Certains considèrent l’habillement comme un détail auquel on ne doit accorder aucune importance. Néanmoins, la Torah accorde une grande importance à la tenue vestimentaire comme nous le voyons dans le verset de notre Paracha (Vayikra 6, 4) : ‘’Il retirera ses habits et revêtira d’autres vêtements, et il fera sortir la cendre…’’. Et le Talmud de nous apprendre (Chabbat 114a) : ‘’C’est pour t’apprendre le savoir-vivre : tu ne porteras pas les mêmes habits avec lesquels tu as cuisiné pour ton Rav quand tu lui porteras une boisson’’.
Nous apprenons également cela des paroles de Naomi à Ruth (Ruth 3, 3) : ‘’Tu auras soin de te laver, de te parfumer et de revêtir tes plus beaux habits’’ : il est fait référence ici aux habits de Chabbat. Une grande partie de l’honneur que l’on accorde au Chabbat se traduit par nos habits comme nous le précise le Choulkhan Aroukh (siman 262, séif 3) : ‘’On revêtira nos plus beaux habits et l’on se réjouira de l’entrée du Chabbat comme si l’on sortait à la rencontre du roi ou pareil à un fiancé qui sort à la rencontre de sa bien-aimée’’.
Le vêtement a beau être un élément extérieur il influe néanmoins grandement sur la personnalité. De même qu’un ouvrier ou un peintre porte des habits tâchés et usés pendant son travail, lorsqu’il rentre chez lui et se change pour se rendre au mariage de son frère, il se sent un autre homme avec ses habits de cérémonie.
Le peuple juif a hérité d’habits particuliers et uniques correspondants à son statut d’enfant chéri du Roi comme le manteau de splendeur dont les fils pendent aux quatre coins, le Talit Gadol et comme le couvre-chef que chaque homme et que chaque femme mariée doivent porter ou comme la couronne que sont les Téfiline.
Tous ces éléments ont une grande influence spirituelle sur l’homme comme cela est rapporté dans les écrits du Zohar (voir le livre ‘’Des clés pour la vie’’). De plus, notre apparence extérieure influe sur notre ressenti intérieur et sur notre conduite. Plus notre vêtement est pudique et honorable plus le juif ressent son statut de prince et il peut alors plus facilement se confronter aux épreuves de la vie.
La Kippa par exemple est le symbole de la crainte du Ciel (voir Chabbat 156b) et affirme devant tous de la fidélité de l’homme qui la porte au Roi du monde, Mitsva que l’on appelle généralement Kidouch Hachem ou sanctification du Nom divin.
Une fille d’Israël qui se vêt de façon pudique crée autour d’elle une atmosphère honorable et respectable. En soignant son apparence, elle se protège et évitera de se rendre dans des lieux malfamés. Elle évitera également les sujets de discussion stériles. Par son apparence, elle sanctifie elle aussi le nom d’Hachem.
Le fait de se couvrir la tête pour une femme mariée est une Mitsva de la Torah (Ketouvot 72a) qui est d’une importance capitale. En effet, il est rapporté dans le Zohar que les cheveux de la tête qui poussent vers le haut font référence à la justice divine (contrairement à la barbe qui pousse vers le bas et qui est un signe de la bonté divine). Dès l’instant où la femme devient épouse, elle représente la présence divine dans sa maison. Se couvrir les cheveux permet ainsi de recouvrir les décrets de la justice divine.
D’après le sens simple, le fait que la femme couvre ses cheveux depuis son mariage montre sa fidélité à son époux lui laissant le privilège unique de voir sa chevelure. Ce message passe sans avoir besoin de prononcer un seul mot. Les conjoints sont d’office, plus sereins et leur entente conjugale atteint déjà un autre niveau. La mère qui couvre ses cheveux inculque à ses enfants l’écoute et l’acquisition de la crainte du Ciel. Elle mérite de voir ses enfants grandir dans le service divin comme cela est raconté à propos de Kimhit dans les Avot de Rabbi Nathan (chap. 35 et voir aussi Yoma 47a) qui a vu tous ses fils devenir Cohanim Guedolim par le mérite d’avoir caché sa chevelure même à l’intérieur des murs de sa maison.
Ainsi, l’apparence extérieure contient une valeur suprême qui élèvent les enfants d’Israël à des niveaux de sainteté supérieurs, comme l’a dit le Saint-béni-soit-Il à Moché Rabbénou peu avant le don de la Torah (Chemot 19, 3-6) : ‘’Et vous serez pour Moi un royaume de Cohanim et un peuple saint.’’
Chabbat Chalom