En toile de fond, des violons qui jouent la mélodie : « Kol sassone vékol sim’ha », et les jeunes fiancés avancent vers le dais nuptial, l’espoir vrillé au corps, convaincus de vivre heureux durant de longues années.
C’est la vision la plus communément admise de la vie de couple : « bonheur et prospérité à tout jamais », avec pour conjoints des êtres parfaits, capables de gérer leur vie, sans écueil.
En fait, pourquoi pas ? En rédigeant les conditions du mariage, les divergences d’avis et les problèmes ont forcement été aplanis ! Le fiancé et la fiancée se connaissent, ils s’entendront sûrement à merveille ! Qui imaginerait être surpris après les festivités ?
Pourtant, les statistiques parlent d’elles-mêmes et dépeignent une toute autre réalité.
Il est impossible de connaître toutes les facettes d’un individu avant le mariage. En général, il se présente sous son meilleur jour, et ce n’est qu’après que sa véritable identité se dévoile.
L’euphorie de la cérémonie passée, les conjoints risquent de se méprendre en pensant qu’ils ont épousé une autre personne.
De plus, les liens du mariage ne sont pas les liens du sang.
Nous avons tendance à pardonner et à nous montrer plus patients envers nos proches parents. Même si des tensions apparaissent quelquefois, le lien de parenté reste indestructible.
Par contre, la relation entre les conjoints ne sera pas forcément éternelle. Ce qui les unit, c’est la kétouba – le contrat de mariage, la bague de fiançailles et rien de plus !
La Torah nous propose une image du mariage.
Après la création de la femme, l’Éternel dit : « Et ils seront une seule chair ».
Les commentateurs expliquent le sens de ce verset : les deux conjoints doivent se mettre au diapason, pour accommoder leurs volontés respectives.
On raconte à propos du juste de Jérusalem, le Rav Arié Lévine, une anecdote qui concrétise parfaitement ce que la Torah préconise.
Un jour, le Rav accompagna son épouse chez le médecin et entra dans la salle où il recevait ses patients. Le docteur, étonné, lui en demanda la raison. Le Rav Lévine lui expliqua gentiment : « Nous sommes venus, car nous avons mal au pied de ma femme. »
Le mariage, selon la Torah, ne s’arrête pas à un simple accord administratif. Il doit permettre la réunion de « deux moitiés » d’âmes, pour former « un tout ».
Extrait tiré du livre ''Notre famille, notre force : construire un foyer juif'' du Rav et de la Rabbanite Téhila Abramov. Pour vous procurer le livre rendez-vous sur le site : www.jewishfamily.org