Dans notre Paracha, la Torah nous dit au sujet d’Aharon le Cohen : ‘’Ils voyagèrent depuis Kadech et toute l’assemblée des enfants d’Israël arriva à Hor HaAr. Hachem parla à Moché et à Aharon à Hor HaAr, à la frontière des terres d’Edom, en disant : ‘’Aharon doit rejoindre son peuple (ses pères)’’ (Bamidbar 20, 22-24).
Les mots ‘’à la frontière des terres d’Edom’’ paraissent, a priori, placées au mauvais endroit. Si la Torah avait voulu nous préciser où se trouve exactement l’emplacement de cette montagne Hor HaAr, elle aurait placé cette précision après ‘’l’assemblée des enfants d’Israël arriva à Hor HaAr’’. Pourquoi donc la Torah a-t-elle écrit cela tout proche de l’annonce de la mort imminente d’Aharon le grand prêtre ? Et Rachi de nous expliquer : ‘’Du fait que les enfants d’Israël se sont rapprochés (des terres) d’Essav le mécréant, ils accomplirent de mauvaises actions. Et c’est ainsi que dit le prophète au roi Yéhochafat : ‘’En te liant avec Ahazyahou, Hachem a rendu tes actes débauchés’’ (Divré Hayamim 2, 20, 37).
L’emplacement de ces mots a donc un objectif bien précis : nous enseigner que c’est précisément cela qui a causé le décès d’Aharon ! Le mérite du Juste, du Tsadik protège la génération mais la génération quant à elle, doit aussi être apte à ce que le Tsadik continue de demeurer en son sein. Si, D. préserve, le peuple d’Israël se mêle aux nations étrangères et adopte leur culture et leurs habitudes, il entraîne ainsi le départ du Tsadik de ce monde et perd ainsi sa protection.
Nos Sages nous enseignent que le fait même d’avoir un voisin mécréant, même si nous ne le fréquentons pas, nous cause de grands dommages, même si nous-mêmes restons de bonnes personnes. La seule présence de ce mauvais voisin influe sur notre personne et sur notre entourage. Comme il est dit dans le traité Souccah (56b) : ‘’Malheur au mécréant – malheur à son voisin. Heureux soit le Juste –Heureux soit son voisin’’.
De même, lorsque l’on découvrait la Tsaraat (tâches ressemblant à la lèpre) sur les murs du médisant, le mur commun avec son voisin devait également être détruit car il était aussi touché par la faute.
En lisant ces lignes, chacun de nous prêtera un peu plus attention aux personnes qui nous entourent et habitent tout près.
Or, dans notre génération nous devons regarder beaucoup plus en profondeur. Vérifions-nous assez si nous ne faisons pas entrer chez nous ‘’de mauvais voisins’’, des personnalités et des contenus douteux sous couvert des nouveaux moyens de communication ? En outre, il ne s’agit ici même plus de voisins mais bien de ‘’colocataires’’, dans notre propre maison, qui nous font perdre la sainteté de notre foyer, la lumière divine, la protection ainsi que l’abondance qui aurait dû se déverser sur nous. Comme nous l’avons vu, le simple fait que les enfants d’Israël se soient approchés des frontières d’Edom et que certains aient adopté quelques uns de leurs comportements, a été suffisant pour causer la mort d’Aharon ! Qu’en est-il alors si nous faisons entrer Edom à l’intérieur même de nos maisons, si nous laissons Edom pénétrer notre âme et l’âme de nos enfants ?
Si nous redoutons le changement car nous sommes habitués à ces appareils et que l’on redoute la sensation de vide que cela peut nous causer, nous devons nous renforcer en utilisant ces moments à d’autres activités plus constructives, ne serait-ce qu’en écoutant ou en regardant un cours de Torah (En Israël, l’équipement spécial d’Hidabroot nommé ‘’Ecran Tsofia’’ qui permet de ne voir que des programmes sains et éducatifs peut remplacer la télévision classique qui cause de nombreux dommages). Ces laps de temps qui nous semblent vides, nous pouvons les remplir en investissant plus de temps à notre famille, conjoint et enfants, en faisant des actions de générosité. Ce n’est qu’ainsi que nous réaliserons alors pleinement ce qu’est la véritable satisfaction, la véritable sérénité et comment les pressions et angoisses extérieures s’éloigneront de nous. Nos Sages nous enseignent dans le traité Brakhot (60a) qu’en effet, quand l’homme faute, des angoisses lui emplissent le cœur. Lorsqu’il se repend et améliore ses actes, qu’il fait entrer la Torah et les Mitsvot dans sa vie, lumière et bénédiction l’accompagnent et il est alors heureux et serein. Plus l’épreuve est grande, plus le salaire est grand !
Chabbat Chalom