montrent la Providence Divine particulière pour les juifs qui veulent se repentir. L'événement extraordinaire qui suit, m'a été raconté par un des meilleurs avrekhim* de mon quartier qui a du malheureusement passer de longues heures au chevet de son bébé, à l'hôpital.
Sur le lit mitoyen était couché un très jeune enfant d'une famille laïque dans une situation critique, ses parents accablés recherchaient du soutien en ces moments tourmentés. C'est ainsi que la conversation s'est engagée entre les deux couples, l'un ultra-orthodoxe de la ville de Bnei-Brak, l'autre de Kyriat Ono. Le premier, essayait par tous les moyens de renforcer la foi de ses frères de détresse et de les convaincre que tout est entre les mains du Tout-Puissant et que c'est Sa volonté qui déciderait du sort de l'enfant.
À un moment donné, le père du malade a ressenti une envie de repentir. C'était après une longue conversation dans les petites heures de la nuit au cours de laquelle l'avrekh avait investi toutes ses forces et son énergie pour convaincre le juif assis à ses côtés qu'il n'y avait pas d'autre voie que celle de la Torah.
Le sujet débattu était l'assiduité des étudiants en yechiva. L'avrekh, Chemouel K. assurait son interlocuteur du zèle incroyable fourni par ces étudiants de jour comme de nuit pour étudier les textes Divins.
L'avrekh s'est tu un instant
Les deux hommes parlaient longuement depuis un long moment et un lourd silence a fini par s'installer entre eux. On n'entendait que les pas des infirmières autour des lits des patients.
Soudain, le père laïc dit à son interlocuteur d'un ton non équivoque : est-ce qu'à l'instant présent je pourrais voir des élèves étudier la Torah dans ces heures très tardives ? Je te promets que si c'est le cas et que tu me montres une yechiva dans laquelle dix élèves sont penchés sur des textes du Talmud, je rejoindrais de suite les chemins de la Torah !
Il était deux heures du matin, l'avrekh hésitait et ne savait pas quoi répondre. Peut-être qu'il lui serait impossible de satisfaire cet homme et que toute la conversation s'avèrerait vaine… Finalement, il se ressaisit en se disant qu'après avoir fait tout son possible il valait mieux s'en remettre à D.ieu…
Quelques minutes plus tard, les deux hommes étaient dans une voiture. Direction, la yeshiva Ponioviezh à Bnei Brak. En chemin, l'avrekh s'évertua à «réchauffer» le cœur de son compagnon, au cas où…
Ils ouvrirent la porte de la salle d'études…
Combien d'élèves étudiaient à ce moment ? Devinez ! Vous ne trouverez pas.
Les médecins étaient stupéfaits
Plus de cinquante personnes étudiaient la Torah captivés par les textes du talmud.
Le juif est resté pétrifié. Quelques minutes s'écoulèrent avant qu'il ne puisse dire un mot. Il contemplait deux jeunes gens qui faisaient des allées et venues dans la salle tout en répétant les explications des tossaphistes. L'ardeur et la passion qu'ils montraient à comprendre les paroles de ces Sages lui paraissaient extraordinaires.
Ils ne reçoivent pas d'argent. Quel est le bénéfice qu'ils tirent de leur étude ?
Il ne prononça que trois mois en quittant la yechiva, “je fais techouva”.
De retour au chevet de son fils malade, il est resté très tourmenté par l'expérience qu'il avait vécu cette nuit-là, il est devenu un autre homme.
La fin de l'histoire est encore plus émouvante. Quelques heures seulement après le retour du père, l'état de son enfant s'est nettement amélioré. Le garçon qui était dans un état critique est subitement revenu à la vie, alors que les médecins ne lui donnaient pas beaucoup de chances. Quarante-huit heures plus tard, l'enfant a miraculeusement été renvoyé à son domicile en bonne santé…
*Avrekh : étudiant qui se consacre à plein temps à l’étude de la Torah, généralement pour une subvention très faible