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Rav Zamir Cohen : La couronne de la royauté

L’un des éléments qui constituait les vêtements du Cohen Gadol était le Tsits –plaque frontale-, la sainte couronne que celui-ci portait lors de son service dans le Tabernacle et dans le Temple. Le Tsits était un objet emprunt d’une sainteté extrême qui captait la lumière divine grâce au nom divin gravé à l’intérieur. Le Tsits permet au Cohen Gadol de recevoir cette sainteté lors de son service laquelle influait également sur le peuple dans son ensemble. Le Tsits était placé justement sur la tête qui est l’endroit où l’âme réside et où la pensée de l’homme prend sa source (contrairement au cœur qui est la résidence du souffle divin et source des sentiments de l’homme).

On pense à tort que le Tsits du Cohen Gadol est plus important que les Téfiline. Or, dans le Talmud (Chabbat 12a) il est rapporté que la sainteté des Téfiline est plus importante que celle du Tsits du Cohen ! Pour quelle raison ? Car dans les Téfiline, le nom d’Hachem est mentionné beaucoup plus de fois que dans le Tsits (où il n’apparait qu’une seule fois). Cela signifie que la sainteté ne se mesure pas  selon l’impression extérieure que nous donne l’objet mais bien selon la vérité incrustée à l’intérieur.

Les Téfiline sont tels une couronne sur la tête de chaque juif et permettent de mettre en exergue ses qualités de fils du roi, et quel roi ! Le Roi du monde ! Ce sont les Téfiline qui permettent un lien et une connexion avec  notre Créateur. Le Tsits quant à lui est encore un signe pour distinguer l’élu parmi les fils du roi : le Cohen Gadol.

A présent, tentons de comprendre le sens de la Mitsva des Téfiline. Au moment où les Téfiline sont posés sur nous, il nous est défendu de penser à d’autres choses qu’à cette Mitsva. Nous nous devons de rester concentrés et nos pensées doivent absolument rester pures. C’est l’une des seules Mitsvot où il nous est ainsi demandé de contrôler nos pensées. En effet, pour la Mitsva de la Soucca ou du Tsitsit par exemple cela n’est pas spécifié. En passant par le centre de nos pensées (le cerveau), l’essence même des Téfiline permet de connecter notre Néchama. Ainsi, ne serait-ce qu’une légère pensée étrangère nous déconnecte de ce lien extraordinaire avec Hachem.

Pour quelle raison justement trouve-t-on dans la Mitsva des Téfiline une telle connexion si puissante avec Hachem ? La lumière divine est contenue dans les lettres saintes, les mots et les Noms mentionnés dans la Torah (voir introduction Responsa Nezer Cohen). Dans les Téfiline, on trouve quatre passages où est également enfouie cette lumière divine. Ainsi l’homme, en posant les Téfiline sur le bras et sur la tête, cette même lumière divine contenue dans les Téfiline pénètre dans le cœur et dans le cerveau. C’est ainsi que le juif s’élève et se sanctifie à cet instant précis, se relie à son Créateur et reçoit Sa lumière.
Cette sainteté permet à l’âme du juif d’être éclairée, purifiée et d’être prête à atteindre des niveaux élevés dans le monde futur. Cette mise des Téfline permet à l’âme juive de s’élever et parvenir ainsi à acquérir des niveaux de sainteté qui lui permettront, à la fin de sa vie de pénétrer dans des endroits extrêmement saints dans le monde futur. Sans cette Mitsva de Téfiline ces portes se trouveraient fermées car l’âme ne pourrait pas tenir face à cette expression de tant de pureté et de sainteté. En revanche, même le juif le plus simple qui aurait réalisé la Mitsva de Téfiline se verrait ouvrir des portes qu’un autre homme qui était, dans ce monde, respecté et honoré se verrait en refuser l’entrée.

Dans la façon même de mettre les Téfiline, il existe une raison profonde à chaque action. La lanière de cuir retombant sur le côté droit représente le summum de la bonté et la lanière retombant sur le côté gauche représente la puissance divine c'est-à-dire la qualité de vérité, soit ce qui doit revenir à l’homme selon la stricte justice. Néanmoins, la lanière retombant du côté droit doit être plus longue que celle de gauche afin que la bonté d’Hachem soit plus importante pour celui qui porte les Téfiline. Ces lanières sont comme un conduit faisant passer la lumière des mondes supérieurs (la tête) vers les mondes inférieurs (le corps). Après avoir attaché les Téfiline du bras face au cœur on réalise sept tours correspondants aux sept cieux par lesquels l’abondance spirituelle descend vers l’homme, étape par étape.

Toutes ces significations viennent s’ajouter à l’énorme lumière spirituelle dont bénéficient le cœur et le cerveau de celui qui porte les Téfiline chaque jour. Un tel homme pourra atteindre des objectifs plus élevés dans son étude, réussira mieux dans son travail, et même lorsqu’il voudra se mettre en colère il parviendra mieux à se maitriser, son cœur et son cerveau ayant reçu une lumière spirituelle très importante (voir La Révolution –tome 1, les Téfiline).

Ces quelques éclairages que nous avons apportés ici sur cette Mitsva exceptionnelle ne sont qu’une partie infime de tous les bienfaits générés par cette Mitsva et, dans cette optique, l’homme guettera chaque jour avec impatience l’arrivée des premières lueurs du matin afin de pouvoir mériter de réaliser cette merveilleuse Mitsva. Bien entendu, nous devons évidemment accomplir la Mitsva avec des Téfiline ayant été certifiés comme Cachères, sans quoi leur effet serait totalement annulé. La chose ressemble à un moteur électrique très puissant dont un seul fil est manquant ou abimé et sans lequel il ne peut fonctionner.
A nous donc de prêter une grande attention à cette Mitsva de la mise des Téfiline chaque jour, avec amour et joie, de les faire vérifier de temps en temps comme nous l’indique la Halakha afin de ne perdre en aucune manière cette abondance divine journalière.

Chabbat Chalom
 

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